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coites de pommes de terre et de patates; un beau ruisseau d’eau
douce traverse le village. Là nous trouvâmes une plus grande
population que partout ailleurs. Il y a une centaine d’enfans
d’un âge convenable pour être réunis dans une école. Ces babitans
ont une quantité de provisions, et leur sol est propre à
tous les emplois du jardinage et de l’agriculture. Il y a plusieurs
centaines d’acres de terre qui paieraient avec usure les
travaux du cultivateur.
Je me promenai dans le fond de la vallée, et je suivis le
cours du torrent qui descend des bauteurs jusqu’à ce que
j eusse rencontré une belle position pour un moulin, près
d’une cbute d’eau naturelle qui n’a pas moins de vingt pieds
de baut. Un pareil établissement pourrait devenir d’un immense
avantage pour moudre le grain, quand la culture du
blé serait généralement introduite dans cette contrée.
Les babitans de cette vallée semblaient vivre dans la paix et
l’abondance, et jouir paisiblement des fruits de leur industrie.
Leur sécurité provient-elle de la force de leur tribu ou de
leur situation isolée? C’est ce que je ne saurais dire.
Le cbef nous fit présent de deux gros cochons gras, pesant
cbacun deux cents livres environ, et de plusieurs quintaux de
patates.
Ce ne fut que festins et réjouissances tout ce jour et le suivant,
jusqu’au moment de notre départ. On faisait cuire à la
fois plus de deux cents corbeilles de patates. Jusqu’alors je
n’avais pas encore vu pareille profusion de pommes de terre
et de patates. Un certain nombre de corbeilles était préparé
pour chaque chef, ses amis et ses serviteurs; au moment
du repas, chaque troupe s’asseyait en cercle autour de
ses provisions, par groupes isolés.
Après avoir passé toute la journée en régals, danses et conversations,
le soir, avant d’aller dormir, les cuisiniers chauffèrent
leurs fours creusés en terre, et les remplirent de
monceaux de porc, de patates et d’autres légumes, en quantité
suffisante pour deux ou trois cents personnes : puis ils les
couvrirent et laissèrent rôtir ces provisions jusqu’au lendemain
.
6 octobre 1819. Au petit point du jour, les Nouvcaux-Zélandais
furent debout. Les cuisiniers ouvrirent les fours, et distribuèrent
à tous les convives leurs portions respectives.
Le cbef de cette tribu semblait être un bomme d’un caractère
fort doux. Il exprima un vif désir de voir quelques Européens
s’établir avec lui pour instruire son peuple. Il offrit à
cbacun de nous une habitation, avec des champs tout préparés
pour la plantation. Nous le remerciâmes de sa politesse;
mais nous lui fîmes observer que son offre nous serait inutile,
puisque nous ne pourrions pas nous occuper de la culture de
ces terres.
Cette vallée serait une excellente station pour des missionnaires
, à cause de sa population , de la richesse du sol, et de
sa tranquillité apparente. Elle jouit encore de plusieurs autres
avantages que je n’ai pas le temps de signaler ici.
Tout le temps de notre séjour, nous eûmes de longues
conversations sur les avantages de l’éducation, de l’agriculture,
de la navigation, etc. Les cbefs sont en général très-
intelligens et empressés de s’instruire sur toutes sortes de
sujets. Dès leur enfance, ils sont accoutumés aux discussions
politiques. Les cbefs prennent les enfans des bras de leurs
mères pour les porter à toutes les assemblées publiques, oû
ils entendent de la bouche des anciens tout ce qu’on dit
de la politique, de la guerre, de la religion, etc. En public,
les enfans font fréquemment des questions, et les cbefs leur
répondent. 3’ai souvent été surpris de voir les fils des chefs, à
l’âge de quatre ou cinq ans , assis parmi leurs parens, et prêtant
l’attention la plus profonde à ce qui se disait. Les enfans
ne paraissent jamais embarrassés quand ils s’adressent à un
étranger.
Dans chaque village, aussitôt que les enfans connaissaient
nos noms, ils accouraient à notre rencontre, et nous parlaient
avec la plus grande familiarité. A l’âge de huit à dix ans, ils
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