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aux missionnaires de vivre ensemble, attendu que chaque chef
voudrait qu’ils habitassent dans sa tribu. Les Nouveaux-Zé-
landais sont doués de jugement et de réflexion, et ils tâchent
de découvrir le motif de toutes les actions d’un homme. C’est
pour eux un proverbe ordinaire de dire que « l’on peut voir
1 extérieur d’un bomme, mais non pas son intérieur; » etsouvent
ils me faisaient observer, après que j’avais causé avec
quelques-uns de leurs compatriotes ; « Vous les entendez bien
parler, mais vous ne savez pas ce qui se passe au fond de leurs
coeurs. » Quand il plaira à Dieu de leur accorder la connaissance
de sa grâce et de son amour, ils deviendront un peuple
étonnant. Ils étudient la nature de l’homme avec l’attention
la plus assidue, et s’efforcent de découvrir son véritable caractère
d’après l’ensemble de sa conduite. Ils détestent un caractère
grossier et violent. Entre eux, ils vivent en général en
paix et en parfaite harmonie. Je n’ai pas vu d’homme,
de femme ou d’enfant en frapper un autre tant que j’ai été
dans l’île.
Exemple des Taïtiens compris par les Nouvcaux-Zélandais.
Tawa, le fils du feu chef Tepahi, très-beau jeune bomme
qui avait demeuré avec moi i Parramatta plus de douze mois,
me fit des questions sur les motifs pour lesquels les missionnaires
ne vendaient ni fusils ni poudre aux naturels. Je répondis
qu’ils avaient reçu l’ordre des gentlemen qui les avalent
expédiés d’Angleterre, de ne point vendre ces articles, et
qu aucun missionnaire ne pouvait se permettre de le faire à la
Nouvelle-Zélande. Comme plusieurs des chefs qui étaient présens
avaient été à Port-Jackson, je fis observer que là aucun
ecclésiastique ne vendait ni mousquets ni poudre. Ils .savaient
queje n’avais point de fu.sils dans ma maison, et qu’ils n’en
avaient jamais vu un seul chez mol quand ils y étaient venus.
Ils confirmèrent la vérité de ce que je disais. J’ajoutai qne nous
ne nons mêlions point du gouvernement à la Nouvclle-Zé-
PIECES JUSTIFICATIVES. 479
lande; ils faisaient ce qu’il leur plaisait, et les missionnaires
devaient jouir du même privilège. Tawa dit que cela était
juste , et fit la remarque suivante : « Nous sommes actuellement
dans le même état que lesTaïliens il y a quelque temps.
Les Taïtiens ne demandaient que de la poudre et des fusils,
et ne voulaient rien autre chose ; aujourd’hui qu’ils sont mieux
instruits, ils n’en demandent plus. Les Nouveaux-Zélandais
ne s’en soucieront plus aussi quand ils seront plus éclairés ;
avec le temps cela viendra, mais il faut leur donner le temps
de s’instruire. » Il ajouta qu’il était allé à la guerre quelque
temps auparavant, mais qu’il n’y retournerait point. Tous les
chefs acquiescèrent aux observations de Tawa. Je fus charmé
de voir que leurs esprits s’étaient éclairés, et qu’ils eussent
commencé à considérer ce sujet sous un point de vue aussi
juste. Je déclarai que les remarques de Tawa sur la conduite
des Taïtiens étaient fort exactes, et je leur dis que le brick
Çjiieen Charlotte, qui la veille avait fait voile de la baie des
Iles, appartenait au jeune roi Pomare; que les Taïtiens avaient
envoyé à Port-Jackson de l’huile et divers autres articles, en
échange desquels ils recevaient du thé, du sucre , de la farine
et les hahillemens nécessaires; qu’avec le temps les Nouvcaux-
Zélandais pourraient avoir aussi à eux xm navire pour se procurer
du sperma-céti, des espars, etc., qu’ils pourraient vendre
à Port-Jackson; et que plusieurs d’entre eux pourraient
harponner les baleines, ayant été long-temps employés à
bord des baleiniers. Quand ils posséderaient un navire , ils se
mettraient au niveau des Taïtiens et renonceraient à leurs
cruelles guerres. Ils témoignèrent un grand plaisir à l’idée
seule d’avoir un vaisseau à eux, pour les mettre en état de se
procurer les objets dont ils avaient besoin.
Indices satisfaisans parmi les naturels.
Après le naufrage du Brampton, on débarqua sur l’île Mo-
tou-lloa une quantité considérable de vivres et de provision.s.