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308 PIECES JUSTIFICATIVES.
Rangui-Hou. Il m’a appris qu’il avait passé la nuit avec Shongui
à Tepouna. Connaissant la jalousie qui régnait entre ces
deux chefs, je désirai savoir quel était l’objet de sa visite à
Shongui. Il me dit qu’il était venu pour arranger quelques
affaires publiques avec Shongui, avant de partir lui-même
pour la rivière Tamise. Ce voyage était une espèce d’ambassade
de p a ix , et il comptait emmener avec lui la plus grande
partie des bommes de sa tribu. Koro-Koro avait peur que
Shongui ne profitât de son absence pour attaquer ceux qu’il
allait laisser derrière lu i , si la bonne intelligence ne se trouvait
établie entre eux deux avant son départ. Je lui demandai
s’ils avaient terminé leurs différen ds à leur satisfaction mutuelle.
Il répliqua que c’était \ine affaire arrangée, et que Shongui
s’était engagé à ne point inquiéter son peuple durant tout le
temps de son absence, q u i, d’après son calcul, devait durer
quatre mois.
L ’objet de sa visite actuelle à la rivière Tamise, était d’élabllr
la paix entre quelques-uns des chefs de ce district et son
oncle Kaïpo. Quelques mois auparavant, le fils de Kaïpo
avait été empoisonné, et l’on supposait qu’il l’avait été par
quelques-uns des cbefs de la rivière Tamise, tandis qu’il s’y
trouvait en visite. Kaïpo demandait satisfaction de cette offense
réelle ou supposée ; et Koro-Koro partait avec tous ses guerriers.
et son oncle pour arranger cette affaire, non pas en
combattant, mais en amenant les agresseurs à offrir quelque
réparation honorable et conforme aux usages établis.
Koro-Koro est un homme très-brave et fort Intelligent. Je
n’ai pas vu de cbef qui sût maintenir son peuple dans un aussi
bon état d’ordre et de subordination : cependant il est fatigué
des combats, et tous ses désirs tendent à ce qu’il n’y en ait
plus à la Nouvelle-Zélande. Nous avons lieu de croire qu’il
préviendra la guerre toutes les fois qu’il le pourra.
PIEC E S JUSTIFICATIVES. 309
Visite à Kidi-Kidi. Deuil public avec Tepere.
Après mon entretien avec K o ro -K o ro , je m’embarquai
pour K id i-Kid i, dans notre canot neuf charge de planches
pour le nouvel établissement; j’étais accompagné par M. W .
H a ll, les trois charpentiers et M. Samuel Butler. Nous arrivâmes
le soir, au milieu d’une foule de naturels joyeux , qui
s’empressèrent de transporter tout le bois à l’endroit on nous
devions construire le magasin publie , la forge , etc. Nous
employâmes les naturels à nettoyer le terrain, puis nous traçâmes
le plan des trois édifices. Le magasin public avait soixante
pieds de lon g , la maison du forgeron trente-six, et son atelier
vingt pieds de long sur quatorze de large.
Quand le terrain fut désigné, je laissai M. Hall et les
charpentiers commencer les bâtimens ; et nous retournâmes
avec M. Samuel Butler, dans le canot, à Rangui-Hou. Nous
y arrivâmes sur les onze heures du soir.
Le bateau rendra les services les plus importans à l’établissement,
pour les transports de bois, de chaux et de provisions.
10 septembre 1819. Ce matin je rencontrai quelques-uns
des naturels qui étaient revenus de Wangaroa, et je leur demandai
comment ils avaient arrangé l’affaire dans laquelle
Shongui avait attaqué un village de ce district et tué quelques-
uns de ses babitans. Ils me racontèrent qu’il y avait eu une
très-grande assemblée de naturels de différens cantons, et qu’il
s’en trouvait quelques centaines du cap Nord. L’objet de leur
réunion était de pleurer et de gémir avec Tepere , chef de
Wangaroa , sur la perte de ses gens. Un des chefs de Rangui-
Hou m’informa que Tepere désirait que j’allasse le voir à W angaroa.
Si je ne pouvais y aller, il devait venir à Rangui-Hou
avant mon départ pour Port-Jackson. Il désirait obtenir une
pioche , une bêche, une herminette et quelques hameçons.
Tepere passe pour un homme doux, intelligent, et qui a
beaucoup d’éloigncment pour la guerre. Il jouit d’une grande