mais ceux de Shongui furent épargnés par suite du désir
particulier qu’il exprima à cet égard. Son décès, durant quelques
jours, fut tenu aussi caché que possible par ses amis,
afin qu’ils pussent mieux se préparer .à se défendre contre ceux
qui viendraient les piller. Ses restes furent déposés en secret
par quatre chefs dans le tombeau de sa famille, de peur que
ses os ne fussent enlevés p jr ses, ennemis ; car le plus grand
malheur qui puisse arriver à une tribu est que les restes de
son chef soient enlevés.
Depuis long-temps les missionnaires attendaient avec une
certaine inquiétude le moment où Shongui mourrait, particulièrement
ceux qui habitaient à K id i-K id i, attendu que cet
établissement se trouvait dans son territoire, et que les coutumes
du pays exposent la propriété d’un cbef à un pillage
général au moment de sa mort. On savait bien aussi que bon
nombre de naturels étaient tout disposés à profiter de cette
occasion pour s’emparer des biens de la Société, mais, grâces
à Dieu, il n’en fut rien.
ÇM. G. Clarke, 8 mars,)
Nous n’avons plus rien appris toucbant Shongui, et nous
ne voyons pas de quel côté nous aurions quelque chose à
craindre. Il y a plusieurs rapports sous lesquels cet homme
mérite notre reconnaissance. S’il était mort quand il fut blessé
a Wangaroa, personne ici ne doute que les naturels ne se fussent
portés aux dernières extrémités contre les missionnaires.
Heureusement cela n’eut pas lieu. Shongui vécut encore assez
long-temps a Wangaroa pour que ses liens avec les habitans
de Kidi-Kidi se fussent en quelque sorte de beaucoup relâches.
Actuellement que sa mort est arrivée, le seul parti dont nous
aurions à craindre la méchanceté est en expédition sur la côte
occidentale.
(Rev. TV. Williams, n mars.)
(Missionnary Register, août 182S, pag. 4 n et suivi)
Très-peu de temps après la mort de Shongui, il arriva un
événement qui menaça de plonger le pays dans une confusion
générale. Un cbef de la baie des Iles ayant été tué dans une
querelle .à Shouki-Anga, une troupe partit de la baie des Iles
pour prendre connaissance de cette affaire. Au moment même
où ils semblaient prêts .à s’arranger à l’amiable, il s’éleva un
malentendu qui amena une bataille générale, et causa la mort
d’un cbef et de plusieurs autres personnes. Les naturels se
soulevèrent de toutes parts, et les missionnaires eurent à craindre
une guerre sanglante et destructive ; mais il plut à Dieu
de disposer à la paix les coeurs des cbefs qui étaient le plus
intéressés à cette querelle. Les principaux d’entre eux vinrent
prier les missionnaires d’employer leurs soins pour terminer les
différends entre les partis ennemis. Ceux-ci se prêtèrent avec
plaisir à cette demande, et, grâces à leur médiation, la paix fut
conclue. Voici comment M. H. Williams raconte celte affaire.
i 5 mars 1828. Les lettres arrivées de Shouki-Anga ont
apporté des nouvelles de la nature la plus affligeante. Une
grande bataille a eu lieu entre les naturels de ce district et
ceux de la baie des Iles : W^are-Oumou a été tué avec plusieurs
naturels, et les Ngapouïs, qui forment la tribu de Shongui,
ont été mis dans une déroute complète. M. Hobbs, missionnaire
de Wesley, qui se trouvait cbez nous, a été sur-le-cbamp
expédié à Kidi-Kidi pour se rendre ensuite à Shouki-Anga.
A peine il venait de s’asseoir dans le canot, qu’un naturel
accourut en toute bâte, publiant à haute voix et tout en courant
que W^are-Oumon était tué et ses partisans mis en fuite.
Jusque-là nos naturels n’en savaient encore rien. Désormais
tout fut en désordre, chez nous comme parmi les babitans,
dans la crainte où l’on était des suites funestes qui devaient
résulter de ces événemens.
On a fait diverses représentations aux naturels sur les maux de
tous genres qu’entraînent ces combats. Ils en conviennent
facilement, mais ils répondent que leur devoir les oblige a
agir ainsi.