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voyant que nos prières avaient été si promptement exaucées.
Il y eut une circonstance digne d’attention : mon père et
M. Davis avaient remonté liier la rivière, et Tekoke leur avait
dit qu’il allait prier notre Dieu pour affaiblir les coeurs, waha
ngoi kore, des Ngapouis , afin qu’ils ne fussent pas disposés à
l’attaquer; et il nous pria d’en faire autant. La manière dont
la conférence eut lieu entre ces cbefs nous rappelait les assemblées
des anciens. Quand les cbefs de Waï-Mate débarquèrent,
les naturels de Kawa-Kawa, au nombre de trois
cents, partagés en deux bandes, exécutèrent un combat simulé
qui dura quelques minutes : puis tous s’assirent par terre en
se formant en demi - cercle ; alors Tekoke se leva le premier
pour parler, marchant çà et là , comme un homme qui fait
une harangue. Il déclara aux Ngapouis qu’ils pourraient venir
l’attaquer quand ils voudraient, mais qu’il était trop vieux,
qu’il n’essaierait point de leur résister, et qu’il mourrait dans
sa place. Un des chefs de Waï-Mate répondit que Tekoke n’avait
rien à craindre de leur part, qu’ils n’avaient point de
sujet d inimitié contre lui ; deux autres parlèrent encore, puis
1 assemblée fut dissoute; chacun se retira de son coté, el
Tekoke prépara lui-même une case pour ses botes.
(Révérend W . Williams.')
(Missionnary Register, décemh. 1828,pag. 6 i 3 et suiv.)
Vers la fin de juin 1827, la mission de Wesley (Jobn Hobbs
et Jobn Stack, missionnaires ; Luke Wade, assistant) fut rétablie,
mais sur le côté de l’île opposé à son ancien siège à
Wangaroa. Elle est maintenant sur lesbords du Shouki-Anga,
et le comité on parle ainsi qu’il suit : « La population des environs
monte à quatre mille personnes; les différentes tribus
ayant leurs villages sur les bords d’une belle rivière navigable,
on peut en canot les visiter facilement et promptement.
Les missionnaires se proposèrent d’abord de se fixer
à Waï-Hou, à l’endroit même où ils débarquèrent, près de
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la résidence de Patou-One, cbef ami, d’une grande influence
et de beaucoup de talent, et à trente-deux milles environ de
l’embouchure de la rivière. Mais ils trouvèrent ensuite nécessaire
de .se retirer à six milles ])lus bas dans la rivière, dans un
lieu nommé Mangounga, où leur projet est d’élever des bâtimens
convenables, et de fonder un établissement en règle. De
là ils feront des visites cbez toutes les tribus du voisinage ,
pour instruire les naturels dans les vérités importantes du
christianisme, et les déterminer autant que possible à placer
leurs enfans sous la surveillance des missionnaires.
(Missionnary Register, mars 182g, pag. 127.)
D É T A IL S SUR LA MORT E T L E S F U N E R A IL L E S D E SH O N G U I.
( Extrait du Journal de M.'Stack, en date du 12 mars i8 iG .)
Patou-One , qui vient de revenir de Wangaroa , m’a rendu
visite ce soir. Je lui ai parlé de Shongui; il m’a donné divers
détails qne j’ai écoutés avec intérêt, attendu qu’ils ont rapport
à la fin de ce chef extraordinaire. Je m’aperçus que Patou-One
en parlait d’une manière très-affectueuse.
Quand lui et ses gens arrivèrent à Pinia où était Shongui,
ils le trouvèrent dans un tel état d’émaciation, qu’ils en furent
très-affectés ; suivant leur coutume, ils pleurèrent tous ensemble,
puis ils dirent à Shongui qu’ils craignaient de le voir
mourir bientôt; il répondit à cela par la négative, disant
qu’il ne s’était jamais senti mieux. Après être restés assez longtemps
pour lui rendre leurs hommages, ils allaient s’en revenir
quand Shongui fut tout-à-coup pris de mal ; alors ils résolurent
d’attendre le résultat de cette crise. D’après son grand
affaiblissement, jugeant qu’il allait passer, Shongui dit à ses
amis : « Je mourrai bientôt, mais pas aujourd’hui. » Il demanda
sa poudreàcanon : quand onia lui eut apportée, il dit :
« Ka ora koutou— Cela va bien pour vous, — » en s’adrcs-
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