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ce rapport, et qu’ils considèrent comme une profanation sacrilège
toute visite faite au tombeau , quand le corps y est une
fois déposé et que les rites funéraires sont accomplis.
En parlant de la racine de fougère , il s’exprime ainsi
{page 190) :
Cette racine est pour les Nouveaux-Zélandals une production
inappréciable, car elle forme la principale base de leur
nourriture. Ils n’ont jamais songé .à vivre seulement de patates
ou koumaras, qu’ils considèrent plutôt comme des friandises
capables de leur procurer parfois un mets délicieux que
comme un aliment susceptible de les sustenter babituellement.
La fougère croît dans toute l’île, au point de couvrir la plus
grande partie du sol ; et d’après Tair de vigueur et de santé des
naturels, je suis porté à croire que cette racine est très-nourrissante.
Leur manière de la préparer est fort simple : après
l’avoir exposée au feu assez long-temps pour la chauffer suffi samment,
ils la retirent, et la battent avec un maillet jusqu’à
ce qu’elle soit tout-à-fait ramollie et qu’on puisse la mâcher.
Une fois (¡u’elle est ainsi préparée , les cuisiniers la servent
par poignées aux chefs et autres personnes, qui la mâchent
jusqu’à ce que toute la matière nutritive et sucrée en soit extraite
; alors ils rejettent la partie fibreuse, ils en prennent
d autre, et continuent ainsi jusqu’à ce que leur appétit soit
satisfait. La racine de fougère chaude a un goût doux et
agréable, et lorsqu’elle séjourne dans l’eau, elle dépose une
substance qui ressemble à de la gelée.
(Page 2 i5 .) Quoique une grande partie des Nouvcaux-
Zélandais ne se fassent aucun scrupule de voler toutes les fois
qu’ils en trouvent l’occasion, cependant, par une étrange
anomalie, le terme de voleur taehae) est le plus grand
reproche qu’on puisse leur faire, et c’est à leurs yeux l’épitbète
la plus injurieuse.
(Page 222.) De même que Tara, Tekoke nou.s reçut avec
PIÈCES .lUSTIEICATIVES. 595
des signes évidcns de plaisir et dé bienveillance, bien que ses
manières n’eussent point ce caractère engageant de politesse
naturelle qui était si frappant dans le vénérable Tara. Du
reste, son maintien assuré inspirait la confiance, et sa figure
ouverte et pleine de franchise annonçait que la nature ne
l’avait pas formé pour trahir les projets d’un coeur artificieux;
rien dans scs traits n’indiquait le moins dn monde la fraude ou
le mensonge, niais chacun pouvait y lire clairement Tcxprcs-
sion de la candeur et de Thonnêtetè. 11 était plus robuste de sa
personne qu’aucun de ceux que j’eusse vus, et tous ses membres
offraient des formes parfaitement symétriques, en même
temps qu’ils semblaient capables de résister à toutes sortes
d’exercices : scs larges épaules étaient recouvertes d’une grande
peau en poils de diverses couleurs, et sa belle figure, à la fois
tranquille et hardie, régulière et imposante, eût pu fournir à
Phidias, si Tekoke eût vécu de son temps, un modèle digne
des talons de cet artiste inimitable.
(Page 23g .) Dans ce pays, on ne pense pas qu’il y ait
d’inconvenance de la part des femmes à faire les premières
avances, ou même à accorder leurs faveurs avant la cérémonie
du mariage. Tant qu’elles sont filles, elles sont exemptes
de toutes les entraves que la délicatesse leur impose chez les
nations civilisées ; mais après le mariage tout privilège de cc
genre leur est interdit.
(Page 25i . ) La maison de Wivia à Waï-Kadi était la plus
grande que j’eusse encore vue , car elle avait vingt-sept pieds
de lon g , dix-buit de large et neuf de hauteur. La porte n était
pas plus grande que celle des autres cases ; mais elle était décorée
de quelques bas-reliefs curieux. Près du village étaient
quelques plantations de pommes de terre et de koumaras bien
cultivées. La précision avec laquelle les plantes étaient rangées,
les soins minutieux que l’on apportait à arracher les mauvaises
berbes, la propreté des palissades et la commodité des barrières
et des sentiers eussent fait, en Angleterre, honneur au
goût du plus habile cultivateur.
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