E X T R A IT
DE L’OUVRAGE ANGLAIS, DE COLLINS,
An account o f the English Colony in New-South-Wales, etc.
London y i 8o4 , page 34i et saw.
Le navire le Doedalus, capitaine Hanson, après
avoir porté des vivres à l’expédition de Vancouver,
revintà Port-Jacksonle 20 avril 1793. Quelques jours
auparavant il se trouvait sur la côte N. E. de la Nouvelle
Zélande, et, conformément aux instructions qu’il
avait reçues, il enleva (feux habitans de cette contrée
pour apprendre aux colons de Norfolk le moyen d’extraire
le chanvre du phormium qui croissait en abondance
sur cette île. Ces deux naturels restèi-ent six
mois à cet établissement. Comme ils habitaient chez
le lieutenant-gouverneur, et sous ses propres y eu x ,
il réussit à se procurer par eux quelques renseigne-
mens sur la Nouvelle-Zélande et ses habitans. Voici
en substance ce qui fut communiqué à ce sujet par le
gouverneur King.
Ouilou-Kok()(J;ii-T(nui-Mali<)u;i, au moment où l’on s’empara
de lu i, avait environ vingt-quatre ans; sa taille était de
cinq pieds huit pouces; ses formes athlétiques; ses traits semblables
à ceux d’un Européen, et fort intéressans. Il appartient
au district de Tcra-Witi, qui, suivant la carte de Touki,
l’autre insulaire, porte bien le même nom, mais ne gît pas
aussi loin vers le sud que la position d’Ika-Na-Mawi , nommée
Tcra-Witi par le capitaine Cook, car nous sommes sûrs que
la résidence de Touki est voisine de la baie des lies. Tous les
deux en outre s’accordaient à dire que leurs résidences respectives
n’étaient éloignées l’une de l’autre que de deux jours de
marche par terre, et d’un jour seulement par eau. Oudou est
proche parent de Pawariki qui est le principal chef de Tera-
W iti ; il avait deux femmes et un enfant dont le sort semblait
l’inquiéter vivement. Chaque soir, pour ainsi dire, à la chute
du jour, lui et Touki déploraient leur absence par une espèce
de chant plaintif qui exprimait leurs regrets et avait quelque
chose de touchant.
Touki-Titari-Nouï-Ware-Païro est du même âge que Oudou,
mais il est plus petit de trois pouces; il est trapu, bien
conformé; il a , comme son compatriote, un teint olivâtre, et
des cheveux noirsetépais. L ’un et l’autre ontles lèvres tatouées.
Les traits de Touki sont plus beaux et plus agréables; son nez
est aquilin et ses dents sont belles. Il est natif du district de
Oudoudou (dans la baie Doubtless), et son père en est le tanga-
roa ou grand-prêtre; cet office est hérédilaire dans sa famille.
Outre son père qui est un bomme très-âgé, il a laissé
une femme et un enfant. Il prenait un vif intérêt au sort de
toutes ces personnes, ainsi qu’à celui de son chef Moudi-Waï,
qu’il représentait comme un excellent bomme. Touki l’emportait
sur Oudou, tant pour les dispositions que pour les manières,
bien que le dernier à quelques égards ne manquât pas
de bonnes qualités ; mais parfois il se montrait tout-à-fait sauvage.
Oudou , en véritable patriote, pense qu’il n’existe point de
pays, de peuple , ni de coutumes qu’on puisse comparer aux