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M. H. Williams écrivait à la mcme époque :
La destruction de l’établissement de Wesley à Wang-aroa a
été imprévue, et rien ne l’avait provoquée. Plusieurs tribus s’y
étaient rassemblées par suite de la guerre que Shongui allait
porter dans le voisinage. La perte éprouvée dans cette occasion
a été considérable, elle monte à plus de 2,000 liv. sterl., sans
compter que les missionnaires ont été dépouillés d’une grande
étendue de terre. Il n’est pas douteux qu’en vertu des sentimens
et des idées actuelles des naturels, aussitôt que Shongui,
qui est regardé comme leur chef, sera mort, nos frères de
Kidi-Kidi seront aussi pillés. Cela est conforme à la loi du
p a ys, et en outre satisfait les penchans des Nouveaux-
Zélandals. On nous a déclaré à nous-mêmes, en termes aussi
positifs qu’on le puisse faire, que lorsque notre chef Tekoke
mourra, nous devons nous attendre au même sort, c’est-à-
dire que nos propriétés deviendront celles des naturels, et
qu’en outre ils seront maîtres de détruire nos maisons si cela
leur plaît : cc qui donne lieu à de sérieuses réflexions. Pour le
moment, nous ne pouvons rien décider autre chose que de
nous maintenir dans nos propriétés jusqu’à ce que nous en
soyons chassés par une force supérieure.
M. G. Clarke justifie Shongui d’avoir provoqué la
ruine de la Mission de Wangaroa, et même d’y avoir participé
:
Shongui nie avoir jamais eu aucune intention hostile contre
les missionnaires wesleyens. Il paraît certain que tant qu’il
lut mouillé sur le hâvre de Wangaroa, nos frères de Wcsley
demeurèrent en paix ; ce ne fut qu’au temps où il se mit à la
poursuite de ses ennemis que les ravages furent commis. H
déclare n’en avoir eu connaissance qu’au moment où il fut
rapporté blessé dans le bâvre, et où il vit les pirogues chargées
des propriétés de l’établissement; aussitôt il donna l’ordre
de piller ceux qui avaient fait ce coup , et la majeure partie
dccespillards furent obligés des’enfuirpoursauvcrleur&vics. Il
prétend en outre que les principaux auteurs de cette affaire
furent des traîneurs qui l’avaient suivi sans y être invités, pour
le mettre en possession de Wangaroa dont il se prétendait le
maître.
A la tête des pillards se trouvait la première femme de T e poubi
, le cbef principal du village où demeuraient les Wcs-
leyens, et elle n’avait agi qu’en vertu des ordres de son man,
qui avait quitté l’endroit peü de jours auparavant. Divers naturels
nous firent le même rapport, ee qui nous porte à croire
que la déclaration de Sbongui était sincère. D’après le caractère
bien connu de Tepouhi, qui fut un des principaux acteurs
dans la destruction du Boyd, nous regardons comme
très-probable qu’il ait été le principal agent dans l’afl’aire des
Wesleyens. Voyant que tous les avantages qu’il retirait de
leur résidence dans son voisinage allaient cesser, il se détermina
à un pillage général pour se rendre maître de tous leurs
biens, et empêcher ces avantages de passer en d’autres mains.
Nous ne prétendons nullement justifier Shongui de ses violences
contre les naturels de Wangaroa; mais nous sommes
bien aises de montrer qu’il est aussi favorablement disposé que
jamais à l’égard des Européens, encore que ses dernières actions
aient été indirectement et sans intention de sa part en
partie la cause de la ruine de la Mission à Wangaroa. Car, si
son expédition n’eût pas eu lieu, Tepouhi ne sc serait point
déterminé à ravager l’établissement des Wesleyens.
(Missionnary Register, décembre 1827, pag- 628 et suiv.)