ayant été inutile, ils attaquèrent alors l’équipage du canot,
et plusieurs d’entre nous crurent devoir intervenir. Le résultat
de cette querelle fut que Marou-Po , le chef, fut terrassé par
un des naturels de Kidi-Kidi, et son mousquet et sa giberne
jetés a la mer. Ce ne fut qu’après la lin de cet engagement
que je connus l’arrivée de M. Hamiin. De pareils incidens
pourraient causer quelque inquiétude à plusieurs de nos bons
amis d’Angleterre ; mais nous sommes obligés de nous y résigner
fréquemment.
3 novembre. Je suis allé avec mon frère à Mounga-Neri,
l’endroit où se pêcbe le maquereau, près de la pointe S. E.
de la baie des Iles. Presque tous les naturels de ce canton s’y
sont rendus, et c’est un endroit très-commode pour les visiter.
A minuit, nous atteignîmes une petite île qui n’en est qu’à
quatre milles, et nous y dressâmes notre tente pour la nuit.
Le lendemain matin, nous nous trouvâmes au milieu de diverses
troupes de naturels appartenant à presque toutes les
tribus avec qui nous sommes en relation ; ils se sont tous rassemblés
sur un espace d’un mille environ. Leur conduite a été
généralement satisfaisante.
3o novembre. Nous avons enterré notre jeune naturel Robert
qui a dernièrement reçu le baptême. Sa mort n’a pas
excité beaucoup d’intérêt parmi les babitans : ils sont bien
aises de penser qu’il est allé au c ie l, sans soubailer pour eux-
mêmes une semblable bénédiction.
16 décembre. Je suis allé à l’établissement des naturels à
Wangaï. Il est un point de vue sous lequel les Nouveaux-
Zélandals diffèrent de beaucoup d’autres païens : d’ordinaire
ils ne cbicanent point sur ce que nous leur disons; mais tout
en acquiesçant à nos paroles d’une manière souvent agréable
pour nous, ils conservent une apatbie semblable à celle qu’on
retrouve si souvent dans notre propre patrie. Aujourd’hui ma
conversation avec les naturels eut frappé un nouveau-venu,
mais je n’ose pas en concevoir un grand espoir.
21 décembre. Un homme et une femme viennent d’être
massacrés, sous le prétexte qu’ils ont ensorcelé plusieurs personnes
qui sont mortes dernièrement. Une autre femme a rêvé
que telle avait été la cause de leur mort, et ce songe a été
.suffisant aux yeux d’un naturel. Les corps ont été portés à
Korora-Reka, le mouillage ordinaire des navires, où ils ont
été rôtis et mangés.
(Missionnary Register, octobre i 83o , page 467 et suiv.)
Le révérend VF. Williams écrit en date du S mars
1830 :
Les naturels des environs se sont rassemblés durant quelques
jours à Korora-Reka, sur le côté opposé de la baie et à
deux milles environ de notre établissement, dans l’attente
d’une attaque des babitans réunis de Wangaroa, Rangui-Hou
et Kidi-Kidi. Ayant appris ce matin qu’Oudou-Roa, cbef
des assaillans, était arrivé, nous pensâmes que nous ferions
bien de nous rendre près des deux armées pour tâcher de les
détourner du mal. Ayant débarqué à Korora-Reka, nous passâmes
par-dessus la colline, et nous trouvâmes les ennemis qui
se régalaient des koumaras ou patates douces qu’ils venaient
d’arracher d’un jardin près duquel ils avaient abordé. Toï-
Tapou , notre voisin, était occupé à débiter une harangue,
dont le but était d’empêcher Oudou-Roa de se porter à de
plus grands excès, et de l’obliger à se contenter d’avoir ravagé
les plantations de koumaras, en satisfaction du langage indécent
que l’autre parti s’élait permis. Toutefois Oudou-Roa
semblait être toujours au.ssi déterminé à marcber sur Korora-
Reka le jour suivant.
Le révérend H. Williams décrit ainsi leur entrevue
avec les chefs :
Nons trouvâmes Toï-Tapou, au milieu du conseil, récitant
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