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souffert de l’iuimidité, du m.tl de mer et du défaut de repos,
qu’il se décida à attendre le retour du Dromedary à Port-
Jackson. Mais apprenant qu’il ne mettrait pas à la voile avant
SIX semaines, il voulut employer ce temps <à visiter de nouveau
les différentes tribus des côtes de l’est et de l’ouest. Le 3o octobre,
M. Butler et quelques autres s’étant réunis à lui à Kidi-
Kidi , ils se mirent en route ; ayant touché à Wangari, ils
atteignirent Mogoïa le 3 novembre. Ayant quitté cet endroit le
jour suivant, pour visiter le Coromandel, mouillé à quarante
milles de distance dans la Tamise, ils eurent beaucoup de
mauvais temps dans le Waï-Roa. Ils retournèrent à Mogoïa le
9 , et consacrèrent plusieurs jours à explorer les rivières du
voisinage. S’avançant ensuite vers la côte occidentale, M. Marsden
rendit une troisième visite aux peuples de Ka ï-P ara . Le
1 7 , M. Butler remonta le Kaï-Para pour retourner à la baie
des lies ; tandis que M. Marsden prit sa route accoutumée par
le Waï-Roa occidental. Quittant la rivière au point que nous
avons cité, le 22 il atteignit le Gambier. Ayant renouvelé
connaissance ici avec ses anciens amis, il remonta la rivière,
et se rendit par terre .à Wangaroa, oit il s’embarqua le 26 à
bord du Dromedary. Il écrit à cette occasion :
« J’ai été absent du navire cinq semaines et un jour ; durant
cet intervalle, j ’ai parcouru , d’après mon calcul, environ six
cents milles, tant par terre que par eau , et quelquefois dans
les plus mauvais chemins qu’on puisse imaginer. C’est une
chose à laquelle on doit naturellement s’attendre, attendu que
le pays, sous ce rapport, est encore dans son état primitif.
Point de marais desséchés , point de pont sur les rivières et les
criques. Les broussailles obstruent souvent les sentiers. Un
Nouveau-Zélandais n’est nullement embarrassé pour traverser
les lacs, les marais ou les rivières. Il passe les uns à gué, et
traverse les autres à la nage, sans la moindre peine. »
O B SE R V A T IO N S F A IT E S PAR M . MAR SD EN DUR ANT C E V O Y A G E .
Affection des naturels pour leurs enfans.
En parlant du chef Waï-Tarou, M. Marsden dit :
C’est un proche parent de Temarangai et un cbef puissant.
Deux de ses fils ont demeuré cbez moi .à Parramatta : l’un y
est mort, l’autre est revenu avec moi sur le Dromedary. Il est
aujourd’hui très-malade, et il n’y a guère d’espoir qu’il réchappe.
Waï-Tarou fut très-content de, me voir. Il me pria de lui
permettre de m’accompagner à Port-Jackson, pour aller chercher
les os de son fils, et les rapporter dans leur sépulture de
famille. 11 chérissait singulièrement cet enfant ; c’était le fils de
sa principale femme, et il le regardait comme son héritier. Il
pleurait amèrement en pensant à lu i, et il me dit qu’il descendait
d’une des premières familles de la Nouvelle-Zélande.
Il avait auprès de lui un beau garçon, qui était son plus jeune
fils : je le lui montrai, et tâchai de le consoler, en lui représentant
que celui-ci serait son héritier. Il remarqua que la mère de ce
garçon n’était pas de la noble iamille dont sortait la mere de
celui qui était mort, et que c’était pour ce motif qu’il le regrettait
autant. Je fus sensible à son affection, car elle était
extrême.
Le fils qui était malade était un jeune homme de dix-sept
ans. Je vis qu’il était trop bas pour conserver aucun espoir de
rétablissement. Quand je causais avec lui, il disait : « Mes yeux
seront bientôt éteints dans la mort. Je ne saurais vivre davantage
à la Nouvelle-Zélande : c’est un mauvais pays, je ne
l ’aime point ; les chefs sont toujours.occupés à se combattre et
à se piller mutuellement. C’est un pays , en outre, où il n y a
ni th é , ni sucre, ni riz, ni pain ; je ne saurais manger de racines
de fougère , je dormira! bientôt dans la terre. » Je n’ ai