Le chef raconte au témoin que le capitaine Wilkinson, avant
son départ pour l’Angleterre, lui avait payé sa part pour
l’huile et les peaux provenant de la pêche du Star, que de cet
argent il avait acheté des habillemens , etc., et qu’il avait reçu
des présens de plusieurs personnes de Port-Jackson et un
mousquet du capitaine Wilkinson. Il raconte au témoin que
le capitaine Thompson l’avait lié sur le gréement, l’avait fait
fouetter, et lui avait retenu tous ses effets. Quand le Royd fut
arrivé à la Nouvelle-Zélande, le jeune chef fut fouetté dans la
baie et renvoyé aussitôt à terre. Les naturels s’étalent procuré
une portion considérable de la charge d’espars avant que le
chef eût reçu ce traitement, et le déposant vit ces espars,
tendis qu’il était à la Nouvelle-Zélande, avec les débris du
Royd. Lorsque le capitaine Thompson eut fouetté le cbef et
enlevé scs effets, les naturels ne voulurent plus l’aider à sc procurer
les espars, ni aller près du bord. Le capitaine Thompson
débarqua alors avec l’équipage du navire pour prendre les
espars, ne laissant à bord que deux hommes, outre les passagers.
Au moment où il débarquait, Tepoubi, cbef principal
de Wangaroa, s’avança vers le capitaineThoinpson, lui reprocha
d’avoir fouetté son fils, et lui dit qu’il allait le tuer. Aussitôt
il l’assomma d’un coup de bacbe, et le reste de l’équipage
ne tarda pas à être massacré.
Il apprit en outre au déposant que Tepabi, alors chef de la
baie des Iles, et son peuple, n’avaient pris aucune part à la
destruction du Royd.
Palais-de-Justice, Parramatta, lo novembre i 8i 3.
Déposition de John Resent, relative à la perte du. schooner
Parramatta.
Après avoir prêté serment, dépose que, pendant son séjour à
la Nouvelle-Zélande , il a reçu les renseignemens suivans touchant
la perte du schooner Parramatta.
LcscbüonerPnrre/nafta, ayant quitté Port-Jackson, relâcha
à la baie des Iles pour besoin urgent de vivres et d’eau. Les
naturels lui fournirent du porc, du poisson et des patates autant
que le navire put en prendre. Aussitôt que le scbooner
eut reçu ces rafraîcbissemcus, les naturels en demaudèrent le
paiement. L’équipage du scbooucr jeta les naturels par-dessus
le bord, fit feu dessus et leva aussitôt l’auerc. Le témoin vit
trois des naturels qui avaient été blessés avec du petit plomb
par les gens du scbooner Parramatta. Un coup de vent furieux
étant subitement survenu, jeta le bâtiment à la côte entre le cap
Brclt et le district de Tara, où le témoin en vit encore les débris
en mars dernier. Après le naufrage du navire , les naturels
massacrèrent l’équipage pour se venger de sa trahison et des
coups de fusil qu’ils eu avaient reçus.
{Missionnary Register, nov. t%ti,,pag. 467.)
En 1 année 18 1 4 , M. Marsden acheta le brick Active
pour le compte de la Société; et le 14 mars de la même
annee, MM. Kendall et Hall s’embarquèrent à bord de ce
n avire , pour se rendre à Hohart-Town, et de là à la Nouvelle
Zélande, afin de tout préparer pour l ’établissement
de la mission. Ces deux missionnaires étaient particulièrement
recommandés à Doua-Tara, chef de la baie des
I le s , et parfaitement disposé à adopter les moeurs et les
arts des Européens. C ’est là qu’on parle aussi pour la première
fois de Touai qu’on dépeint comme un beau jeune
homme de dix-sept an s , qui accompagna dans ce voyage
M. Kendall, avec lequel il avait vécu quelque temps, et à
qui il s’était sincèrement attaché.
Les instructions suivantes furent données par M. Marsden
à M. Dillon, maître de VActive, qui était déjà allé à
la baie des Iles et connaissait les naturels de la Nouvelle-
Zélande. Son équipage était composé de deux Taïtiens,
t o m e ni. g