pour faire de l’eau , du bois et des vivres, et il est revenu pour
ie même objet.
Dimanche 4juin. Les naturels de Tepouna ayant appris Èar-
rivée du capitaine Parker, et sachant qu’il avait participé à la
destruction de leur île , désirèrent vivement le voir, et me
prièrent de l’inviter à venir cbez moi : je me rendis à ce désir,
et il est venu ce matin. Quand il débarqua, un nombre considérable
de naturels se rassembla et deux ou trois des principaux
de l’île l’entourèrent; montrant l’île où jadis était leur
ville, ils lui dirent en mauvais anglais : „ Capitaine Parker,
voyez l’île ! Capitaine Parker, regardez l’île ! » ( C’était celle de
feu Tepahi. ) Le capitaine n’eut pas de peine à comprendre ce
qu ils voulaient dire, et je fus content de leur conduite, car je
vis qu ils n’avaient pas l’intention de lui faire du mat. Je les
priai de ne rien dire jusqu’à ce que le service divin fût fini,
car c était le moment d’adorer Dieu. Ils acquiescèrent sur-le-
cbamp à ma demande. Il en entra dans ma maison autant
qu’elle put en contenir, et le reste se pressa en foule près de la
porte. Quand les prières furent terminées, je leur dis que le
capitaine Parker et les autres capitaines des baleiniers avaient
été persuadés, avant la destruction de leur île, que feu Tepabl,
leur chef regretté, avait été l’un des auteurs de la destruction
du Boyd et de son équipage ; qu’on leur avait fait des mensonges
, puisque Tepahi était un bon homme, et les babitans
de Tepouna de braves gens; que le capitaine Parker voulait
faire la paix avec eux et qu’il ne leur ferait plus de mal. Les
naturels s’adressèrent eux-mêmes au capitaine Parker, par
l’organe de l’un d’eux qui parlait passablement anglais; ils
lui dirent combien d’hommes, de femmes et d’enfans avaient
ete tues; combien de balles avaient traversé les bras et les
jambes des autres; que sept balles avaient percé le manteau
de Tepahi, dont une l’avait blessé, mais non à mort; et que
tout le reste des babitans se sauvèrent à la nage et s’échappèrent,
excepté neuf femmes blessées qui restèrent sur le
rivage, et furent découvertes par les marins qui ne les tuèrent
point. L’interprète ajouta que les naturels étaient disposés à
faire la paix ; et sur-le-cbamp plusieurs d’entre eux se levèrent
pour donner la main au capitaine Parker.
Les colons furent très-satisfaits de cette entrevue. La maniéré
paisible dont les naturels de Tepouna ont représenté les
maux qu’ils ont éprouvés, sans aucun transport de colère, et
leur empressement à faire la paix, nous ont confirmés dans
notre bonne opinion pour eux. Il est vraiment satisfaisant
d’observer leurs progrès rapides vers la civilisation. Il est agréable
aussi de voir un petit nombre parmi eux faire attention au
jour du Seigneur. Quelques-uns des chefs ont déclaré qu’ils
avaient l’intention de ne pas travailler ce jour-là.
Mon jeune ami Touai déclara son intention d’accompagner
le capitaine Parker en Angleterre. Son frère Koro-Koro y
consentit, mais il désira qu’il emmenât sa femme avec lui.-
Quand je lui fis observer combien sa position deviendrait fâcheuse,
à une aussi grande distance de chez elle, si son mari
venait à mourir, K o ro -K o ro répondit qu’en pareil cas elle
ferait fort bien de se pendre, suivant la coutume des femmes
de la Nouvelle-Zélande.
juin i 8i 5. Le brick Trial, capitaine Hovell, est arrivé,
ainsi que le scbooner Brothers, capitaine Burnett, de Port-
Jackson. Quelques naturels sont revenus de Port-Jackson sur
ces navires. J ai appris que les babitans ont vendu au capitaine
Hovell deux tonneaux de lin. Ils ont aussi fourni à ces bâtimens
des cocbons et des patates.
\6juin T ara-B a ko u , oncle de feu Doua-Tara, vient de
mourir après une courte maladie.
Dimanche i8y«i>i.MadameKendall etmoinousnous sommes
rendus à l’endroit où les personnes du deuil s’étalent rassemblées.
Le corps était orné de plumes et le front découvert,
comme de coutume. Les assistans se lamentaient sur le cadavre
et se déchiraient suivant leur habitude, jusqu’à ce que le sang
coulât. Ces scènes sont fort pénibles à voir.
igjm n. Nous avons reçu la visite de quelques étrangers de