G8
leurs semblables ; elle y a employé la pierre , le bois et les o.s-
semens tics animaux. Leurs casse-têtes sont de pierre, ordinairement
de basalte et quelquefois de jade. Leurs lances, leurs
javelots, leurs piques, sont d’un bois très-dur et pesant; leurs
massues ou assommoirs sont de bois et de côtes de baleine;
leurs trompettes de guerre sont de bois et font un bruit désagréable,
semblable à celui de nos cornes de berger. Tous ces
instrumens meurtriers sont sculptés et travaillés avec soin. Ces
sauvages en ont une quantité considérable.
» Outre C C S instrumens destructeurs, l’Industrie des sauvages
leur a donné deux ou trois espèces de flûtes dont ils tirent, par
le souffle des narines , des sons assez doux , mais discordans. Je
les ai entendus jouer de ces instrumens, surtout le soir, lorsqu’ils
sont renfermés dans leurs villages, et il m’a paru qu’ils
dansaient quelquefois au son de ces flûtes.
RELIGION.
» Nous n’avons pas séjourné assez long-temps à la Nouvelle-
Zélande , et j’y al toujours été trop occupé des besoins de nos
vaisseaux pour y avoir pu acquérir des notions suffisantes sur
le culte et la croyance des sauvages. Je suis néanmoins fondé à
croire qu’ils ont une religion.
» 1°. Ils ont dans leur langueunmotqui exprímela divinité;
ils l’appellent VAtoua ; ils lui donnent un nom qui veut dire,
celui qui secoue la terre.
» 2°. Quand on leur a fait des questions à ce sujet, ils ont levé
les yeux et les mains au ciel, avec des démonstrations de respect
et de crainte, qui indiquaient leur croyance d’un Être suprême.
»3“. J’ai dit qu’on trouvait au centre de tous les villages une
figure sculptée qui paraît être la représentation du dieu tuté-
laire du village. On trouve dans leurs maisons particulières les
mêmes figures sculptées comme de petites idoles, et placées
dans des lieux distingués. Plusieurs sauvages portaient au cou
de ces mêmes figures sculptées en jade et en bois. Ces figures
sont bideuscs ; elles présentent presque toutes une langue d’une
longueur démesurée ; elles ont un air effrayant ; et si ce sont là
les images de la divinité de ces sauvages , elles prouveraient
qu’ils la regardent comme un être malfaisant. Il est possible
que dans leurs opinions toutes ces figures ne représentent que
des génies auteurs du mal et différens de la divinité.
o 4". J’ai remarqué que les sauvages qui venaient souvent
coucher dans nos vaisseaux avalent l’habitude de se recueillir
vers le milieu de la nuit, de se mettre sur leur séant, de marmotter
quelques mots qui ressemblaient à une prière; ils se répondaient
les uns aux autres , et semblaient psalmodier. Cette
espèce de prière durait ordinairement huit ou dix minutes.
» 5°. Lorsque les sauvages se trouvaient dans nos vaisseaux ,
au moment où nous faisions la prière , ils n’en paraissaient pas
étonnés; ils prenaient l’attitude des matelots et semblaient
s’unir à eux pour prier. »
(^Nouveau Voyage à la Mer du Sud, etc., lyS J , page 54
et suiv.)
PRODUCTIONS DE LA NOUVELLE-ZELANDE.
« Dans les différentes courses sur les terres qui environnent le
port des Iles, j’ai trouvé çà et là des blocs de marbre blanc,
du marbre rouge jaspé, qui indiqueraient qu’il y a dans cette
île quelque dépôt de la mer autour du noyau de l’ancienne
terre, du granité dont la base paraît être du gabbre à lames
plus ou moins noires , parsemées d’une substance blanche qui
est pulvérulente et terne dans les uns , brillante et solide dans
les autres ; du quartz cristallisé , des pierres à feu , du silex, des
agathes calcédolneuses, des cailloux cristallisés intérieurement,
d’autres traiisparens, semblables à ceux que l’on trouve aux
Indes sur la côte de Malabar. A la première anse où nous
avons mouillé et perdu des ancres, j’ai trouvé une fontaine