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PIECES JUSTIFICATIVES.
tité de visites. Ware vint en grand costume avec une troupe
de ses amis. Ils s’assirent par terre en cercle et suivant leur
rang. Tous étaient étrangers pour moi.
Temarangai vint me dire à l’oreille, en me le montrant du
doigt, que W are était arrivé. C’était un homme très-vigoureux
et bien fait; il était richement vêtu, suivant la coutume de
son pays, et ses cheveux étaient proprement noués au sommet
de la tête. Il avait à la main un patou^patou de six pieds de
long environ et fait avec un os de mâchoire de baleine. Temarangai
me pria de le prendre par le bras, de m’avancer avec
lui vers W a re , et de lui faire part de ses désirs. Sur-le-cbamp
je m’empressai de le satisfaire. Je dis à Ware que j’avais souhaité
le voir pour lui exprimer, en mon nom et en celui de
Temarangai, le désir que nous avions qu’une amitié réciproque
pût à l’avenir subsister entre eu x , et que j’espérais
qu’il était également disposé à une réconciliation. Il répondit
qu’il désirait vivement se trouver avec Temarangai sur le pied
de paix. Ils traitèrent ensuite en public de cette affaire ; il fut
décidément arrêté que Ware enverrait une personne de distinction
résider avec Temarangai, et que de son côté celui-ci
enverrait un des siens habiter avec Ware. Alors W are se leva
et prononça un discours, pour annoncer à son peuple qu’il
n’existait plus aucun démêlé entre les deux chefs, et que désormais
ils devaient vivre sur le pied d’amis. Ware m’offrit
son patou-patou que j’ai envoyé au muséum de la société, par
le capitaine Downie du Coromandel. Temarangai parut lui-
même très-content des observations que fit Ware dans son
discours, et l’un et l’autre semblèrent enchantés de ce qui
venait de se passer.
Je fis à Ware présent de quelques outils, et l’invitai à venir
voir le Coromandel. Il s’excusa en disant que sa femme était
près d’accoucher, et qu’il ne voulait point s’absenter de cbez
lui de peur d’accident; mais qu’aussitôt qu’elle serait délivrée,
il viendrait. Il ajouta que c’était aussi son intention de rendre
une visite à Temarangai dans deux ou trois mois. Je dis à
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Ware que puisqu’il avait un si grand besoin d’outils, il devrait
employer ses gens à faire des nattes, et les envoyer h
Temarangai qui me les ferait passer ; qu’alors je les achèterais
et leur enverrais quelques outils en fer. Tous approuvèrent
cette proposition, et Temarangai promit d’être leur agent à la
baie des Iles.
Je désirais beaucoup rester deux jours avec ce peuple amical
; mais avant le milieu du jo u r , la nature du vent commença
à annoncer de la pluie. Je craignais que, s’il en tombait
beaucoup, il ne me devînt impossible de repasser la
rivière Manane. En conséquence, je voulus m’en retourner
sans délai, et communiquai mon intention aux naturels.
Iis me pressèrent fort de re.ster quelques jours avec eux ; mais
comme ils convinrent que je ne pourrais plus repasser la rivière,
s’il tombait beaucoup d’eau, cette considération les fit
céder à mes désirs. Aussitôt ils nous fournirent plus de provisions
que nous ne pouvions en consommer. La femme de
Nene désigna deux de ses esclaves pour aider à porter cc
que les nôtres ne pouvaient prendre, et nous prîmes congé.
Ils nous accompagnèrent jusqu’à la hauteur en chantant et en
dansant.
Là nous rencontrâmes un chef et sa femme appartenant à
Tepoua-Rabi (le pâ dont nous avons déjà parlé), qui nous
accompagnèrent dans notre retour. Nous atteignîmes avant la
fin du jour l’endroit où nous avions déjà campé, et nous y
passâmes la nuit, après avoir dressé un abri de broussailles et
de fougères, pour nous préserver de la pluie qui commençait
à tomber.
23 juillet. Aussitôt que le jour revint, nous nous préparâmes
à partir. La femme du chef de Tepoua-Rabi et son esclave
avaient disparu : ayant demandé ce qu’elles étaient devenues,
on m’apprit qu’elles étaient reparties de trè.s-bon
matin, pour préparer notre repas au p â , où le cbef nous invitait
à dîner à notre passage. Nous y arrivâmes à deux beure.s
environ, et trouvâmes que uotre hôtesse s’était procuré une