Toute négligence ou désobéÉssance à ces ordres, parles maîtres
ou marins appartenant aux navires ou bâtimens commer-
çans ou ayant des rapports quelconques avec la Nouvelle-
Zélande ou les îles adjacentes, assujettira les coupables à être
poursuivis suivant toute la rigueur de la loi. Ceux qui retourneront
en Angleterre sans toucbcr i c i , seront dénoncés au secrétaire
d’Etat de Sa Majesté pour les colonies, et les documens
nécessaires seront transmis pour les faire juger et punir
là aussi bien que s’ils fussent venus en ce territoire.
Dans le but de donner à ces ordres leur plein effet. Son Excellence
a arrêté que les cbefs suivans de la Nouvelle-Zélande,
savoir : Doua-Tara, Sbongui et Koro-Koro, sont investis du
pouvoir et de l’autorité convenables à cet obj.et. Ils jouiront
de la déférence qui leur est due par toutes les personnes que
CCS ordres pourront concerner, toucbant la permission de déplacer
ou d’emmener quelqu’un des naturels de la Nouvelle-
Zélande ou des îles adjacentes, ou d’y débarquer desmarins ou
tous autres individus.
Par l’ordre de S. Ex. le Gouverneur,
J ohn T homas C am p b e l l , secrétaire.
.{Missionnary Register, septemb. i%ià,pag. 4yg.)
E X T R A IT d ’ u n e L E T T R E D E M. SAM U E L M A R SD E N A U R É V É R E N D
J . P R A T T , S E C R É T A IR E D E L A SO C IÉ T É .
Pa rrama tta , 3o décembre 1 8 1 4 .
. . . . Ce sera une grande affaire pour moi d’encourager
autant que possible l’agriculture parmi les cbefs. Quand ils
pourront, par ce moyen, fournir à leurs besoins, ils seront
plus disposés à renoncer à leurs babitudes guerrières, et à s’occuper
des arts de la civilisation.
Doua-Tara est bien convaincu que, s’il peut seulement se
, procurer du fer, dans trois ou quatre ans l’île entière sera approvisionnée
de pain. Il dit qu’il ii’y a pas long-temps que les
patates y furent apportées pour la première fois ; maintenant
elles sont cultivées partout, et sont devenues une bénédiction
pour les naturels. Un seul coobon fut déposé sur le rivage par
M. Turnbull, maître d’un baleinier; maintenant ils en ont un
grand nomlire et ils en prennent beaucoup de soin. Je lui ai
envoyé, à diverses reprises , du blé ; mais, ou il a été perdu à
bord, ou il ne lui a pas été remis. Quand il vint ici la première
fois, je lui en donnai pour semence. Il expliqua aussitôt aux
cbefs de sa connaissance la valeur du b lé , et leur en donna à
tousunecertaineportion , n’en gardant qu’un peu pour lui. Les
chefs mirent le blé en terre et eurent diverses conférences à ce
sujet. Mais quand il fut près de mûrir, ils pensèrent que Doua-
Tara leur en avait imposé, et leur avait débité de belles histoires
comme un voyageur. Ils examinèrent la racine ; mais n’y
voyant pas pousser le grain, ainsi qu’ils s’y attendaient, comme
aux patates, ils mirent le feu à leur récolte et la brûlèrent en
entier. Doua-Tara fut très-affligé de cette circonstance, et de
voir qu’il n’avait pu les persuader. Il recueillit son propre froment
, le battit et le montra aux cbefs ; mais ceux-ci ne purent
pas encore croire qu’on pût en faire du pain. A cette époque
leJefferson , baleinier, arriva dans la baie des Iles, commandé
par un M. Barns, à qui j’avais donné une lettre adressée à
Doua-Tara, pour recommander ce maître à sa bienveillance :
alors Doua-Tara emprunta un moulin à poivre à M. Barns,
pour montrer à ses compatriotes qu’avec du blé moulu il pourrait
faire du pain. Mais le moulin se trouva trop petit pour
qu’on pût obtenir une quantité de farine suffisante pour détruire
CCS préventions. Par é’ o/cIiVe j ’envoyai à Doua-Tara une
nouvelle provision de blé et un moulin à blé. Aussitôt qu’il
l’eut reçu, il se mit à moudre du blé ; quand les cbefs virent
■sortir la farine, ils poussèrent des cris de joie. Il me conta
qu’ensuite il leur fit un gâteau dans la poclc à frire , et leur en
donna a chacun un morceau, pour les convaincre réellement