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nous devions coucher était prête. Quelques nattes propres
avaient été étendues sur le plancher pour nous servir de lits.
Nous nous enveloppâmes dans nos manteaux, et nous nous
couchâmes. Plusieurs naturels étaient étendus par terre en divers
sens, les uns à l’abri, les autres en plein air. Nous avions
passé une journée très-agréable, et nos longues promenades
nous avalent préparés à un profond sommeil, bien que nous
fussions privés de lit de plume.
On visite le lac d’eau douce de Maupere.
Mardi lo janvier i 8i 5. — Le matin, de bonne heure, nous
nous levâmes dans l’ intention de visiter un lac d’eau douce,
nommé Maupere, distant de cinq milles environ du village.
Nous nous mîmes en route accompagnés de Shongui, de plusieurs
chefs et d’une foule de serviteurs. Notre chemin traversait
une foret composée de diverses espèces de bois, entre
autres de pins magnifiques. Nous ne pouvions contempler ces
merveilleuses productions de la nature sans une respectueuse
admiration.
Notre route vers le lac traversait des terrains très-féconds;
bientôt nous arrivâmes à un petit village où les gens de Sbongui
travaillaient à préparer leur terre pour planter les patates.
Il y en avait une très-belle récolte presque mûre. La
terre était sèche et fertile, et les patates très-farineuses; je
n’en ai jamais vu de plus belles ni de cultivées avec plus de
soin.
Quand nous eûmes marché près de deux milles, nous arrivâmes
au lac. II peut avoir quinze milles environ de circonférence.
On nous apprit qu’il se déchargeait dans une rivière
qui coule vers la côte occidentale de la Nouvelle-Zélande,
et qui n’est éloignée du lac que d’une beure de marche.
Au nord de ce bassin , la terre paraissait très-bonne. Nous
nous amusâmes durant deux heures environ à examiner le lac
et les terrains qui en dépendent. Puis nous retournâmes au dernier
village, où nous dînâmes avec un canard sauvage, des
patates et quelques provisions que nous avions apportées.
Shongui avait tué ce canard dans le lac. Ensuite nous retournâmes
à la forteresse, où nous passâmes la nuit.
Etendue et culture du district de Shongui.
Le peuple de Shongui paraît très-industrieux. Hommes
et femmes se levaient à la pointe du jour; les uns étaient
très-occupés à faire des corbeilles pour les patates, d’autres à
préparer du lin ou à tisser des nattes. Personne ne restait
inactif.
Shongui et son frère Kangaroa possédaient une grande
étendue de terre, semblable à un des comtés d’Angleterre.
Elle s’étend de la côte orientale à la côte occidentale de la
Nouvelle-Zélande; elle est bien arrosée. Nous remarquâmes
beaucoup de terrains très-propres à la culture. Sbongui
avait, près du village où nous étions, une pièce de terre qui
me parut de quarante acres environ , toute entourée de palissades
avec des traverses pour en défendre l’accès aux cochons.
Une grande partie était plantée en navets, en patates douces et
pommes de terre parfaitement cultivées. On n’y laissait pousser
aucune mauvaise herbe, mais avec une patience et un travail
incroyables on arrachait tout ce qui eût pu faire tort à la récolte.
Leurs ustensiles d’agriculture sont principalement en
bois; les uns ont la forme d’une bêche, d’autres celle d’une
pince. Ils ont un grand besoin de haches, de pioches et de
bêches pour retourner la terre. S’ils pouvaient s’en procurer,
leur pays prendrait un tout autre aspect. Sans le fer, l’homme
ne saurait défricher et dompter une terre inculte dans une
certaine étendue. Les Nouveaux-Zélandais, à cet égard, ont
l ’ait tout ce qu’on pouvait attendre de la force et de l’intelligence
de l’homme, dans leur position.
Shongui me montra un coin de terre cultivé en blé d’une
grande beauté, et provenant de la semence que j’avais envoyée