PIECES JUSTIFICATIVES. PIECES JUSTIFICATIVES. 27.5
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nou.s restâmes pleinement convaincus qu’il n’existait pas de position
plus convenable dans aucun district adjacent à la baie
des Iles. Près de l’endroit où nous nous proposons de fonder la
nouvelle ville, se trouve une belle cascade qui serait très-
propre à faire marcber un moulin à blé, à scier, ou pour tout
autre objet, sans courir les risques ni les dépenses d’élever une
écluse, ce qui est d’un intérêt majeur. A K id i-K id i, on peut
faire venir autant de blé qu’il en faudra à l’établissement d’ici à
plusieurs années, soit pour nourrir les enfans des naturels dans
les écoles, soit pour les Européens appartenant à la mission.
Avant notre départ, nous désignâmes le terrain où nous
souhaitions que notre magasin public fût construit, et nous
priâmes Sbongui d’y dresser des cabanes temporaires, pour recevoir
nos bagages el les ouvriers que nous avions amenés de
Port-Jackson. Il mit aussitôt ses gens à la besogne.
Voyant maintenant nos intention.? remplies toucbant l’objet
de notre visite à K id i-Kid i, le soir nous retournâmes à
Rangui-Hou, dans la pirogue de Shongui, qui nous reconduisit
avec une extrême satisfaction.
Mécontentement de Koro-Koro.
Koro-Koro resta à Rangui-Hou avec Touai, jusqu’à notre
retour, afin de connaître si nous nous déciderions à former un
établissement dans sa juridiction. Quand nous arrivâmes, il fut
impatient de savoir si nous avions été contens de la terre que
nous avions vu e , et si nous en étions venus à la résolution d’y
former un établissement. Nous lui dîmes que la terre était
bonne à K id i-K id i, et que pour ce motif nous nous y établirions.
Il en fut très-àffecté, et dit que Sbongui allait maintenant
l’exterminer, lui et son peuple. Nous lui ré]iondîmes
que Sbongui nous avait promis de renoncer à combattre, si
nous voulions nous établir dans son district, et qu’il résiderait
lui-même avec les Européens. Koro-Koro répliqua que Sbongui
pouvait bien faire de belles promesses, mais que nous ne
voyions pas au fond de son coeur; il nous fit entendre qu’il ne
croyait pas un mot de ce que Shongui disait, quelques belles
paroles qu’il pût donner. Koro-Koro nous rapporta alors nombre
d’exemples de la manière dont Shongui l’avait autrefois
trompé ainsi que d’autres chefs, et il soutint que ce qu’il avait
déjà fait, il était capable de le faire encore.
Nous nous efforçâmes d’apaiser Koro-Koro ; mais ce fut en
vain. Il dit qu’il ne serait parfaitement satisfait, qu’autant que
les Européens se partageraient également entre lui et Sbongui ;
mais que c’était un trop grand sujet d’affliction pour lui que de
voir tous les Européens résider avec Shongui. Il fit un appel
très-pressant à nos sentimens, et appuya sa requête par tous
les argumens qu’il put trouver. Nous apportâmes tous le plus
grand empressement à le consoler dans son affliction. M. Butler
et moi nous lui promîmes de l’accompagner avec Touai le jour
suivant, à Paroa où il réside, et d’examiner sa terre , ajoutant
que si nous trouvions une place convenable pour un établissement
, nous y bâtirions pour lui et pour Touai une maison ;
qu’un ou deux Européens y résideraient pour le moment avec
lui, jusqu’à ce qu’il en arrivât d’autres d’Angleterre, et qu’alors
nous remplirions ses voeux autant qu’il serait en notre pouvoir.
Cette promesse le consola un p eu , mais fut loin de le satisfaire
entièrement.
Visite à Koro-Koro, au village de Paroa,
19 août 1819. M. Butler et moi nous allâmes à Paroa avec
Koro-Koro , qui fut assez tranquille durant la traversée. Touai
n’avait pas encore vu ses parens et ses amis ; c’est pourquoi il
nous accompagna avec son frère Te Rangui.
Lorsque nous fûmes arrivés à Paroa, Koro-Koro remit sur
le tapis la question d’un établissement sur le district où il résidait.
Il nous dit qu’il y avait une belle étendue de terre,
nommée Manawa-Oura, qu’il nous donnerait, et que nous pourrions
visiter le lendemain matin. Nous tâchâmes de le convain-
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