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mise, suivant que le vent nous le permettrait. Plusieurs naturels
de Wangaroa avalent visité VActive depuis que la paix
avait été rétablie entre eux et la baie des Iles.
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Départ pour Waï-Matc.
Lundi 9 janvier. — Comme la cabane pour recevoir les
colons ne pouvait être terminée avant quatre ou cinq jours, je
convins avec Shongui de visiter un de ses villages dans l’intérieur,
éloigné de trente-cinq milles environ de Rangui-Hou,
M. Nicholas s’offrit à m’accompagner. Le matin , de bonne
heure, Shongui, Doua-Tara, sa femme et plusieurs chefs vinrent
nous prendre à bord de l ’ Active dans une pirogue de
guerre. Nous devions d’abord gagner le fond d’une branche
occidentale du bâvre, et de là nous rendre à pied à un lieu
nommé Waï-Mate, où le village est bâti.
Après le déjeuner, nous quittâmes VActive et entrâmes dans
la pirogue, qui était très-grande et commode. Seize personnes
pouvaient pagayer de chaque bord. Nous pouvions à notre
choix nous asseoir ou nous coucher. Ces pirogues naviguent
avec rapidité, et offrent aux passagers un moyen de transport
fort agréable. Il y en a qui ont quatre-vingts et quatre-vingt-
dix pieds de long. Une pirogue plus petite nous suivait, avec
quelques-uns des serviteurs de Sbongui. Vers onze heures,
nous atteignîmes le fond de la baie que nous jugeâmes distant
de quinze milles de l ’Active. Nous débarquâmes dans un
champ de patates appartenant au frère de Sbongui, nommé
Kangaroa , cbez qui nous devions prendre quelques rafraîcbis-
semens avant de poursuivre notre voyage. Doua-Tara et sa
femme étaient déjà partis pour leurs fermes. Les serviteurs
étaient tous occupés, les uns à planter les patates, d’autres à
les faire rôtir,
Comme j ’entendais à une petite distance le bruit d’une
forte chute d’eau, j ’allai la visiter tandis que les patates cuisaient,
et je vis une rivière d’eau douce se précipitant sur
un banc de rochers qui barrait son lit d’un bord à l’autre.
J estimai la hauteur de la chute à neuf pieds perpendiculaires :
i eau serait assez abondante pour faire agir des moulins de
tout genre. Une portion unie de roc solide barrait complètement
la crique d’eau salée, et formait une écluse semblable
à plusieurs de nos écluses artificielles en Angleterre.
L ’eau semblait provenir de sources régulières, attendu que les
bords de celte rivière^n’offraient point, comme à la Nouvelle
Hollande, d’indices de pluies violentes. Des deux côtés
la terre semblait d’une bonne qualité.
Après avoir pris quelques alimens, nous nous mîmes en route
pour Waï-Mate. Durant les trois ou quatre premiers milles,
nous passâmes au travers d’un pays riche et généralement uni.
La terre était dégagée de bois, et eût été facilement labourée.
Elle me parut être une bonne et forte terre à blé ; des fougères
la couvraient en entier. Pendant les six milles suivans,
la terre était de qualités variables, tantôt bonne, tantôt rocailleuse,
quelquefois marécageuse, et d’autres fols mêlée de
gravier. Tout cet espace, pris en masse, formerait un bon
établissement d’agriculture. Il est baigné par plu.sieiirs beaux
torrens qui sont rarement à plus d’un mille de distance les uns
des autres, et que bordent en divers endroits des pins immenses
et d’autres bois de construction.
Quand nous eûmes fait près de dix milles, nous entrâmes
dans une superbe forêt, où j ’observai les plus beaux pins que
j eusse jamais vus. Nous en mesurâmes un qui avait plus de
trente pieds de tour, il s’élevait probablement à plus de cent
pieds, sans porter une seule branche. A cette hauteur, il semblait
encore presque de la même épaisseur qu’à sa racine.
’.site au village du chef Tareha.
Tandis que nous traversions ce bois, nous rencontrâmes
une femme de chef, qui fut enchantée de nous voir. Le nom
de son mari était Tareha, et c’était un fort bel homme. Il s’cf
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