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PIECES JUSTIFICATIVES.
M. E iir l, artiste de Port-Jackson , q u i, pour le moment, demeurait
avec lui ; puis étant rétournés sur le terrain avec deux
bêches, ils emportèrent le corps sans opposition.
— Nos naturels à Kawa-Kawa sont encore retombés dans
un état d’inquiétude générale pour un motif bien ridicule,
mais qui, dans ce pays, est cependant la cause d’une foule de
maux. Une vieille femme, dans un transport de colère, a
appelé les patates douces de Kawa-Kawa du nom de la femme
de Tekoke. Elle se nomme Tapa-Tapa, et, suivant les coutumes
de la Nouvelle-Zélande, tout parti qui en a la force a
le droit de venir sur la place et d’emporter les patates ainsi désignées
: aussi tous les habitans sont aujourd’hui rassemblés,
s’attendant aux visites habituelles de leurs voisins en pareil cas.
C’est un motif semblable qui amena il y a quelque temps la
destruction de tous les cocbons dans la tribu de Wangaroa.
Un jeune chef eut querelle avec son père, et appela les cocbons
du village du nom de Shongui. Celui-ci n’en eut pas
plutôt connaissance, qu’il rassembla ses gens, tua et emporta
soixante-dix cocbons de Wangaroa.
Un enfant du voisinage se noya, tandis que son père était
absent avec une troupe de pillards. La mère fit de grandes
lamentations , et pria scs voisins de tuer quelqu’un pour servir
de compagnon à son fils, sur sa route au Reinga. Une vieille
esclave, qui craignait pour sa vie , sc sauva et se cacha parmi
les fougères : sur quoi une autre femme, parente du défunt,
appela l’esclave en lui promettant d’être épargnée si elle venait.
La pauvre créature se montra ; aussitôt on appela le frère
de l’enfant mort, qui assomma sur-le-cbamp l’esclave avec
une masse à écraser la racine de fougère.
Un détaebement est revenu du sud; ceux qui le composent
surprirent une petite troupe d’habitans près la rivière
Tamise, ils les tuèrent tous ou les firent esclaves. C’est la sa-
tifaction qu’ils cherchent, chaque année, à obtenir pour la
mort de leurs parens; et, par suite de ce funeste système, la
population du pays décroît généralement.
PIÈCES JUSTIFICATIVES. ,535
_ Le samedi soir, 8 décembre 1827, il nous arriva un courrier
de Kawa-Kawa pour nous informer que Tekoke , notre
c h e f principal, el plusieurs autres, étaient fort mal cl désiraient
nous voir. Hier matin, 9 décembre, M. Fairburn et moi
nous allâmes pour tâcher de leur administrer tout à la fols les
secours temporels et spirituels. Nous trouvâmes le vieux cbef,
ainsi que son fils et sa femme, couchés dans un bois épais,
sans aucun abri sur leur tête , exposés le jour à la chaleur la
plus étouffante , et la nuit aux brouillards les plus dangereux.
Le chef et son fils souffraient cruellement d’une maladie épidémique;
les femmes n’étaient pas si mal. Après leur avoir
donné quelques remèdes et leur avoir appliqué quelques vésicatoires,
je leur parlai des choses de Dieu : ce fut peine perdue.
Oh ! quand viendra le temps oû ces pauvres créatures
seront favorisées d’une oreille attentive à nos discours! Après
avoir fait en sorte de suppléer à leurs besoins, et comme je
prenais congé d’eux, la femme de Tekoke me dit à l’oreille ;
. Nous avons envoyé chercher le sorcier pour prononcer des
paroles sur nous, afin de chasser notre mal hors de nous.
Est-ce bien ou mal fait? » Je leur dis que le sorcier ne pourrait
rien du tout pour eux, qu’ils étalent dans Terreur; mais
que s’ils croyaient en Dieu, celui-ci seul pourrait tout en leur
faveur. La. manière dont la femme de Tekoke me faisait con-
naître qu’elle avait envoyé chercher le sorcier était une preuve
évidente que sa confiance dans les superstitions de son pays
commençait à chanceler.
— 22 février 1828. M. Williams et moi nous sommes allés à
Kawa-Kawa visiter les naturels dans l’affliction. Nous les trouvâmes
rassemblés et fort occupés à fortifier leur place et a
ramasser leurs vivres. Les pauvres malheureux semblaient Ires-
pensifs, quelques-uns d’entre eux surtout, quand nous leur
parlâmes des bénédictions qui sont le partage de Thoraroe qui
croit dans le Christ. Tekoke nous dit qu’il ne désirait avoir
ni querelle ni combat avec les Ngapouis, mais qu il soubaitait
uniquement qu’on le laissât tranquille chez lui. Il ajouta quil