PIÈCES JUSTIFICATIVES.
i
I i
dies cruelles avec nos marins, etsouvent ces malheureuses créatures
y succomheut, faute d’en connaître les remèdes. Les matelots
leur apprennent aussi à jurer et à blasphémer. Il faudra
beaucoup de temps avant de les corriger du mauvais langage
que leur ont appris nos compatriotes.
Dimanche 7 mai. Nous avons reçu la visite de Kangaroa et
de Shongui, qui nous ont apporté une abondante provision de
patates. Sbongui pleurait amèrement en me saluant.
io mai. Nons avons reçu la visite des cbefs Tepoubi et Taara,
qui furent les principaux acteurs dans l’affaire du Boycl. Ils
avaient été durant cinq mois absens de leur pays, avec quelques
uns de leurs cliens, occupés d’une excursion guerrière
sur une partie éloignée de l’île , et ils étaient alors sur le point
de retourner dans leur patrie. Ils étaient très-affamés, et on
leur fournit à rétablissement quelques corbeilles de patates.
Taara (ou Georges) dit qu’il avait tué plusieurs de scs ennemis
, mais qu’il n’avait rapporté aucune de leurs têtes. Un petit
garçon de dix ans environ avait été fait prisonnier. T epoub i,
Taara et leurs bommes sc conduisirent paisiblement durant
leur séjour avec nous. Les chefs Kangaroa, Sbongui et Taara
se trouvèrent ensemble, et conversèrent amicalement, ayant
renoncé à leurs anciennes hostilités.
Les gens de Wangaroa dirent qu’ils ne feraient point de mal
au navire deM. Marsden, s’il mouillait chez eux, parce qu’ils
sont attachés à M. Marsden, et qu’ils aiment la conduite du
capitaine et de l’équipage de ce bâtiment. Ils ne feront point
la même promesse toucbant les autres navires européens.
Dimanche ¡ 4 mai. Est arrivé le brick Endeavour, capitaine
Powell, de Port-Jackson. Le capitaine Powcl nous apprit que
VActive était prêt à appareiller quand il quitta Port-Jackson.
Il est parti d ic i jeudi, après s’être procuré une provision de
p orc, de poisson et de patates pour l’équipage de son bâtiment.
17 mai. Est arrivé le brick l ’Active, capitaine Hanson, avec
des provisions pour l’Établissement, et des objets de commerce
pour acheter une cargaison d’espars, etc. Les chefs Toupe
et Temarangai et quelques autres naturels sont revenus sur ce
navire de Port-Jackson, enchantés de leur voyage et des présens
qu’ils avaient reçus.
19 mai. Je suis allé à Waï-Tangui avec M. Hall, où nous
nous sommes trouvés avec le cbef Waraki, et nous avons
acheté de lui un morceau de terre de cinquante acres, pour la
Société. C’est la meilleure qualité de sol de toute la baie des
Iles pour un établissement.
Waraki, ainsi que plusieurs autres cbefs l’avaient fait, exprima
la crainte que les Anglais, sous un court espace de
temps, n’accrussent leurs forces pour chasser les naturels dans
les bois, et leur enlever leurs terres. Nous tâchâmes d’apaiser
ses craintes. Il répliqua à nos observations qu’il était fort bon
que quelques blancs habitassent à la Nouvelle-Zélande, mais
non pas un grand nombre.
Comme je prenais mon repas, je donnai à manger un peu
de porc à Waraki. Après l’avoir mis entre ses dents, il fit une
longue prière et le jeta ensuite. C’était une pratique religieuse.
Il tâcha de me convaincre qu’il n’avait pas eu par là l’intention
de m’offenser, et qu’il mangerait tout à l’heure avec moi.
Une pirogue de la rivière Tamise est arrivée avec quelques
hommes de Houpa.
Dimanche 21 mai. Quelques-uns des gens de Houpa ont assisté
au service divin chez moi. Ils ont pris beaucoup de plaisir
à la musique et au chant.
Les naturels nous ont volé divers articles depuis notre séjour
ic i; mais ils l’ont fait avec beaucoup de mystère, et ne paraissent
pas avoir envie d’user de violence envers aucun de
nous. Je ne m’étonne pas de leurs larcins, sachant combien ils
sont avides de fer.
Deux ou trois pieux forgerons trouveraient beaucoup d’ouvrage
à la Nouvelle-Zélande; eux et leurs familles seraient
abondamment entretenus en provisions du sol.
1°'juin. Le baleinier Phénix, capitaine Parker, a mouillé
sur l’autre côté de la baie. Ce navire était déjà venu le 3 mars