de curiosités, en montrant son tatouage, et racontant quelque
partie de ses aventures extraordinaires. L’éditeur de ce
volume eut plusieurs entretiens avec lu i, en janvier 1829,
quand il se laissait montrer à Londres. C’était évidemment un
homme d’une grande intelligence, et doué d’un véritable talent
d’observation. Il repassa son journal entier avec beaucoup de
soin, en expliquant les passages difficiles, et communiquant
certains détails dont nous avons profité dans le cours de cette
narration. Ses manières étaient douces et polies : il aimait les
enfans, et se plaisait à leur expliquer les causes de sa singulière
apparence; c’était aussi un homme très-sobre d’babitudc.
Il souriait à l’idée de voir ses aventures publiées, et fut charmé
qu’on fît son portrait, quoiqu’il fût bien pénible pour lui de
poser devant l’artiste, avec le haut du corps découvert, dans
un temps de gelée très-rigoureuse. En masse, il semblait avoir
contracté beaucoup de la confiance du peuple avec lequel il
avait si long-temps vécu, et il était en quelque sorte bors de
son élément au milieu de la contrainte des relations sociales
et des occupations monotones du peuple anglais. 11 lui était
fort pénible de se montrer pour de l’argent, et il ne s’y prêtait
guère que pour acquérir une somme q u i, jointe à ce qu’il
avait reçu pour son manuscrit, lui permît de retourner à
Taïti. Nous n’avons plus eu de nouvelles de lui depuis cette
époque, e til est probable qu’il a réalisé ses projets. Il assurait
qu’il ne balancerait point à aller à la Nouvelle-Zélande ; que
ses anciens compagnons croiraient très-volontiers qu’il avait été
emmené de force ; que, d’après la connaissance qu’on avait de
leurs coutumes, on pourrait l’employer avec beaucoup de
•succès à commercer avec eux ; et que s’il ramenait avec lui un
forgeron et beaucoup de fer, il pourrait acquérir la plupart
des productions les plus précieuses du pays, particulièrement
l'écaille de tortue, qu’il considérait comme Tobjet le plus
important pour une spéculation commerciale.
Histoire de Toupe-Koupa.
Ce fut au commencement de Tannée 1826 que le docteur
Traill rencontra Toupe-Koupa; il avait été appelé pour
visiter ce sauvage, attaqué de la rougeole à Liverpool.
M. Traill le trouva logé cbez un capitaine Reynolds de
TUrania, navire marchand de la mer du Sud, appartenant à
MM. Staniforth et Gosling de Londres, sur lequel 11 était venu
de son pays natal. La manière dont ce sauvage se présenta au
capitaine Reynolds est très-extraordinaire, et dénote vivement
l’intrépidité et l’énergie de son caractère. Tandis que 1’ Urania
naviguait au travers du détroit de Cook, qui divise en deux
îles les terres qui constituent la Nouvelle-Zélande, on observa