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nous et tous les naturels. Ils s’occupent beaucoup de leurs
c.xcreiccs militaires. Un étranger serait épouvanté des coups
de fusil, du bruit de lances, de bacbes d’armes, de cassc-
tètcs et de mousquets résonnant de tous côtés. Ils s’efforcent
à l’cnvi de faire d’affreuses grimaces, de tirer la langue, de
rouler les yeux, afin d’essayer tous les moyens de se donner l’aspect
le plus borriblc. Mais nous n’cn sommes nullement troublés
, sachant que nous sommes en paix avec eux. Les femmes
des colons sont actuellement sans crainte toucbant leur sûreté.
Nous ne nous opjmsons pas publiquement aux naturels
dans leurs coutumes paycnnes ; mais nous leur parlons convenablement,
quand l’occasion s’en présente.
29 janvier. M. et madame Hall et leurs enfans sont revenus
de W aï-Tangui à notre établissement, ayant été dépouillés
d’une partie de leurs propriétés ¡1 y a trois jours. M. Hall a
reçu un coup violent sur la figure ; mais je suis heureux de
pouvoir annoncer qu’il va déjà mieux. Le capitaine Graham
du Catherine a eu la bonté de prêter son canot et scs gens à
M. Hall, et pour cela il mérite tous nos remcrcîmens. J’espère
que nous resterons désormais ensemble, en paix et en
sûreté. Les naturels d’ici sont nos amis.
( Missionnary Register, août 1817 , pag. 344- )
EXTRAIT d’dNE LETTRE nE M. KENDALL A M. MARSDEN ,
Datée de Rangui-Hou, le 6 juillet 1815.
Quand nous eûmes reconnu que nous ne pouvions nou.s
procurer du bois à Tepouna, et que nos deux scieurs resteraient
sans emploi, M. Hall et mol nous jugeâmes qu’il serait
à propos d’essayer ce que l’on pourrait faire sur l’autre côte
de la baie. Suivant M. Hall, la rivière de Waï-Tangui est préférable
a tout autre endroit de la baie des Iles pour sc procurer
le bois au moyen do radeaux, cl la terre des environs
convient parfaitement au labourage et aux troupeaux. C’est
pourquoi nous crûmes qu’il serait très-avantageux d’y acheter
cinquante acres de terre pour la Société.
Dès que les scieurs eurent fini leur ouvrage i c i , ils allèrent
s’établir en cet endroit, et ils commencèrent aussitôt à creuser
une fosse à scier. Le cbef Waraki mourut peu de jours
après qu’ils s’y étaient fixés. Quand un chef meurt, son
pays est dans un état de trouble, et d’ordinaire de grands
pillages en sont les suites. Lorsque les parens de Waraki se
furent retirés pour pleurer près du défunt, une troupe d’étrangers
vint chez un des scieurs durant la nuit, et le dépouilla
du peu qu’il possédait. Sbongui ayant appris cet événement,
courut chez les voleurs avec une partie de ses gens;
ceux-ci s’enfuirent tous à son approche, excepté un vieillard
et quelques femmes. Shongui, à ce qu’on m’a dit, leur rappela
avec chaleur comment lui-mêmc, Doua-Tara et plusieurs
autres, avaient été traités par les Anglaisa Port-Jackson. H
leur apprit comment les blancs punissaient les voleurs, et il
leur déclara que puisque ces hommes avaient emporté la propriété
des blancs, il allait certainement enlever et détruire les
propriétés de tous les coupables. Sur quoi les gens de Sbongui
entrèrent dans les maisons des pillards et mirent ses ordres
à exécution. Le peuple de Waraki les a aussi châtiés, mais on
n’a rien recouvré des objets volés.
Nonobstant cette aventure décourageante, M. Hall est déterminé
à rester à W a ï-T an gu i. Le fils de Waraki a envoyé
une escorte pour protéger les scieurs qui y retourneront avec
M. Hall, aussitôt que VActive appareillera pour Port-Jackson.
M. K in g , le forgeron et moi, nous restons ici.
( Missionnary Register, déc. i8 i j , pag. 5 2 0 . )
Des excès nouveaux et d’un genre plus grave, de la part des
naturels, forcèrent M. Hall à quitter définitivement W a ï-
Tangui le i 5 janvier i8 i6 . Il appelle Waï-Tangui le jardin
de la Nouvelle-Zélande.
(Missionnary Register, déc. iG ijjp a g . 5 2 2 .)