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mais nous fûmes forcés de débarquer à l’ouest, à cause du
ressac, et nous traversâmes l ’eau dans une pirogue.
Cet endroit était environné de toutes parts de rocbers brisés,
qui ressemblaient plutôt aux ruines d’une abbaye qu’à un
ouvrage de la nature; les uns formaient de vastes arcades,
quelques autres de profondes cavernes, plusieurs avaient l’apparence
de vieux clocbers, d’autres semblaient des tronçons
de colonnes massives; en un mot, ces singulières ruines,
formées par le temps, les tempêtes et les flots de la mer, présentaient
l’un des plus curieux spectacles qui se puissent voir.
Une foule nombreuse d’bommes, de femmes et d’enfans
vint à notre rencontre ; le cbef et Moiangui furent ravis de
notre visite. Le cbef qui était venu à bord était l’officier-
général, ou celui que les Nouveaux-Zélandais appellent
l’bomme du combat. Nous en trouvâmes un plus élevé en autorité
que notre ami et à qui nous fûmes conduits; il était assis
par terre, une natte propre était étendue près de lui pour
moi et M. Nicbolas. Le général resta debout pendant tout ce
temps, avec une lance à la main. Le cbef principal était un
bomme très-âgé, avec une longue barbe grise et peu de cheveux
sur la tête; son extérieur était cependant agréable. Koro-
Koro, qui était venu avec nous, lui raconta toutes les merveilles
qu’il avait vues à Port-Jaclcson, les égards qu’on avait eus
pour lu i, les trésors de notre pays, et le but dans lequel
l ’Active était venu à la Nouvelle-Zélande. Le vieux chef rit
beaucoup, nous adressa plusieurs questions, et exprima le désir
que nous restassions le jour suivant. Il nous fit servir du porc,
et donna quelques paniers de poisson salé pour les hommes.
N o u s restâmes jusqu’à une beure, puis nous prîmes congé,
après avoir passé une soirée fort agréable. Les babitans nous
reconduisirent beureusement au travers du ressac, et nous
nous dirigeâmes vers le navire.
En ce moment il était hors de vue, et nous ne pouvions pas
même entendre le bruit des coups de fusil qui devaient servir
de signaux; mais nous distinguions la lumière du coup qui
servit à nous diriger vers le navire. La brise s’étant élevée,
nous fîmes voile.
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On atteint Rangui-Hou.
Samedi 2i janvier i 8 i 5 . Le matin, nous eûmes le cap
Brett en vue. Comme nous faisions voile le long de la côte,
nous reçûmes la visite de dix pirogues, qui nous apportèrent
quantité de poisson. Vers trois heures après midi nous mouillâmes
dans la baie; nous trouvâmes tout l’établissement en
bon état. L ’aspect des édifices déjà construits et de ceux en
construction, les scieurs, les forgerons, et autres ouvriers au
travail, lui donnaient déjà une apparence de civilisation.
devenais de terminer toutes les opérations que j’avais jugées
nécessaires à l ’établissement de la mission, quant à ce qui
avait trait aux rapports des colons avec les naturels; et dans une
étendue de près de deux cents milles de la côte, j’avais ouvert
des communications avec les chefs dans tous les différens districts,
et leur avais fait connaître notre projet. Ils paraissaient
tous sensibles aux bienfaits qu’ils allaient recevoir du séjour
des Européens parmi eux ; une perspective plus flatteuse ne
pouvait jamais se présenter pour éclairer ce coin du globe,
mais c’est une tâche qui a besoin d’être poursuivie avec zèle.
On va à Kawa-Kawa pour chercher du bois de construction.
Comme l’achat de VActive, le gréement, les provisions et
les gages des matelots, avaient déjà coûté des frais considèra-
bles, je jugeai que ce serait un devoir pour moi d’employer
tous les moyens qui étaient en mon pouvoir pour faire face, au
moins en partie, à ces dépenses. Je me déterminai à porter à
Port-Jackson tout le cbanvre que je pourrais me procurer
par les naturels, et à charger le navire de bois. Il n’est pas
encore décidé si le chanvre est susceptible ou non de devenir
un objet de commerce. Le bois de construction sera bien d’une
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