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PIÈCES JUSTIFICATIVES.
L ’orgueil et l’iguorance, la cruauté et la licence sont au
nombre des principaux traits de la religion du Nouveau-Zélandais.
Il ne se courbera pas, du moins que je sacbe, devant un
morceau de bois ou de pierre, mais il s’érigera lui-même en
dieu. Les cbefs et les aînés du peuple sont appelés Alouas,
même de leur vivant. Notre vieil ami Tara dit que le dieu du
tonnerre réside dans son front. Sbongui et Okida prétendent
qu’ils sont possédés par les dieux de la mer. Quand les nuages
sont bien déchiquetés, l’Atoua d’en haut, suivant eux, plante
scs patates douces. A l’époque où ces racines doivent être
plantées en terre , ceux qui doivent le faire se revêtent de leurs
plus beaux atours, et disent qu’en leur qualité d’Atouas sur la
terre, ils imitent l’Atoua du ciel. A dater de cet instant, les
terres sont regardées comme sacrées, jusqu’à ce que la récolte
ait lieu. Personne n’oserait y mettre les pieds, que ceux qui
sont destinés à les semer et à les surveiller.
{Missionnary Register, noyemb. i i i g , pag. 466.)
Au commencement de 1817, une expédition navale, sous
le commandement de Sbongui, appareilla de la baie des Iles.
Elle consistait en trente pirogues et environ huit cents hommes.
Son but était d’obtenir la paix des ennemis de Sbongui au cap
Nord. Ce chef fit un tendre adieu aux colons; il leur recommanda
ses enfans, au cas où il viendrait à périr, et promit que
s’il survivait il prendrait soin de leurs familles à son tour,
quand ils mourraient. Du reste , l’expédition revint au bout
d’une quinzaine , les gens de Shongui ayant eu querelle avec
ceux de W angaroa, où il s’était arrêté pour,prendre des vivres.
Dans la crainte, assura-t-il, que les habitans de Wangaroa ne
vinssent attaquer les colons pendant son absence, il renonça
pour le moment à son expédition.
( Missionnary Register, novemb. iGtg,pag. 466.)
M. Butler, avec les jeunes chefs nouveaux-zélandais Touai et
Titari et ses autres compagnons, quittèrent les Dunes, sur le
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Baring, le 27 janvier, et atteignirent Port-Jackson le 27 juin
1819. Ils furent tous cordialement accueillis par M. Marsden,
qui était sur le point de faire voile avec eux pour la Nouvelle-
Zélande , à la date des dernières nouvelles.
{Missionnary Register, juin t8 io ,p a g . 6 1 .)
T R A IT DE COURAG E DE L A P AR T DE T O U A I .
Lorsque Touai faisait partie de l’équipage du baleinier te
Phénix , capitaine Parker, ce navire se trouva un jour à trois
journées de marche de 1a Nouvelle-Galles du Sud. Le capitaine,
Touai et quatre hommes montaient un canot; ils venaient de
tuer une baleine, et, avant qu’ils eussent commencé à la dépecer,
une autre sc montra. En conséquence, suivant leurs
babitudes, ils plantèrent un pavillon sur la baleine morte pour
la signaler, et se mirent à la poursuite de l’autre. Le capitaine
réussit à la harponner, et Touai recommandait au canot de
pousser en arrière; mais le capitaine voulut encore frapper la
baleine une seconde fois. Cependant il eut été prudent de suivre
l ’avis de Touai; car, tandis qu’on lui lançait le second harpon,
le monstre des mers s’éleva au-dessus de l’eau , d’un revers de
sa queue mit le canot en pièces, et en même temps blessa le
capitaine aux jambes. Aussitôt les quatre bommes gagnèrent la
baleine morte distante d’environ deux milles et demi. Le navire
se trouvait alors presque hors de vue, éloigné de quinze à vingt
milles. Mais Touai ne pouvant sc résoudre à laisser son capitaine
dans cette affreuse position, saisit à l’instant l’une des
gaffes du canot, attrapa le capitaine par ses vêtemens, et réussit
à le placer sur un des débris ; ensuite il fit une espèce de radeau
des fragmens du canot qu’il réunit avec des cordes, et fixa
dessus son ami blessé : avec sa chemise et le reste de ses bardes,
il banda les membres fracturés du mieux qu’il put; il bissa un
signal sur le radeau, prit la main du capitaine, lui souhaita
bon courage, et nagea vers la baleine morte. Quand il arriva,