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une hache ce qui le combla de joie, et il la remit au messager,
avec la prière pour le chef d’être satisfait, et de ne plus
rien faire contre lui.
Un naturel mé dit un jour que son Dieu le tuerait, parce
que 3 avais allumé mon feu au sien, sans intention de ma part
de lu. faire aucun mal; d’après le trouble dont il paraissait
agité, je SUIS sûr qu’il pensait que tel serait son destin. En
meme temps , il est plus que probable que le même individu
eut tue et mangé son semblable sans aucun remords
Je n^i jamais vu un seul Nouveau-Zélandais qui „ ’ait considéré
Dieu comme un être vindicatif, toujours prêt à les
punir et même à les faire périr pour la moindre négligence
dans leurs cérémonies. C’est pourquoi ils s’efforcent, par toute,
sortes de mortifications et de privations , de prévenir sa colère
Un chef, avec lequel j’étais très-lié, brûla sa maison qu’il avail
construite très-proprement, et ornée de sculptures faites avec
soin, dans 1 espoir d’apaiser la colère de son dieu. Quelque
e j s auparavant j ’étais allé lui rendre visite, j’avais passé
tonte la nuit chez lu i , et j ’admirai la propreté de sa cab L e •
quand je revins, il n’en restaitplus de traces; et lorsque je lui
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D ^ s ses visites à la côte occidentale de cette ile
M. Marsden trouve les esprits des naturels tourmenté!
par les memes terreurs superstitieuses de la colère divine
Au sujet d’un entretien qu’il eut avec Moudi-Panga et
d autres chefs, il dit ;
La superstition avait un pouvoir étonnant sur l’esprit des
- tu r e ls avec qui je me ’trouvais alors. Les arbres et le" vieux
. oncs, tonte espèce de buissons, aussi bien que leurs foyers
leurs cabanes, étaient tons taboués. Ils tremblaient qu’aucune
partie de mes provisions, préparées ou non préparées.
ne touchât à leurs objets taboués, et m’assuraient qu’ils mourraient
si cela arrivait, car Dieu les tuerait. Les chefs et leurs
femmes étaient aussi taboués. Ils ne pouvaient toucher une patate
ni aucune espèce d’aliment avec leurs propres mains;
mais si personne n’était près d’eux pour les servir, ils s’étendaient
par terre, et saisissaient leurs alimens avec leur
bouche.
J’entrai en conversation avec Moudi-Akou, leur premier
prêtre, au sujet du tabou, et je tâchai de leur représenter
quelles privations absurdes ils enduraient, d’après l’idée bizarre
qu’ils se faisaient de la divinité. Je leur dis qu’il n’y avait
qu’un seul Dieu, et que le Dieu qui avait fait les blancs les
avait aussi créés ; qu’il ne serai! jamais irrité contre eux, parce
qu’ils se seraient servis de leurs mains pour manger leurs vivres;
que s’il avait voulu qu’ils ne s’en servissent point pour ce
qui leur serait utile, il ne les eût point formés avec leurs mains ;
qu’ilneseraitpointnonplus courroucé de ee qu’ils bussent à ma
coupe, de ce qu’ils fissent cuire à mon feu leurs patates, ou
qu’ils me permissent de me servir du leur, et qu’ils pouvaient
aussi manger dans leurs maisons sans offenser la divinité. Je
leur racontai que Pomare, roi de Taïti, naguère tabouait
aussi comme eux toute espèce d’objets ; mais qu’il avait maintenant
renoncé à cette coutume absurde, et agissait en tout
point comme les blancs ; que Dieu pourtant n’était point irrité
contre lu i, qu’il n’était point mort; et qu’enfin Dieu ne se
fâcherait pas davantage contre eux, s’ils en faisaient autant.
Ils m’écoutaient avec une surprise visible, et me faisaient une
foule de questions. Je leur expliquai ce que Dieu leur avait
défendu de faire, et ce qui le mettait en courroux ; qu’il serait
fâché contre eux , s’ils volaient les patates , les cocbons
d’un autre ; s’ils séduisaient la femme de leur prochain ; s’ils
massacraient et mangeaient un de leurs compatriotes ; que c’étaient
là des crimes qui allumeraient la colère divine, et leur
attireraient les châtimens du ciel. Ils convenaient sans peine
que c’étaient là des crimes ; mais ils alléguaient que notre Dieu
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