commis parles Européens, toutes les fois qu’ils en seraient instruits.
Puis je leur remis les instructions du gouverneur au.x maîtres
des navires, et leur en c.xpliquai le contenu ; il fut très-
bien compris du Taïtien qui à son tour l’expliqua aux autres.
Je leur dis que V Active les visiterait con.stammcnt, et que par
ce moyen ils pourraient facilement obtenir justice du gouverneur
de la Nouvelle-Galles du Sud. Je les engageai .à ne jamais
se porter à l’avenir à des actes de violence envers les Européens,
mais de porter leurs plaintes au gouverneur. Ils parurent
satisfaits de cette explication, et promirent de ne point
faire de mal aux équipages des navires qui viendraient chez
eux. Je leur dis que les maîtres du King-George et du Jefferson
seraient traduits en justice pour rendre compte de leur conduite
quand ils seraient à Port-Jackson, car j’informerais le
gouverneur Macquarie de ce qu’ils avaient fait.
Tandi.s que le chef principal et ses gens étaient encore à
bord, le canot revint avec Doua-Tara et ses compagnons. Doua-
Tara et le premier cbef semblèrent être d’anciennes connaissances,
et .se témoignèrent mutuellement beaucoup d’amitié.
Ils se firent les salutations les plus affectueuses : Doua-Tara,
désormais très-riche, relativement à ses amis, leur fit divers
présens, ainsi que les autres cbefs qui étaient venus avec moi
de Port-Jackson. Doua-Tara ramena la conversation sur les
coups de feu qui avaient été tirés sur les canots du Jefferson, et
leur enjoignit très-positivement de ne point maltraiter les Européens
à l’avenir : mais de porter leurs plaintes au gouverneur
de la Nouvelle-Galles du Sud.
Cette journée fut une des plus agréables et dos plus intéressantes
que j’eusse passées. Jamais je n’ai éprouvé plus de
plaisir et de contentement que dans cette circonstance. Avant
le soir, nous eûmes une assez abondante provision de poisson,
de cochons et de patates.
Je fis connaître aux naturels que j’allais me rendre tout de
suite à la baie des Iles. Iis nous prièrent instamment de roster
un jour de plus, promettant de nous apporter tfne plus
grande quantité de poisson, de cochons et de patates. Je leur
répondis que nous n’avions plus besoin de rien ; mais que je
les visiterais à mon retour à Port-Jackson, et que s’ils voulaient
me préparer du chanvre, je le leur achèterais. Le chef
me promit d’en tenir de prêt. Quand la soirée fut arrivée, ils
prirent congé de nous de la manière la plus amicale; ils rentrèrent
dans leurs pirogues pour retourner à terre très-satisfaits
en apparence de l’accueil qu’ils avaient reçu à bord de VActive,
ainsi que d’avoir appris que ce navire les visiterait, et que des
Européens allaient s’établir sur leur île.
I^es (les Cavalles.
Quand les naturels nous eurent quittés, nous fîmes voile,
et poursuivîmes notre route avec une belle brise. Pendant
la nuit le vent tomba , et le matin le peu qui régna fut
contre nous, tellement que nous ne fîmes que peu de chemin
le long de la côte. Les bois et les coteaux nous offraient un bel
aspect, et sur tous les points du continent on voyait les fumées
des feux allumés par les naturels. Tout le jour le vent fut le
même. Le jour suivant nous courûmes des bordées et dépassâmes
l’entrée du bâvre de Wangaroa, où le Boyd fut détruit;
mais nous ne pûmes doubler les Cavalles, qui sont quelques
petites îles habitées, situées à quelques milles du continent.
Les naturels nous apprirent qu’il y avait un passage
sûr entre elles et la terre. Nous nous efforçâmes d’y pénétrer,
mais ce fut en vain, à cause du vent contraire.
Entretien amical avec les habitans.
Comme nous n’étions pas loin des Cavalles, je voulus en visiter
les habitans, et lo canot fut mis à la mer dans ce but.
MM. Nicholas, Kendall, ainsi que Koro-Koro et Touaï, m’ac-
compagnèrent au rivage. Aussitôt que nous eûmes débarqué ,