provoqués par des outrages. Quelque bornés qu’ils fussent dans
le principe , ces rapports s’étendirent bientôt à une communication
active et amicale; et presque tous les capitaines qui toucbè-
rent ;i ces côtes curent lieu d’étrc satisfaits de l’accueil qu’ils
reourent. Quand quelqu’un de ces capitaines passait ensuite à
Port-.Tackson , le gouvernement de cette colonie s’empressait
de recueillir toute sorte do renseignemens sur les Nouvcaux-
Zélandais. Ils déclarèrent d’une voix presque unanime,
qu’en employant des moyens légitimes, on ])Ourrait beaucoup
obtenir de ces peuples ; ils ajoutèrent qu’un ebef revêtu d’un
grand pouvoir et d’un crédit considérable résidait près de la
baie des lie s , qu’en tout temps il avait paru sensible aux avantages
mutuels d’une liaison amicale, et qu’il possédait les qualités
qui pouvaient y inc iter. D’après le témoignage uniforme
de tant de personnes respectables, on lui envoya à diverses
reprises plusieurs espèces de bestiaux et toute sorte d’articles
nécessaires à un peuple qui désire faire des pas vers la civilisation.
Ces rapports d’amitié duraient depuis long-temps
lorsque le chef exprima le désir de rendre une visite avec
ses cinq fds à son généreux patron. Un capitaine nommé
Stewart s’empressa de le satisfaire à cet égard; et comme il
n’allait pas directement à Port-Jackson, le cbef fut débarqué à
l’île Norfolk.
Nous allons rapporter les détails de son arrivée et de son séjour
à Port-Jackson , dans les propres termes de la Gazelle de
Sydney, journal olficicl de cette colonie.
« Tepabl ayant exprimé le dé.slr de visiter Son Excellence,
le capitaine Stewart l’a conduit avec scs cinq 111s à l’île Norfolk,
où ils ont reçu toute sorte d’attentions de la part du commandant
et des babitans. Après y être restés quelque temps, ils
ont été accueillis à bord du navire de S. M. le Buffalo, pour être
transportés à Port-Jackson. A leur arrivée, Tepabi a été présenté
par le capitaine Houstin à Son Excellence et aux officiers
du palais du gouvernement, où ce cbef a continué de demeurer
durant son séjour dans la colonie.
» 11 parait avoir environ cinquante ans; sa taille est de cinq
pieds onze pouces et demi, et scs formes atblétiques. Sa figure
a de l’expression et de la dignité, quoique bieu défigurée par un
tatouage cüm])let.
» Peu après son arrivée, plusieurs naturels s’assemblèrent
dans le voisinage de Sydney, pour l’entcrrcmcnt de Kerrewaï,
dont la mort avait été occaslonéc par la blessure qu’une lance
lui availfaitcau genou, et qui s’était envenimée ; son corps avait
été apporté ici la veille au soir dans une espèce de coffre en
morceaux d’écorce. Les funérailles terminées, un simulacre de
combat eut lieu : un naturel nommé Blowit fut placé à l’écart
comme une victime offerte à la vengeance, pour recevoir le
cluîlimcnt d’une blessure désespérée qu’il avait faite au jeune
Baker. L ’animosité de scs assaillans était extraordinaire; leur
parti était de beaucoup le plus puissant, et pleins de confiance
dans leur supériorité, ils sc prévalurent à tous égards de leur
nombre. La volée des lances était rarement de moins de six à
la fois, et elles étaient dirigées avec une précision qui semblait
devoir être suivie do quelque résullat funeste. Lorsqu’ils en eurent
envoyé environ cent soixante-dix , dix des plus vigoureux
sauvages sc placèrent si près du coupable qu’ils l’environnèrent
de tous côtés, et lui envoyèrent à la fois leurs armes de l’avant
et de l’arrière. L ’activité et la présence d’esprit de l’accusé redoublèrent
avec le danger : il reçut cinq lances sur son faible
bouclier, et réussit à parer les autres d’une manière presque
miraculeuse. Un de ses amis , furieux de ce qui se passait, décocha
sa lance et en reçut dix en retour. Blewit renvoya vers
ses assaillans une de leurs lances, qui traversa le corps du vieux
Whitakcr. La mêlée devint alors générale , mais clic se termina
sans aucun autre accident.
" Tepabi, qui était présent avec plusieurs de scs fils, regardait
avec mépris le combat de ces naturels; souvent il montrait
beaucoup d’impatience de l’intervalle qu’ils mettaient entre
leurs décharges, et par signes les invitait à sc dépêcher; 11 ne
ronsidérait Vhelomari que comme un accessoire inutile, puisque
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