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3 If, PIECES JUSTIFICATIVES.
péri. La cause de l’invasion dont elle avait été la victime,
était que ses ancêtres avaient tué trois personnes de la tribu de
Houpa, et les amis de c e lu i-c i étaient venus pour tirer
vengeance de ce meurtre. Ce récit confirmait celui que Sbon-
gui venait de me faire.
Tandis qu'elle me racontait ces particularités, le'jeune
bomme qui l’avait enlevée, dans l’attaque de la ville, était debout
près d’elle ; elle faisait partie de son butin. Je lui fis observer
que lorsque f Active serait de retour, si j’en avais le temps,
j irais visiter son pays. Le jeune bomme dit que si elle allait sur
l Active, il la suivrait, et qu’il lui permettrait de voir sa patrie,
mais non pas d’y débarquer, de peur qu’elle ne s’échappât.
Distribution d'outils aux naturels.
iG septembre 1819. Plusieurs des habitans de Rangui-Hou
n’ayant pas encore pu obtenir une bacbe ou une pioche depuis
la fondation de l’établissement, nous arrêtâmes de leur
faire présent de quelques-uns de ces articles, suivant l’étendue
de nos moyens. En conséquence, nous priâmes les colons de
nous donner les noms de ceux qui étaient à la fois les plus nécessiteux
et les plus méritans.
Notre intention fut bientôt connue dans le village, et les naturels
se rassemblèrent en foule autour de l’école publique qui
contient en ce moment nos effets.
Quand la liste fut complète, je m’occupai de distribuer les
présens, assisté par M. Francis Hall et M. Kendall, M. Butler
étant retenu chez lui pour cause de maladie. La foule était si
grande, que je fus quelque temps sans pouvoir entrer dans
l’école. Je leur dis que je serais obligé de m’en retourner s’ils
ne voulaient pas me faire de place. La cour dè l’école était toute
pleine d’bomines et de femmes qui demandaient une hache ou
une pioche : quand il ne put plus y entrer personne, les naturels
se portèrent alors sur les toits mêmes de l’école et sur les
maisons voisines. Après avoir distribué vingt-trois pioches et
trente-sept haches, il fallut m’échapper par une porte de derrière)
pour me soustraire aux importunités accablantes de ceux
que nous ne pouvions contenter, car nous n’avions pas les
moyens de subvenir aux besoins de tous. Jamais mendiant affamé
n’a soupiré avec plus d’empressement après un morceau
de pain, que ces pauvres païens ne le faisaient pour une hache
ou une piocbe ; et rien ne pouvait surpasser le contentement
de ceux qui étaient assez heureux pour obtenir un de ces
objets.
Sans doute, plusieurs centaines de haches et de piocbes et
des milliers de tokis ont été distribués à ces malheureux peuples
depuis la formation de l’établissement. Cependant, tout ce qu’ils
ont reçu jusqu’ici n’est guère plus sensible qu’une seule averse
passagère q u i, dans une contrée stérile et desséchée, tombe sur
un coin de terre plus favorisé. Beaucoup d’années devront encore
s’écouler avant que chaque naturel puisse posséder une
hache ou une piocbe, malgré l’empressement que les cbrétiens
mettent à venir à leur aide.
17 septembre 1819. Je restai la plus grande partie de la journée
renfermé cbez moi, pour éviter les importunités des naturels
auxquels je n’avais pu donner ni hache ni piocbe. Il n’était
pas possible de faire un pas sans être environné par eux de
tous côtés; les uns assaisonnaient leur demande d’une grossièreté
sauvage, et les autres d’une politesse touchante. Leur
cri unanime est : „ Donnez-moi une bacbe, une bêche ou une
pioche. » Pourexciterla compassion, ils montrent leurs mains,
et représentent combien leurs doigts ont été écorchés en pratiquant
des rigoles à eau dans leurs champs de patates. Il est
très-pénible d’être obligé de ne pouvoir accéder à leurs demandes;
car leurs besoins sont réels, et ils sont condamnés à
de grandes fatigues, pour ne pouvoir se procurer ces outils si
nécessaires à l’agriculture.
Quand nous réfléchissons que les seules matières produites
par leur pays qu’ils puissent convertir en outils, sè bornent à
du bois et des coquilles, nous ne devons pas être surpris de
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R,.,r.