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été tous placés près de lu i , de sorte qu’en cas de mort il
puisse emporter leur esprit avec lui dans l’autre monde.
Le vieux Moudi-Waï est mort ; sa mort a été annoncée
par treize coups de pierrler du fort de l’Horeke. Hélas! pauvre
vieillard! Il y a quelques semaines, il pouvait encore rire
de la mort et de l’avenir; mais aujourd’hui il voit que tout
cela est v rai, et que toutes ses anciennes opinions n’étaient
que des erreurs. Combien il est affligeant de penser qu’il est
mort aussi ignorant à l’égard de Dieu que les bêtes qui viennent
à périr!
Je suis allé à Pari-Mata pour voir le cadavre de Moudi-
W aï. Suivant la coutume, le corps était assis et enveloppé
d’une couverture; la tête était somptueusement ornée de
plumes, après avoir été d’abord bien frottée d’huile; son
visage étêit couvert ; sur ses genoux était une corne à poudre;
près de luj étaient déposés ses fusils et un os de baleine, son
arme nationale- A ses nptés était assise sa plus jeune femme,
morte, attendu que la nuit dernière, dans le premier accès
de sa douleur, elle s’était pendue ; le corps de celle-ci était
revêtu d’une couverture et sa tête ornée de plumes. Les autres
femmes de Moudl-Waï étaient assises et pleuraient près de
son corps : ses enfans, ses frères et ses soeurs, ainsi que
d autres parens et amis, semblaient tous dans la désolation.
Bien qu’il ne dît pas grand cbose, Te Tao-Nouï semblait
vivement affecté. Une femme esclave s’était pendue, mais elle
avait été sur-le-champ enterrée. J’avais là une belle occasion
de déclamer contre l’artiEcieuse subtilité des Tohoungas ; je
leur représentai l’insuffisance de leurs efforts pour guérir
Moudi-Waï, et leur folie en attribuant à un agent surnaturel
ce qui ne provient souvent que de leur propre imprudence, et
de ce qu’ils négligeaient les uniques moyens qui pourraient
leur sauver la vie. La vérité de mes remarques fut reconnue, et
le.s naturels parurent admettre l’exactitude de mes paroles.
Environ neuf cents naturels sont passés dans leurs pirogues,
le long de la rivière, pour se rendre à la place de Moudi-
Waï : ils offraient un aspect vraiment formidable. L ’Horeke
les salua de quatre coups de canon : de leurs pirogues, les
naturels répondirent par deux coups et par une décharge de
mousquets dont plusieurs étalent chargés à balle. Nos naturels
semblaient vivement soupçonner ces étrangers de ne pas venir
dans des intentions amicales. U est certain qu’il existait entre
eux une défiance réciproque ; aussi s’abstinrent-ils du simulacre
de combat qui leur est habituel quand ils se rencontrent,
et ils se contentèrent de la danse.
Les cris et les décbiremens furent très-mullipliés, car la
plupart de ces gens étaient d’une manière ou d’autre alliés
à Moudl-Waï, et ils semblaient tous agir comme s’ils avaient
perdu une personne de grande importance pour eux-mêmes.
(Missionnary Register, août i 83o j pag. 374 et suiv.)
6 mai i 83o. Depuis l’affaire de Korora-Reka, les naturels
d’ici ont été très-paisibles, bien qu’ils soient sur leurs gardes.
Il y a cinq semaines environ, une troupe de Mataudi marcha
vers le Sud pour tirer vengeance de la mort de Sbongui, le
principal cbef qui succomba dans cette occasion : ils tuèrent
beaucoup de personnes, en tombant dessus par trahison et
quoiqu’on fût en paix. Cet événement peut amener de grands
troubles et la mort de bien du monde. Toutefois je me réjouis
de voir que les divers partis nous témoignent tous les égards
possibles et reçoivent volontiers nos paroles, ete.
(Rév. H. Williams.)
18 juillet. J’ai visité les naturels de Korora-Reka. Une
troupe d’bommesqulappartiennentàcelendroit, etquiontpris
part à la dernière guerre, étaient sur le point de partir pour le
Sud avec l’intention de combattre tous ceux qu’ils rencontreraient,
bien qu’ils ne soient en guerre avec aucun peuple de
cc canton. On dit que ces guerriers se proposent d’obtenir
salisfaction pour un de leurs cbefs qui a péri dans l’affaire de
Korora-Reka : comme ils ne sont pas dans le cas d’exiger cette
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