PJliCES JUSTJEICAÏIVES. PIECES JÜSTIF1CAT4VES. 473
Misère et cruautés du paganisme.
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DETAILS
LE QUATRIEME VOYAGE DE M. MARSDEN
A LA N O U V E L L E - Z É L A N D E .
Le révérend Samuel Marsden , avec le révérend Henri W il
hams et sa famille, s’embarquèrent à Port-Jackson pour la
Nouvelle-Zélande, à bord du Brampton, capitaine Moore, le
23 juillet 1823, et touchèrent à Rangui-Hou le a3 août.
M. Marsden rembarqua à bord du Brampton pour la Nouvelle
Galles du Sud le 3 septembre. Le navire fit naufrage
dans la baie des Iles le 7 septembre , mais personne ne perdit
la vie. M. Marsden fut retenu dans ce pays jusqu’au 14 novembre,
où il s’embarqua sur le Dragon, avec le révérend
John Butler et sa famille, et M. et madame Cowell; ils
arrivèrent à bon port à Sydney, au commencement de dé-
cembre.
{Missionnary Register , juin ±824,pag. 27 7.)
M. Marsden employa à cette visite un peu plus de quatre
mois, depuis la fm de juillet de l’amiée dernière jusqu’aux
premiers jours de décembre. Nous allons extraire de son
journal divers passages qui répandront un nouveau jour
sur le caractère des naturels et les progrès de la Mission.
Une pirogue de guerre arrivant du sud a accosté le navire.
Sur l’arrière, j’ai observé le corps d’un bomme mort enveloppé
dans des nattes. La pirogue était pleine de monde. Toutourou,
un des cbefs de W aï-K ad i, s’y trouvait, et semblait épuisé de
fatigue et de privations : il avait naguère demeuré cbez moi à
Parramatta, et il fut très-ému en me voyant; cependant il ne
sortit point de la pirogue, et resta dans sa posture de deuil. Que
de souffrances ces pauvres païens ont à endurer sous l’empire
du prince des ténèbres! Dans l’après-midi, tandis que nous
nous promenions sur le rivage, il arriva une autre pirogue de
guerre, où nous apprîmes qu’il se trouvait deux cbefs morts ;
quand ils furent à une petite distance de terre , ils s’assirent
tons en silence dans la pirogue en pleurant, et du rivage les
femmes commencèrent aussi à pousser des cris et à faire un
grand bruit. Ces pauvres créatures se désolent, comme si elles
étaient sans espoir.
— Rewa, le cbef le plus puissant après Shongui, venait,
accompagné de quelques autres cbefs, du Waï-Kato où ils
étaient allés comme ambassadeurs, pour faire la paix avec les
tribus de cette rivière. Le Waï-Kato est une contrée très-populeuse
de la Nouvelle-Zélande. Plusieurs personnes appartenant
à ces districts étaient venues avec ces chefs. Rewa
est marié et a cinq enfans. Lors de sa dernière expédition
guerrière, il ramena chez lui une autre femme, cc
qui affligea beaucoup la première. Elle ne put supporter l’idée
de voir deux femmes à Rewa. Dans l’absence de ce cbef, sa
seconde femme eut un fils : dans le même temps, sa première
femme était aussi enceinte, et peu après elle accoucha également
d’un garçon. Celle-ci fut si courroucée de ce que la seconde
femme eût un fils, qu’elle détruisit son propre enfant.
Peu de temps après la seconde femme mourut aussi. Quand
Rcwa fut instruit de ces événemens, il en fut vivement affligé,