I' '■!
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
Quand nous quittâmes la Nouvelle-Zélande, le 28 janvier,
une armée considérable, commandée par le chef Tareha, était
mouillée sur la baie de Korora-Reka, dans la partie orientale
de la baie des Iles. Elle formait une escadre si formidable,
que lorsqu’elle se dirigea sur le Sisters, le capitaine Duke juge!
.à propos de tirer deux coups de canon de six par-dessus les
pirogues, pour les empêcher d’approcher. On ne connaissait pas
leurs intentions réelles; mais leur chef Tareha est un de ceux
qui avaient menacé la tribu de Pahia : aussi les habitans de ee
canton se trouvaient dans une grande inquiétude.
Nous nous dispenserons d’exprimer notre opinion, quant au
résultat de cet état de troubles et d’anxiété, bien que nous ne
puissions nous empêcher de craindre que les conséquences
immédiates n’en soient désastreusës. Cependant nous ferons
observer attentivement que notre mission à la Nouvelle-Zélande,
pour être suspendue, n’est point du tout abandonnée.
Tout en reconnaissant les obstacles qui s’opposent pour le moment
à ses progrès, nous sommes convaincus qu’elle'pourra
etre reprise avec de justes espérances d’une utilité durable et
étendue.
( Missionnary Register, juillet 1827, pag. 338 et suiv. )
Quelque temps après ces événemens, M. J. Kemp
écrivait :
L ’opinion générale des naturels est que Shongui mourra ;
et plusieurs d’entre eux pensent que c’est par suite des en-!
ebantemens que quelques naturels de l’ouest ont fait pour
1 empêcher d’aller les tuer. S’il meurt, le peuple qui passe
pour avoir opéré ces charmes, sera cbâtié, s’il ne peut résister
a ses ennemis; et, sans aucun doute, il arrivera de grands
changemens. Les naturels soutiennent que s’il meurt nous
serons pillés, en satisfaction de sa mort. Dernièrement, je suis
allé voir Shongui, et j’ai eu un entretien avec lui à ce sujet •
il dit que les naturels qui habitent .à quelque distance répanPIÈCES
.lUSTIEICATIVES.
daient ce bruit, mais il ne pensait pas qu’ils tentassent de
nous faire aucun mal. Il nous invita à n’avoir pas de craintes.
« Vous ne serez point tourmentés, d it - il, à moins que les
étrangers n’attaquent la tribu de Kidi-Kidi, et ne tuent tous
les babitans. » Puis il ajouta : « Si je meurs, mes enfans vivront
avec vous, et les naturels ne vous inquiéteront point. » Il avait
avec lui deux prêtres pour le soigner et accomplir toutes les
cérémonies d’usage; ses alimens doivent tous passer par les
mains d’un prêtre, et Sbongui est convaincu que, s’il revient,
il le devra aux prières des prêtres ; il est tout-à-fait pénétré
de toutes leurs superstitions. Je voulus représenter à ces prêtres
la vanité et le ridicule de leurs opérations ; mais mes discours
ne produisirent pas le moindre effet sur leur esprit.
M. R. Davis s’exprime ainsi touchant la difficulté qu’il
y a d’amener les naturels à se livrer aux soins et aux travaux
de l’agriculture :
Il m’a été jusqu’alors impossible d’amener les cbefs du pays
à cultiver le blé, à l’exception du seul Taï-Wanga qui demeure
avec moi. M. Kemp procura de la semence à quelques-
uns des cbefs qui m’avaient promis de semer du b lé , à mon
départ de Kidi-Kidi ; ils le semèrent en effet, mais ils ne l’ont
jamais récolté. En réponse aux efforts que je faisais pour les
engager à cc genre de culture, ils opposent le raisonnement
suivant : « Nous ne saurions cultiver le blé, et nous ne nous
en soucions point; il faut pour cela trop de travail, et il faut
trop d’opérations pour en faire du pain bon a manger. Au
contraire, si nous défrichons une pièce de terre pour la planter
en patates douces, nous avons une bonne récolte de nourriture
que nous aimons, et nous pouvons la manger aussitôt
qu’elle sort de terre.
— Je n’ai pu réussir, comme je m’y attendais, à cultiver la
terre à Kawa-Kawa. Je n’ai pu amener les naturels à travailler,
el une grande partie de cc qui a été fait, l’a été par mes propres
n.r.\t.r ITT 33
m