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leur est modérée et fait évaporer doucement Tliumidifé, qu’on
essuie avec soin jusqu’à ce qu’il ii’cn reste plus ; après quoi on
expose la tête assez long-temps à l’air pour que la siccité soit
parfaite. Les traits, les dents , les cheveux de quelques-unes
de CCS têtes sont comme lorsqu’elles étaient pleines de v ie , et
restent dans cet état pendant des années entières.
L ’usage de conserver les tètes est commun dans toute la
Nouvelle-Zélande : cc sont leurs trophées de guerre. Quand
elle cesse , ils rendent ces têtes aux parens afin que la paix
soit durable. Ils les donnent maintenant aux Européens pour
un peu de poudre à canon. Les insulaires que j’ai vus sont généralement
grands , bien faits, actifs; ils ont la peau basanée,
les cbeveux noirs et souvent bouclés , les dents blanches et régulières.
Ils sont divisés en deux classes ; les Rangatiras ou
chefs avec leur famille et leur parenté ; les Koukis ou esclaves,
qui sont presque tous noirs, d’une stature plus petite, et paraissent
être d’une autre race.
Avant qu’ils soient tatoués , les traits de l’babitant de la
Nouvelle-Zélande sont agréables , quelquefois même d’une
beauté remarquable. Quand un jeune homme arrive à Tâge de
vingt ans, il doit se soumettre à cette opération pénible, ou
bien il est considéré comme un être sans courage.
Généralement ils la supportent avec fermeté. On s’y prend
ainsi : le patient pose sa tête sur les genoux de celui qui doit
le tatouer, et qui commence par tracer les lignes particulières
à sa tribu. Un petit ciseau , fait d’os de poisson, incise un peu
jusqu’aux chairs; on applique ensuite sur ces incisions une
préparation de charbon. L’inflammation qui en résulte est
telle qu’on est obligé de s’y prendre à plusieurs reprises et
qu’il faut des mois entiers avant qu’un bomme soit complètement
tatoué. Les femmes se soumettent à cette opération,
mais on leur fait moins d’incisions qu’aux hommes. Le vêtement
de ces insulaires consiste en deux nattes d’un lin soyeux
et artistement travaillé par les femmes ; Tune de ces nattes est
jetée sur Tépaulc, l’autre est attachée par une ceinture autour
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corps. Lorsque le temps est mauvais, ils portent une grande
natte qui les couvre entièrement. Leurs cbeveux sont huilés,
réunis en toufle sur le sommet de la tête et ornés i^es plumes
du poe. Quand ils vont combattre, ils se peignent fo corps
d’buile et d’oere rouge. On perce les oreilles aux enfans des
deux sexes et on agrandit progressivement le trou en y introduisant
de petits bâtons , car plus cc trou e.st grand, plus il
est regardé comme un ornement. Les classes supérieures y suspendent
la dent d’un poisson rare, et cette marque de distinction
est telle qu’un kouki n’oserait se la permettre. Ils portent
aussi autour du cou une image grotesque gravée sur du talc
vert : ils paraissent y tenir beaucoup , car on la garde, dans
une même famille , pendant des générations entières. L ’habillement
des femmes est semblable en tout à celui des bommes.
Généralement elles ont le maintien modeste ; leur teint ressemble
à celui des Italiennes : elles sont belles, bien faites, et
supportent avec une douceur et une patience extraordinaires
les brutalités de leurs maris. Épouses tendres et fidèles , elles
aiment passionnément leurs enfans.
Toutefois il existe parmi elles un usage dont la seule pensée
fait frémir. Lorsque le nombre des filles dépasse celui des
garçons, la mère elle-même, dès la naissance de son enfant,
le tue en appuyant fortement son doigt sur la partie du crâne
appelée la fontaine ; mais la plupart de ces mères voient sans
doute avec horreur une coutume aussi révoltante. La pluralité
des femmes a lieu dans les classes supérieures, mais il existe
une grande distinction entre Tépouse principale et les autres.
Celle-ci étant toujours la fille d’un cbef, c’est la politique qui
décide de ces sortes d’unions. Ses enfans l’emportent sur ceux
des autres femmes, qui ne sont auprès d’elle guère mieux que
des domestiques. A la mort du cbef, Tépouse principale se
pend ordinairement, et cette action porte avec elle un caractère
sacré.
Il ne m’arriva rien d’intéressant jusqu’au 9 mars. Mais ce
jour-là j’appris, contre toute attente, et avec une joie impos