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source pour ces pauvres insulaires, et contribuera à empêcher
leurs guerres civiles.
Déjà j’aurais tenté d y établir la mission, sans la malheureuse
affaire du Boyd ; mais j’ai eu peur qu’il n’arrivât aux missionnaires
quelque accident dont j’eusse été blâmé.
J’ai l’intention d’enseigner aux deux chefs qui sont maintenant
chez moi les travaux de l’agriculture, et de leur apprendre
à faire des haches et des bêches S’ils peuvent acquérir un
jour ces utiles connaissances, la Nouvelle-Zélande deviendra
un grand pays.
Je désirerais que la Société pût m’envoyer pour les naturels
un certain nombre de haches, houes, bêches, scies, couteaux
communs, hameçons, aiguilles, aussitôt qu’il lui sera possible;
en outre, quelques pots de fer et d’étain et un moulin à bras
pour moudre leur blé. Ces objets seront d’une valeur infinie
pour eux, et produiront le meilleur effet. Ils donneront un
fort cochon pour une petite bêche, et un sac de patates pour
un petit morceau de fer qu’ils puissent fixer au bout d’un manche
pour leur servir de hache.
Je pense que le lin naturel de la Nouvelle-Zélande serait uu
bon article de commerce. On pourrait s’en procurer en quelque
quantité que ce soit, etc.
(^Missionnary Register, nov. 463.)
P I È C E S JU S T I F IC A T IV E S E N FA V E U R D E S N O U V E A U X -Z E L A N D A I S .
Lettre ojjiciclle du Révérend Samuel Marsden à S. E. le
gouverneur Macquarie, sur la conduite criminelle de plu--
sieurs maîtres de navire vis-à-vis les Nouveaux-Zélandais»
I®*' novembre i 8 i 3.
Excellence,
La violence infáme el les cruautés exercées sur les naturels
de la Nouvelle-Zélande, les fraudes et les rapines commise.^
sur leurs petites propriétés par les maîtres et les équipages des
différens navires qui touchent sur ces îles pour se ravitailler,
ont été, long-temps avant que Votre Excellence fût appelée à
l’honneur de commander cette partie des domaines de S. M.,
soumises à l’examen du pouvoir exécutif de cette colonie pour
les réprimer. Non-seulement les scntimens de la simple humanité
et de l’équité publique envers ces peuples si maltraités,
exigent qu’on adopte des mesures pour prévenir autant qu’il
sera possible la récidive des actes d’oppression, de rapine et de
meurtre, dont ils ont eu de temps en temps à souffrir de la part
de nos gens, à la honte éternelle de notre nom et de notre nation
: en outre, la vie et les propriétés des sujets de S. M.,
qui seraient exposés aux dangers les plus immincns de la part
des naturels offensés et exaspérés, quand ces navires se trouveraient
forcés de toucher sur ces îles, soit pour prendre des v ivres,
soit pour tout autre objet, réclament toute l’attention de
Votre Excellence. Les naturels de la Nouvelle-Zélande n’ont
pas d’autre moyen de se faire justice, que la loi des représailles
; de même que toutes les nations non civilisées, ils auront
recours à cette loi toutes les fois qu’ils se sentiront outragés ou
opprimés. Le sort funeste du Boyd et du Parramatta, des capitaines
et équipages de ces navires, et de plusieurs équipages
de canots appartenant à divers bâtimens, fut occasioné par
les cruautés gratuites des Européens. Il est rare qu’on ait, en
cette colonie, le moyen de punir les coupables. Les navires qui
visitent la Nouvelle-Zélande, après avoir complété leur cargaison
, s’en retournent le plus souvent en Europe ou en Amérique,
sans toucher à Port-Jackson. C’est pourquoi ceux qui
ont maltraité les naturels de ces îles ont été ou détruits ou massacrés
au moment même par leurs ennemis furieux, ou bien
ont pu s’échapper avec impunité.
Il y a quelques mois, j ’ai été instruit que M. Lasco Jones,
maître du King-George, s’était comporté avec beaucoup d’injustice
et de cruauté envers un des Nouveaux-Zélandais embarqués
sur son bord, avant de le débarquer à la baie des Iles.