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444 PIÈCES JUSTIFICATIVES.
nières et notre religion, autant qu’il en était capable. C’est un
bomme fort intelligent, et en même temps d’un esprit très-
observateur; ayant résidé quelque temps avec moi à Parramatta,
il a acquis de grandes connaissances. Quand il trouvait
que nos observations étaient trop au - dessus de la portée
des superstitions de son pays, il disait : Lorsque vous aurez
envoyé des missionnaires à Kaï-Para, et que les babitans seront
plus instruits, ils renonceront au tabou. »
Après que nous eûmes conversé, à notre satisfaction mutuelle
, jusqu’à minuit environ, nous nous retirâmes pour nous
reposer; mais les naturels ne me laissèrent pas beaucoup dormir
; ils m’appelaient l’un après l’autre, et m’adressaient quelque
question sur les sujets dont nous avions parlé.
Sur la pratique de manger la chair humaine durant la guerre.
Mon ami Temarangai avait fait partie de quatre expéditions
guerrières contre Kaï-P ara, dans deux desquelles il avait été
battu. Plusieurs de .ses amis avaient été tués, et dans le nombre
son grand-père q u i, après sa mort, avait été rôti et mangé
par le parti vainqueur, pour gratification mentale. Quoique
Temarangai eût été en guerre avec la plupart des chefs de ces
distrlcta, cependant 11 fut traité avec le plus grand respect partout
où il porta ses pas. Les diverses batailles et les lieux où
ils avalent successivement combattu, ceux qui avaient eu le
dessus et ceux qui avaient succombé, tels étaient les sujets de
conversation les plus fréquens entre eux ; et en outre, ec qu’étaient
devenus les corps des chefs, s’ils avaient été enterrés ou
mangés.
Je n’ai pas vu de famille qui n’ait eu quelqu’un de ses membres
tue dans nn combat, et ensuite mangé par l’ennemi. S i,
par les chances de la guerre un cbef tombe dans les mains
d une tribu qu’il a opprimée ou insultée, il est certain que les
vainqueurs le rôtiront et le mangeront; après avoir dévoré sa
chair, ils conservent ses os dans leur famille, comme un sou-
PIÈCE^ JUSTIFICATIVES. 445
venir de son sort, et les transforment en hameçons, en sifflets
et ornemens de divers genres. La coutume de manger les
ennemis est universelle. L ’origine de cette coutume est maintenant
trop ancienne pour qu’on puisse l’assigner. C’était un
sujet continuel de conversation dans les principales familles
que je visitais ; quoiqu’ils en parlent généralement avec une
horreur et un dégoût marqués, pourtant ils s’attendent tous à
ce que ce sera leur sort définitif, comme cela a été celui de
leurs aïeux et de leurs amis. Partout où j’allais, s’il arrivait
qu’il en fût question, je leur représentais combien leur caractère
national souffrait dans l’opinion de toutes les nations civilisées,
à cause de l’horrible coutume de s’entre-manger, et que
le genre bumain les regardait avec la plus grande horreur,
attendu qu’aucune coutume de ce genre n’était tolérée dans
les autres pays. Plusieurs d’entre eux regrettaient que ee fût
l’habitude de leur contrée, et faisaient observer que quand ils
seraient mieux instruits, ils y renonceraient : mais que oe n’était
pas une chose nouvelle, et que de tout temps elle avait été
pratiquée à la Nouvelle-Zélande. Si le ebef d’une tribu est tué
et mangé, ceux qui lui survivent regardent cet événement
comme le plus grand malheur qui puisse leur arriver, et à leur
tour ils saisissent la première occasion pour se venger de la
même manière. De cette façon , leurs haines réciproques sont
continuellement alimentées, et la guerre devient leur étude
et leur profession.
Entretiens avec les naturels touchant la religion.
M. Marsden tâcha, dans ses conversations avec Moudi-
Panga et ses amis, de leur expliquer les traits de la révélation
divine qui étaient le plus à leur portée. La soirée du
samedi fut consacrée à cette occupation, et il en donne
le récit suivant ;
Nous passâmes la soirée à causer longuement sur l’immorfo
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