'■ il!
r i - . ' i ’
k l
1^1
complète ait mis Un au combat. Par les usages positifs du pays,
les arikis se trouvantainsi débarrassés de toute participation à la
guerre, leur temps est ordinairement consacré à Tagriculture
et à Tcconomic politique de leur peuple. Tel est le cas de Kangaroa
, dont le frère Sbongui remplit les fonctions de généralissime
de toutes ses forces; tel est aussi Tara, qui au caractère
de cbef unit celui de prêtre, et laisse le commandement
de ses troupes à son frère Toupe, bomme très-propre à remplir
une pareille charge.
D’après oe que j’ai pu apprendre, le pouvoir des chefs est
en général absolu : les vies et les biens de leurs tribus sont
entièrement soumis a leur volonté. Je crois cependant que,
dans quelques districts, ce pouvoir se trouve limité par certaines
règles, et surtout par l’influence de l’opinion publique.
C’est ainsi qu’à Rangui-Hou plusieurs koukis possèdent des
terres d’une manière tout-à-fait indépendante. Ces terres semblent
être autant de biens substitués, dont la propriété est
garantie à leurs maîtres et passe à leurs descendans, sans que
le cbef ait en rien le pouvoir de les en dépouiller.
.... Les arikis et les cbefs regardent avec un souverain
orgueil tous ceux qui leur sont inférieurs pour le rang, et ne
les considèrent que comme des créatures abjectes, créées uniquement
pour obéir à leurs ordres absolus. Mais pour leur
rcndrejustice,je dois faire observer qu’ilsne traitent jamais leurs
clicns avec cruauté, et que leur orgueil ne les entraîne en
aucune circonstance à des actes de sévérité ou d’oppression.
Ils vivent entre eux dans une harmonie parfaite ; bien qu’ils
considèrent leur différence de rangs comme insurmontable,
elle ne porte en rien atteinte à celte union. Les chefs
semblaient très-jaloux de déployer leur importance à nos
yeux , et dans leurs conversations ils ne manquaient jamais
de la rappeler en termes pleins de la plus absurde vanité.
La eondiulc des bommes du peuple n’était nullement réservée
en présence de leurs cbefs; ils parlaient el agissaient
avec tout autant de liberté que s’ils eussent été absens. Cela
601
me semblait être une preuve de cc qu’ils n’étaient point traités
avec dureté. D’ailleurs, bien qu’ils cultivent la terre, qu’ils
arrachent la racine de fougère et qu’ils la préparent pour leurs
maîtres, cependant leur travail ne paraît jamais être l’effet de
la contrainte, et ils s’en acquittent avec tant de gaieté et de
bonne humeur, qu’il semble plutôt être pour eux un plaisir
qu’une obligation.
Les chefs sont bien supérieurs aux hommes des basses classes
pour la propreté de leurs personnes ; mais cela peut tenir à
leur exemption de travail et à leur état d’indépendance, qui
n’imposent aucune fatigue à leur corps, non plus qu’a leur imagination.
Tous les mâles de la famille d’un cbef ont le titre de
rangatira, et ils ont d’ordinaire des domestiques pour leur
service particulier. Ils se marient avec les femmes de leur
classe, mais aucun sexe ne peut jamais former le noeud conjugal
avec les koukis. Les cbefs et les rangatiras, dont les
moyens suffisent à l’entretien de plus d’une femme, se permettent
toujours d’en avoir plusieurs. Mais toutes ces femmes,
excepté la principale, sont généralement employées à
des fonctions laborieuses. Je suis disposé à croire que les chefs
les prennent plutôt pour le service de leur maison que pour
les charmes de leurs personnes ou pour les agréinens de leur
société. En effet, on ne peut guère envisager ces femmes sous
un autre point de vue que celui de servantes chargées de tra-
vaux pénibles, puisqu’elles n’ont pas d’autre privilège que
celui d’un esclavage plus distingué.
11 est curieux de voir en quels termes M. Nicholas parle
de Pomare, dont la réputation devint quelques années
après si célèbre à la Nouvelle-Zélande {pag. 309 el
suiv.) :
Nous trouvâmes que Pomarc était un homme d un caractère
bien extraordinaire : il nons fut plus utile pour nous procurer
i . vfo;
11| ii
l l l
l'IÎ' .d'k ‘ '¡fo i
H :■ .Y ih ;
'l'H 'i: 1
■ M l I'
;i ■ i'i
li' ■'■iM':
ri fri
■i l !
-i
'.‘ V t - ' i 1
' | i i l :
■ l ' i h ; il
1 iHlïri
I i ' i l l i l r i