quelques jours, suspendue à Vair et au soleil. Quand ils veulent
la manger, ils la présentent au feu , la font griller légèrement,
la brisent entre deux pierres, et la mâchent dans cet
état pour en tirer des sucs qui m’ont paru farineux ; ils mangent
jusqu’aux filamcns ligneux lorsqu’ils n’ont pas autre chose à
manger; mais lorsqu’ils ont du poisson, des coquillages ou
quelques autres mets, ils se contentent de mâcher la racine de
fougère et ils en rejettent tous les lllamens.
M Ces peuples vivent également de poissons et de coquillages
principalement; ils mangent des cailles, des canards et autres
oiseaux aquatiques dont leur pays abonde, diverses autres
espèces d’oiseaux, des chiens, des rats; enfin ils mangent leurs
ennemis.
• Les Nouveaux-Zélandais n’ont aucune espèce de vase propre
à cuire leur viande. L ’usage général de tous les villages que
nous avons parcourus, est de faire cuire leur viande et leur
poisson dans une espèce de four souterrain. Dans toutes leurs
cuisines, on trouve un trou de la profondeur d’un pied et
demi, sur deux pieds de diamètre; ils mettent au fond de ce
trou des pierres, sur ces pierres des bois qu’ils allument, sur
ces bois de nouvelles pierres plates qu’ils font rougir; et sur
ces dernières pierres, ils étendent leur viande ou leur poisson
qu’ils font cuire.
» Ils se nourrissent également de patates et de calebasses qu’ils
font cuire comme leur viande. Leur manière de manger est
malpropre.
» Je les ai vus manger également une espèce de gomme de
couleur verte, dont ils paraissent faire grand cas; je n’ai pu
savoir de quel arbre ils la tirent. Quelques-uns de nous en ont
mangé, en la faisant fondre dans la bouche. Nous l’avons tous
également trouvée d’une qualité très-échauffante.
» Nous avons remarqué que les sauvages font régulièrement
deux repas par jour, l’un le matin, et l’autre au coucher du
soleil. Comme ils sont tous forts et robustes, grands, bien faits
et de bonne constitution , ou doit croire que leur nourriture
est fort saine ; et je crois devoir répéter ici que la racine de
fougère est la base de cette nourriture.
•> En général, ils nous ont paru grands mangeurs ; quand ils
venaient dans nos vaisseaux , nous ne pouvions les rassasier de
biscuit, dont ils s’accommodaient fort. Lorsque nos matelots
mangeaient, ils s’approchaient d’eux pour avoir une partie de
leur soupe ou de leur viande salée. Les matelots leur abandonnaient
ordinairement le fond de leurs gamelles, que les sauvages
avaient grand soin de nettoyer parfaitement. Ils étaient
avides de graisse et même de suif. Je les ai souvent vus prendre
le suif qui servait pour les plombs de sonde et autres usages du
vaisseau , et le manger comme un mets excellent.
» Ils étaient très-friands de sucre ; ils buvaient avec nous du
thé et du café, et estimaient ces boissons, suivant quelles
étaient plus ou moins sucrées. Ils ont la plus grande répugnance
pour le vin , surtout pour les liqueurs fortes ; ils n aiment
pas le sel et ne s’en servent point; ils boivent beaucoup
d’eau, et, en les voyant ainsi altérés, j’ai pensé que ce besoin de
boire continuellement était causé par leur nourriture secbe de
racine de fougère.
HABILLEMENT.
» Les sauvages de cette partie du monde ne portent jamais
aucune espèce de coiffure ; ils relèvent tous leurs cheveux en
touffe au sommet de leur tête, les lient avec un morceau de
corde ou de tresse, et les coupent en forme de brosse à un ou
deux pouces au-dessus de la tresse. A défaut de ciseaux pour
cette opération , ils se servent d’une coquille de moule ou d’oreille
de mer, qu’ils rendent tranchante en l’aiguisant.
» Les hommes et les femmes s’enduisent les cheveux d’huile de
poisson , et les poudrent avec de l’ocre rouge pulvérisée. Plusieurs
d’entre eux ne poudrent ainsi que la place du toupet ; les
chefs ornent leur tête de plumes blanches.
» Les femmes mariées se coiffent de même que les hommes;