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6 GO P IE C E S JU S T IF IC A T IV E S .
q u i, ne considérant les femmes que comme des êtres d’une nature
bien inférieure à la leur , les traitent souvent avec une
grande brutalité.
Il serait difficile de définir quelle est leur religion. Ils ont
d’innombrables superstitions sans être idolâtres. Ils croient
que les cbefs après leur mort iront dans un lieu de bonheur;
mais que les koukis n’ont pas d’existence a u -d e là de ce
monde. Ils adressent des prières au s o le il, à la lune , aux
étoiles, et même aux vents quand leurs pirogues sont surprises
par le calme ou par la tempête ; mais leurs prières émanent de
circonstances purement accidentelles , et ne sont assujetties à
aucune forme régulière , à aucun temps assigné pour leur
culte. Ils croient à un Être-Suprême , désigné par le nom
à’A to u a , incompréhensible pour eu x, auteur du bien et du
mal, divinité qui les protège dans le danger ou les détruit par
la maladie. Un bomme , une fois parvenu à un certain période
d’une maladie incurable , est sous rinfluencc de TAtoua
qui a pris possession de lui , et qui sous la forme d’un lézard
déchire ses entrailles. Alors il n’est plus permis de donner
aucun secours bumain , aucun remède au patient; il est emporté
hors du v illa g e , et on le laisse mourir. Celui qui a eu
les cbeveux coupés est sous la charge immédiate de TAtoua; il
doit s’éloigner du contact et de la société de sa famille et de
sa tribu ; il n ose point toucher lui-même à ses vivres , une
autre personne est chargée de les porter à sa boucbe , et de
quelques jours il ne peut reprendre ses occupations habituelle
s , ni fréquentér ses compagnons. Toutes les fois qu’un
guerrier part pour la gu e rre , une femme â g é e , une espèce de
prêtresse s’abstient de nourriture durant deux jours; et le
troisième, quand elle est purifiée et inspirée par TAtoua,
après diverses cérémonies, elle prononce des paroles magiques
pour le salut et le succès de celui qu’elle envoie au combat.
Mais les attributions de l ’A toua sont si vagues, son pouvoir et
sa proteclion tellement indéfinis , et parmi les naturels eux-
mêmes il y a si peu d’aceord toucbant sa nature, qu’il est
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presque impossible de découvrir chez eux rien qui ressemble à
un système de théologie.
Leur nourriture générale eslXa koumara ou la patate douce;
la racine de fougère rôtie et b attue, le taro Indigène qui est
fort doux , la pomme de terre , le chou et le poisson qu’ils
prennent en abondance. Ils le sèchent en détail et sans s e l , et
il reste bon durant plusieurs mois. Ils consomment une immense
quantité de moules ; ils mangent quelquefois du porc ,
mais cc n’est que dans les grandes occasions , et généralement
ils réservent ces animaux pour les vendre aux Européens. Les
cocbons rôdent à l ’état sauvage dans les bois , et les naturels
ne les attrapent qu’avec peine et à l’aide des cb ien s , qu’ils
mangent aussi quelquefois , et qu’ils considèrent comme un
mets délicat. Les cbiens et les rats sont les seuls quadrupèdes
naturels dans l ’île ; les premiers ont la forme de notre renard,
mais varient pour la couleur ; et les derniers sont tellement
au-dessous du rat d’Europe pour la ta ille , qu’un cbef exprima
le désir qu’on en emportât d’Angleterre chez eux pour améliorer
la race et en faire un meilleur mets. La plante du laro ,
qui a été importée de T a ï t j , est cultivée par un petit nombre
de naturels avec un grand succès. L ’appétit de ces bommes est
très-grand ; ils cuisent leurs mets d’une seule et même manière
, savoir au moyen de pierres chaudes couvertes de feu illes
et de te r r e , de manière à former une espèce de four. A p prêtés
de cette façon , il est certain que leurs végétaux et leurs
coquillages ont un excellent goût. Ils sont tres-avides de notre
biscuit. Bien que celui du Dromedary fû t tellement rempli de
vermine que personne parmi nous ne pût en manger, les tribus
du voisinage livraient volontiers en échange leurs patates
et les autres plantes comestibles introduites dans leur île par
le capitaine Cook. Du reste, insoucians de l ’avenir, ils avaient
bientôt consommé leurs petites provisions, et vivaient ensuite
dans une misère relative.
Quoiqu’ils n’ignorassent point toute notre horreur pour le
cannibalisme, ils n’ont jamais nié que ce fût une de leurs cou-
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