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il i
Sakou taaamit.
3 (di l)ta.
B i tf pataiun.
B ili itili.
B ill ngoui' l)ii>.
B o tc toma,
Mei, kaiti.
ffi ttm.
B o tinga Ila.
J j i a O li u i t .
B a tt'oka tckii.
(ÏC kani, l)ia ou rat.
Que mon enfant
soit baptisé.
Comme la baleine,
puisse-t-il être furieux,
puisse-t-il être menaçant.
Qii’à cet enfant
la nourriture soit fournie
par TAtoua, mon père.
Puisse-t-il se bien porter,
être content.
Puissc-t-il recevoir sa nourriture
,
quand ses os seront relevés.
Pour
la vie.
' Pour
I la morí.
Ponila
vie.
Pour
la mort.
A Taide du Vocabulaire, j’entends passablement les huit
premières lignes ; il n’en est pas de même des quatre dernières,
el je suis obligé de m’en rapporter implicitement à la traduction
que Touai me donna, moitié par mots anglais décousus,
moitié par signes et par gestes à défaut d’expressions suffisantes
pour rendre ses idées.
Quoi qu il en soit, on voit que celte prière se compose de
deux parties distinctes, l’une pour l’état de v ie , l’autre pour le
moment où l’individu sera réduit à sa substance spirituelle.
Dans toutes ses actions, dans toutes ses cérémonies, ce peuple
singulier ne perd jamais de vue cet instant. Cette conviction
intime d’une existence future et de la gloire qui s’y rattache,
quand ils peuvent triompher de leurs ennemis, doit influer
pour beaucoup dans ce courage féroce, dans ce mépris sauvage
de la mort qui les caractérise, car ils ne la redoutent
guère pourvu qu’ils soient assurés que leurs corps recevront
les honneurs funèbres.
La dernière ligne a trait à la cérémonie solennelle de relever
les os des morts. Voici en quoi elle consiste, ou du
moins ce que Touai vit dernièrement pratiquer aux obsèques
de son frère, le fameux Koro-Koro.
Cinq mois après les funérailles, et souvent davantage, on
retire les os du tombeau où le corps avait été déposé pour les
placer définitivement dans la sépulture de la famille. Le plus
proche parent est ordinairement cbargé de cette fonction, et
par son contact avec un corps taboué il devient nécessairement
tapou lul-même au degré le plus éminent. Tant qu’il se trouve
en cet état, personne ne peut le toueber, et si par mégarde ou
autrement quelqu’un venait à le faire, il serait tué sans pitié si
c’était un bomme du néant, et son corps, comme tapou, serait
abandonné h la voirie. Un rangatira coupable de ce sacrilège
serait au moins exposé à être dépouillé de ses biens ou de son
rang.
Pour se purifier, voici maintenant ce que Touai fut obligé
de faire : de retour cbez lui, il prit sur la tombe ou dans un
lieu taboué un morceau de bois qui reçoit alors le nom de po-
poa (consacré). Devant Tariki, il le posa solennellement à terre;
Tariki présenta à Touai une poignée de patates; celui-ci en
prit une qu’il déposa en contact avec le popoa, et Ty laissa
huit à dix minutes; elle était devenue tapou. Il la reprit, en
rompit un morceau qu’il jeta avec respect derrière lui. C’était
là la nourriture de Tatoua, de l’esprit du mort, auquel les
mots du baptême font allusion. Il remit ensuite le reste dans
la boucbe du grand-prêtre, qui devait Tavaler sans y porter
les mains. Dès que la patate est devenue tapou par le contact
avec le popoa, celui-ci est relevé, déposé dans la bouche de
Tariki, dont il est retiré peu après et jeté dans un lieu où il ne
soit exposé à tomber dans les mains de personne. Il est encore
défendu à Tariki de porter les mains à la seconde patate,
et il doit également la recevoir dans sa bouche. Enfin ü prend
lui-mêmc le reste, le mange, et alors Tbomme taboué redevient
libre, et peut communiquer sans danger avec ses parens
et ses amis.
Il est peu de nations sauvages où les hommes tiennent au