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fet destructeur des canons sur la ville et l’impossibilité où l’on
était de s’en garantir. Après plusieurs consultations entre ceux
qui assistaient Doua-Tara et les messagers qui étaient venus
avec le cbef, on m’accorda la permission demandée.
Quand j’entrai dans l ’enclos, Doua-Tara était couché sur le
dos, la face tournée vers le soleil qui était brûlant; je le trouvai.
avec une forte fièvre, la langue très-enflée, et souffrant de
violentes douleurs d’entrailles auxquelles, suivant toute apparence,
il ne devait pas survivre. Je trouvai près de lui deux de
ses femmes , son beau-jière, le prêtre et plusieurs de ses serviteurs.
Il parut très-content de ce que j ’étais venu le voir. Je
lui demandai s’il avait quelque chose à manger ou à boire; il
répondit qu’il n’avait rien que des patates et de l’eau. Je lui dis
qu’il aurait tout ce qu’il désirerait, et je lui fis donner une
provision de thé, de sucre , de riz et de vin; il me témoigna
sa reconnaissance. Je lui procurai le plus tôt possible du vin
et de l’eau dont il but quelques gorgées. Il mangea aussi un
peu de riz et prit du th é , ce qui sembla le ranimer.
Doua-Tara avait eu l ’intention de fonder une nouvelle ville
avec des rues régulières, à l’imitation de celles des Européens,
et il avait désigné un terrain particulier pour l ’église.
J’étais allé pour l ’examiner. La situation en était délicieuse,
sur une colline qui s’élevait en face de l'entrée du bâvre , à
huit milles de distance environ, et qui dominait toute l’étendue
de la baie. Il me rappela ce projet, et témoigna l’espoir
de se trouver bientôt mieux, et de pouvoir tracer le plan
de la ville avant mon départ. Je lui dis que je serais tout prêt
à l’assister, que j’espérais le voir se rétablir, et je lui recommandai
de prendre autant d’alimens qu’il se pourrait.
Alors on me donna la permission de le voir en tout temps.
J’y retournai le jour suivant, je trouvai qu’il parlait plus aisément
, et j ’espérais qu’il pourrait guérir. Le jour d’après,
il alla plus mal, mais il fut pourvu de tout ce qu’il pouvait
désirer par MM. Kendall, Hall et King, qui lui offrirent de
tout leur coeur leur assistance. Nous étions obligés de laisser
tous les vases dans lesquels on apportait des vivres pour Doua-
Tara; car les naturels disaient que s i, on les retirait, Doua-
Tara mourrait aussitôt. 11 était lui-même pénétré de cette idée,
tant la superstition jette de profondes racines dans l’esprit
humain quand une fois elle y pénètre !...
Tout s’était passé jusqu’alors à la Nouvelle-Zélande à mon
entière satisfaction, et rien ne pouvait m’être plus pénible que
la maladie actuelle de Doua-Tara ; elle me chagrinait d’autant
plus que c’était sur la sagesse, le zèle , l ’indiustrie et l’influence
de cet bomme obligeant, que j ’avais compté pour obtenir une
foule d’avantages dans cette contrée. Nos espérances ne devaient
probablement pas être accomplies, puisque je n’avais
qu’un très-faible espoir de le voir se rétablir. Autant qu’il était
possible d’assigner à sa maladie des causes naturelles, je l’attribuai
à ses travaux. Doua-Tara était un bomme d’une grande
force physique, avec un esprit actif et intelligent ; à son retour
à laNouvelle-Zélande, il s’occupa nuit et jour de mettre ses
projets à exécution. Son grand objet était l’agriculture. Il calculait
qu’en deux ans il pourrait cultiver assez de blé pour tout
son peuple et donner de la semence aux autres cbefs; dans
peu de temps, il comptait en transporter à Port-Jackson, en
échange du fer et des autres objets dont il aurait besoin. Dans
ce b u t, il avait visité ses différentes terres, jusqu’à près de qua'
rante milles de distance de Rangui-Hou; il avait désigné les
terrains qu’il avait l ’intention de défricher et de cultiver, et
il avait assigné la tâche de ses bommes, après m’avoir demandé
combien de terre un homme pouvait défricher par
jour à Port-Jaekson. Il était rarement chez lu i, mais toujours
dans ses champs, excepté quand 11 vint avec moi à la rivière
Tamise.
D’après ces considérations, je crains que sa mort ne soit une
grande perte pour son pays. Du moins , il emporte la gloire
d’avoir introduit l’agriculture chez ses compatriotes et préparé
la voie à leur civilisation.
Quand il vint à la Nouvelle-Galles du Sud, en aoiit der