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rarement, excepté pour leurs plumes, comme on Ta déjà observé;
il n’y a point d’autres quadrupèdes que le cbien et le rat;
il n’y a point de reptiles. Le cocbon , jusqu’aujourd’hui le seul
animal importé chez ces peu ple s, et qui leur a été laissé par
différentes personnes qui ont visité l’î l e , a beaucoup multiplié
; mais ils ne suffisent pas encore aux demandes des navires
baleiniers. L ’avidité de ces insulaires pour se procurer des armes
à feu surpasse toutes les bornes de la prudence : vingt cocbons,
peut-être tout ec que possédait la tr ib u , ont été livrés
pour un mousquet qui ne valait pas dix schellings.
On a publié un vocabulaire de leur lan g ag e , tous leurs mots
se terminent par des voyelles et ne sont difficiles ni à apprendre,
ni à prononcer. Quelques-uns de nos bommes le parlaient
assez bien avant de quitter la Nouvelle-Zélande. Pou r é cb an -
lillon de son harmonie générale, nous allons donner la prière
suivante, que les naturels adressent au vent quand ils sont
surpris par le calme à la mer.
SH)au nout, sijau roa
Bljau pou, fiibi-JRiîii.
iüibia tou poi baro
iïtti, patrra m a
lüokoia, Ijomat te eijau.
On a vu par ce journal que durant un séjour de dix mois
a la Nouvelle - Zélande des relations constantes ont eu lieu
entre les hommes du navire et les naturels, et que diverses
personnes exécutèrent des excursions dans l’intérieur et le
long de la c ô te , sans aucunes suites fâcheuses. D’après mon
expérience personnelle, c’est une justice que je dois aux
N ou veau x -Z è lan d a is d’ajouter mon témoignage particulier
en faveur de leur caractère. Deux officiers du détachement
du 84® régiment étant pourvus d’un canot particulier conduit
par deux soldats, et ayant beaucoup moins de motifs
pour les retenir à bord qu’aucune aVitre personne du Droinedary,
firent diverses parties de chasse ou promenades dans
le pays, qui les mirent en rapports journaliers avec les naturels
qui se montraient toujours disposés à les assister dans le moin-
dre de leurs désirs. Quand le mauvais temps ou d’autres raisons
nous obligeaient à ebercber un abri ou des vivres cbez
eux, un appel à leur hospitalité ne fut jamais fait en vain.
Sans cesse à leur m e r c i, s’ ils eussent voulu nous maltraiter,
jamais au contraire une seule insulte ne fut faite à personne
de notre petite réunion ; jamais la moindre bagatelle ne fut
dérobée, et nous éprouvâmes souvent de leur part des actes de
générosité et de désintéressement qui eussent fait honneur à un
peuple civilisé.
L a destruction du Boyd prouve à quels excès ils peuvent
être amenés par l’avarice et de mauvais traitemens. Mais si dans
cette circonstance ils satisfirent à ce désir de vengeance qu’ils
regardent avec vanité comme inhérent à leur nature et héréditaire
dans leurs tribus, il faut convenir aussi que depuis cette
époque différens maîtres et équipages de navires ont commis
sur eux de grands outrages qui n’ont été suivis d’aucunes r e présailles.
Celte patience de leur part peut s’attribuer h ce
qu’ils sont maintenant convaincus qu’il serait impolitique et
dangereux pour eux d’insulter un peuple qui doit leur inspirer
l’idée d’un pouvoir infiniment supérieur au leur, eu égard au
grand nombre de vaisseaux qu’il peut envoyer sur leurs côtes.
On leur a toujours persuadé que bien que le massacre de l ’équipage
du Boyd soit resté impuni, un autre attentat sur les
blancs serait suivi du châtiment le plus prompt. Tant qu’ils
seront conva incus, comme ils l’étaient par la force numérique
du Dromedary, qu’il y a une force capable de punir un outrage,
il est raisonnable de penser, d’après ce que nous avons
nous-mêmes éprouvé, que les Européens pourront aller en sûreté
parmi eux; confier leurs personnes et leurs propriétés à
l’honneur de ces peuples, et par une conduite amicale et une
libéralité modérée s’assurer de leur part les dispositions les plus
bienveillantes.