PIECES JUSTIFICATIVES.
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chefs de la Nouvelle-Zélande, d’un homme qui possède d’immenses
et fertiles campagnes, et dont le nom inspire la terreur
à tous ceux qui habitent depuis le cap Nord jusqu’au cap Est;
quand, dis-je , nous considérions cette femme travaillant péniblement
avec une bêche en bois, malgré sa cécité, pour
se procurer une modique provision de patates ; ce spectacle
excitait en nos coeurs des sensations et des réflexions
étranges , tout à la fois agréables et pénibles ; elles nous animaient
des plus purs sentimens de charité.
Dans tous les districts que nous avons visités , nous avons
trouvé les habitans généralement laborieux , autant que le
permettaient leurs moyens ; mais leur industrie se trouvait
comprimée par le défaut d’instrumens d’agriculture. Il est
inutile que nous produisions d’autre preuve de leur disposition
au travail, que celle que nous venons de citer. Si une
femme du premier rang, toute aveugle qu’elle est, peut par
habitude travailler dans ses champs avec ses serviteurs et ses
enfans, a quel point ce peuple ne pourra-t-il point s’élever ,
quand il aura pu se procurer les moyens d’améliorer sa situation,
en perfectionnant la culture des terres!
Bruits de guerre contre Shongui. Prix attaché au tatouage.
8 septembre i8 tg . Ce matin de bonne heure, plusieurs
pirogues sont parties de Rangui-Hou pour Wangaroa, par
suite des nouvelles qu’on a reçues de la part du peuple
que Shongui a dernièrement attaqué. On s’est aperçu que plusieurs
de nos scieurs de bois sont allés avec eux : le bruit court
que dans ces districts les naturels vont passer la revue de
leurs forces , et demander satisfaction à Shongui pour la mort
des bommes qu’il a tues dans cette affaire. Shongui possède
un pa dans la baie des îles, à deux milles environ de Rangui-
Hou ; il l’a fortifié pour se préparer à recevoir l’ennemi.
Comme ces peuples n’ont aucune sorte de gouvernement
légulier, il parait que tous les crimes sont punis, ou par un
appel aux armes, ou en dépouillant l’agresseur de ses propriétés,
et en ravageant ses champs de patates.
Dans la soirée,Touai et son frère Te Rangui nous firentune
visite. Touai nous apprit que son frère Koro-Koro voulait le
faire tatouer. Nous lui représentâmes que c’était une coutume
extravagante et ridicule ; et que puisqu’il connaissait aussi
bien la vie civilisée , il devrait actuellement laisser de côté les
coutumes barbares de son pays , pour adopter celles des
nations civilisées. Touai répliqua qu’il voudrait bien agir ainsi ;
mais que son frère le pressait de se faire tatouer, parce que, s’il
ne l’était poin t, il ne pourrait soutenir son rang et son caractère
de gentleman parmi ses compatriotes , qui ne le considéreraient
que comme un être timide et efféminé. Du reste il
promit qu’il ne se laisserait point tatouer , à moins d’y être
forcé par ses amis.
Coutumes de guerre touchant les têtes des chefs tués dans le
combat.
En temps de guerre, on rend un grand honneur à la tête d’un
guerrier, quand il est tué dans le combat, si cette tête est convenablement
tatouée. Elle est prise par le conquérant et conservée
avec respect , ainsi qu’un drapeau chez nous est
respecté par le vainqueur quand il est enlevé par un régiment.
Il est agréable pour les vaincus de savoir que les têtes de
leurs cbefs sont conservées par l’ennemi ; car quand le conquérant
désire faire la paix , il prend les têtes des cbefs et les
présente à leur tribu. Si celle-ci désire mettre fin à la contestation
, ses guerriers poussent un cri à cette vue et toutes
les hostilités cessent ; c’est le signal que le conquérant leur accordera
toutes les conditions qu’ils peuvent exiger. iMais si la
tribu est déterminée .à renouveler la guerre et à risquer les
chances d’un autre combat, elle garde le silence.
Ainsi la tête d’un cbef peut être considérée comme l’éten