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entouraient; le mont dont la cime et le.s flancs étalent couverts
de huttes, et les groupes des naturels conversant autour de
leurs feux, tout cela faisait naître en moi des idées neuves et
étrang-es !
Plongé dans ces réflexions, je contemplais l’état de mes
compagnons actuels. Je m’étais a.ssis au milieu d’eux; une
femme remit entre mes mains un homard qu’elle venait de
faire rô tir, d’autres me préparèrent de la racine de fougère.
Comme j’étais très-affamé, je fus très-satisfait de mon souper,
nonobstant la manière dont il était cuit et servi.
Moiangui n était pas chez lui, et je ne connaissais aucun des
naturels. Le pâ était sous la garde d’un oflicier qui fut très-
bonnêtc, ainsi que tous les babitans. Ils mirent à notre disposition
une de leurs meilleures cabanes, et je m’y étendis
jusqu’au matin. Temarangai les amusa jusqu’à une heure très-
avancée du récit de notre voyage et des accidcns qui nous
étaient arrivés dans notre marche.
Ccst un lieu romantique. Les côtés qui regardent la mer
ont l’apparence d’une abbaye en ruines, et les roches brisées
semblent autant de colonnes massives que le temps a minées
et détruites.
(Missionnary Register, octobre 1822 , pag. 432 et suiv.)
M. Kendall, l’un des premiers colons de la baie des Iles à la
Nouvelle-Zélande, accompagné de Shongui et de Waï-Kato,
deux chefs du pays, a fait voile de cette baie le 2 mars 1820,
à bord du JVew-Zeaiander, capitaine Muiiroe. Après une lente
traversée, ils sont arrivés dans laTamise, le 8 août, par la
route du cap Horn.
Des deux chefs qui ont accompagné M. Kendall, le nom
de Shongui est familier à tous nos lecteurs. C’est un des prin-
cipau.x chefs de la Nouvelle-Zélande; il est à la tête d’une
tribu puissante qui possède une grande étendue de terre près
de la baie des lies. Nous avons mentionné la vente qu’il a faite
à la société de treize mille acres de terre. Il a un air mâle, et
ressemhle beaucoup au buste sculpté par lui-mêmc dont on
a donné la gravure. Sliong;ui a environ quarante-cinq ans,* sa
mère, qui est encore vivante et très-âgée, dit à M. Kendall
que son fils était né peu après le départ du capitaine Cook de
la baie des îles. Shongui et sa tribu ont toujours été amis des
colons; son nom a été souvent cité dans les rapports de
M. Marsden et des missionnaires. Il comprend un peu l’anglais,
mais ne le parle pas, car il a presque toujours vécu
avec son peuple, et ses rapports avec les colons ont eu principalement
lieu en sa langue maternelle. Feu Doua-Tara était
le fils de la soeur de Shongui.
Waï-Kato est un des chefs de Rang;ui-Hou à la baie des
Iles. Son âge est d’environ vingt-six ans. Il a un air mâle et
franc. Il entend assez bien l’anglais, et peut sc faire comprendre
, ayant eu plus de rapport avec nos compatriotes que
Shongui. W^aï-Kato et Doua-Tara avaient époiisé les deux
soeurs.
Touai et Titari appartiennent à d’autres tribus que ces deux
chefs, et ils habitent maintenant chacun au milieu de leurs
peuples. Les vues et les désirs qui ont conduit Shongui el
Waï-Kato à visiter l’Angleterre vont être mieux développés
par eux-mêmes, comme M. Kendall les transcrivit sous leur
propre dictée, sans y rien mêler du sien :
« Ils désirent voir le roi Georges, connaître le nombre des
hommes de son peuple, leurs occupations, la bonté du sol
qu’ils cultivent. Leur désir est de rester un mois en Angleterre,
puis de s’en retourner. Ils voudraient emmener au
moins cent Anglais avec eux. Ils ont besoin d’une troupe
d’ouvriers pour creuser la terre et chercher du for, d’un
renfort de forgerons, de charpentiers, de missionnaires, qui
apprennent à parler la langue de la Nouvelle-Zélande pour
se faire entendre. Ils désirent aussi vingt soldats pour protéger
leurs propres compatriotes, les colons, et au moins trois
officiers pour maintenir les soldats on bon ordre. Les colons
doivent emmener du bétail avec eux. Il y a quantité de terres