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elles. Des iiicss.igers avaient été expédiés de différens côtés
aux amis et aux alliés respectifs des deux partis, et l’on s’attendait
h voir arriver sons peu de jours (pielques milliers
d’hommes à la baie des Iles. Quelques cbefs vinrent aussitôt
me rendre leur visite, et me prièrent d’intervenir entre eux.
Les deux partis étaient également nos amis, et je connaissais
parfaitement les principaux chefs de chaque côté. Je promis
d’aller le lendemain, avec le révérend H. Williams, visiter
les deux camps, et d’écouter ce qne cbacun des deux partis
aurait à dire. En conséquence, le 9 de bon malin, nous nous
dirigeâmes vers le camp de ceux qui avaient remporté la victoire,
etnous en fûmes reçus avec la plus grande cordialité. Sur-
le-cbamp, nous nous occupâmes de l’objet de notre mission.
Après une longue discussion , qui fut soutenue par les cbefs
avec beaucoup de chaleur et d’énergie, il fut convenu que
nous nous rendrions au camp de leurs ennemis pour leur rendre
compte de ce qui avait eu lieu dans cette séance. Les deux
camps étaient éloignés de quatre milles environ. A' notre
arrivée, nous fûmes reçus .avec beaucoup de respect par les
cbefs , et nous les trouvâmes désposés à écouler tout ce que
nous avions à leur dire. Le révérend H. Williams exposa
l ’affaire. Après divers débats, il fut arrêté que nous nous rendrions
avec un dos principaux chefs sur l’île Motou-Roa , distante
de cinq milles à peu près, et sur laquelle était campée
une troupe considérable de leurs amis, afin de connaître leurs
sentimens. Nous y consentîmes, et nous fîmes aussitôt route
vers cette île. A notre arrivée, nous trouvâmes le rivage couvert
de pirogues de guerre et les naturels préparés .à combattre.
Nous restâmes quelques heures au milieu de cette
armée; plusieurs des cbefs parlèrent avec beaucoup de force
et de dignité ; cependant ils cédèrent à nos dé-iirs, et même
nous autorisèrent à nous diriger vers le camp de leurs ennemis
et à leur faire quelques propositions amicales. Quand tout fut
arrangé, nous revinme.s cbez nous vers neuf beures du soir.
Les conditions de la paix ne sont pas encore définitivement
fixées. Je n’ai cessé de négocier pour la pais depuis mon
arrivée, el j ’espère qu’elle sera bientôt établie. Je n’ai pas
beaucoup d’inquiétude pour les Mi.sslonnaires, car les deux
partis sont très-bien disposés pour eux; mais ils ne s’étalent
pas enoore vus dans une position si critique, et jusqu a ce
moment la paix régnait autour d’eux. Je pense que, quand
ce différend sera apaisé , leur influence se répandra au loin ;
plusieurs des chefs éloignes apprendront qui nous sommes el
quel est l’objet que nous nous proposons.
L’origine de la guerre actuelle provient de la conduite
infâme du maître d’un navire baleinier. Les chefs prétendaient
que, puisque la guerre ne provenait pas d’eux, mais bien d un
E u r o p é e n , les Européens, comme nation, devaient être responsables
de ses conséquences. Ils désiraient savoir quelle satisfaction
nous leur offririons pour la perte de ceux de leurs
amis qui avaient été tués; qu’ils étaient en droit de demander
satisfaction ; qu’il était juste que les Européens la leur donnassent;
que cette querelle ne leur était point personnelle. Je
répondis que tout ce que je pouvais faire était d écrire en
Angleterre pour empêcher le retour du maître dans la Nouvelle
Zélande. Ils me prièrent de n’en rien faire; ils désiraient
se saisir de sa personne ; et ils s’cn saisiraient, s’il revenait
chez eux; puis ils se procureraient eux-mêmes la satisfaction
qui leur est due. La conduite immorale de quelques-uns des
baleiniers est épouvantable.
M. Williams continue ainsi :
g mars i 83o. M. Marsden et moi nous sommes allés au pâ
oû les naturels de Kawa-Kawa étalent rassemblés. La plus
grande attention fut donnée à ee que nous avions à dire, et il
fut unanimement décidé que Korora-Reka serait livré au parti
opposé, comme satisfaction pour Shongui et tous ceux qui
avaient été tués. Le cri général était la paix! Nous poussâmes
ensuite vers Korora-Reka, où les babitans parurent désirer la