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furent exécutées. Elle a environ cinq pieds de long, deux de
large et onze et demi de hauteur; elle est en outre peinte et
ornée de sculptures et de figures diverses, et dedans sont placés
les vivres sacrés. Les chenilles ne tardèrent pas à quitter les
champs de patates, et les naturels attribuèrent leur départ à
l’influence du prêtre et non pas à aucune cause naturelle. C’est
par suite de cette circonstance qu’ils ont conservé ces arcades
sacrées.
M. Kendall me dit qu’auparavant il n’avait jamais observé
ni entendu parler d’aucune coutume de cette nature.
Visite de quelques chefs de la rivière Tamise.
23 septembre 1819. Ce matin, plusieurs chefs sont arrivés
de la rivière Tamise. Quand ils ont débarqué , ils se sont assis'
en groupe et dans un silence solennel sur le rivage. Peu
après, les guerriers de Rangui-Hou accoururent en troupe du
village, tout-à-fait nus et comme autant de furies. Ils brandissaient
leurs lances de la manière la plus menaçante, et faisaient
un bruit affreux. Ils s’avançaient vers les cbefs sur le
rivage, comme pour les attaquer sur-le-champ. Quand ils n’en
furent plus qu’à quelques pas, ils s’arrêtèrent et exécutèrent
la danse guerrière , en défigurant leurs traits de la manière la
plus effroyable, et poussant en même temps d’épouvantables
burlemens. Quand ils curent terminé toutes leurs évolutions
' martiales, ils retournèrent an village. Alors le chef principal
Rakou, vieillard de quatre-vingts ans environ, fit un discours
aux chefs de la rivière Tamise, qui, durant toutes ces cérémonies,
ne bougèrent pas de leur place.
Je demandai ce que signifiait l’action des guerriers, en sortant
du village avec autant de fureur et les lances en avant, à
l’arrivée des chefs de la rivière Tamise. Ils répliquèrent que
c’était une marque d’honneur et de respect militaire qu’ils
rendaient à ces cbefs : le discours que le vieux cbef leur adressa
ensuite avait pour but de les assurer de sa cordiale amitié ;
il leur dit qu’ils avaient bien fait de lui rendre une visite, ainsi
qu’à son peuple, et qu’à l’avenir toute hostilité cesserait entre
eux et sa tribu.
Je demandai pourquoi les cbefs, à leur arrivée, s’étaient
ainsi tenus à l’écart; on me dit que, quelque temps auparavant,
un homme appartenant à une tribu amie de celle
de Rangui-Hou, avait été tué par leur tribu; que le peuple de
Rangui-Hou était allé venger sa mort, et avait tué deux
chefs et deux hommes du peuple. Les chefs qui venaient
d’arriver avaient peur que le peuple de Rangui-Hou ne conservât
quelque ressentiment contre eux, et ne les reçûtpas avec
les égards convenables. A la fin, une explication complète
eut lieu entre eux, et la confiance mutuelle fut en apparence
rétablie. Les cbefs de la rivière Tamise convinrent que leur
tribu avait mérité d’être punie pour le meurtre de l’boxnme
qu’ils avaient tué ; mais ils prétendirent que le peuple de Ran-
gui-Hou avait èlé plus qu’amplement vengé, puisqu’il avait
tué quatre personnes de la rivière Tamise, ce qui dépassait
les bornes de Injustice, et qu’en conséquence c’était eux-
mêmes qui se sentaient les plus maltraités.
Quand toutes ces affaires furent terminées , ils rentrèrent
dans le village pour se régaler avec le chef. Ensuite ils nous
rendirent une visite et nous demandèrent une hache ou une
pioche ; mais nous ne pûmes donner qu’une bacbe au chef principal
et un couteau à son fils. Nous étions désolés de ne pouvoir
leur donner les outils dont ils avaient tant besoin. Je leur
promis d’aller leur rendre visite, quand T Active serait de retour
, si j’en avais le temps.
Visite à Kidi-Kidi et retour.
24 septembre 1819. Ce matin, nous avons chargé le ponton
de planches pour le nouvel établissement; puis M. Butler,
M. Francis Hall et moi, nous sommes partis pour Kidi-Kidi.
Quand nous eûmes fait environ la moitié du chemin par