leurs, aucuns fufils ni arquebufes {impies ni brî-
fées, moufquetons ni piftolets, porter ni tirer
d’iceuXj fous prétexte de s’exercer au blanc, ni
aller tirer au prix, s’ils ne font établis par per-
miffion du ro i, duement enrégiftrée en ladite capitainerie
, ou fous autre prétexte que ce puiffe être,
a peine de confifcation 8c amende ; à eux enjoint
de porter lefdites armes à feu ès châteaux 8c mai-
fons feigneuriales des lieux où ils réfident, ès
mains defdits feigneurs ou leurs concierges, qui
en donneront le rôle au greffe de ladite capitainerie,
& demeureront refponfables defdites armes à
eux dépofées.
Article VI. même ordonnance. Permis néanmoins
auxdits habitants domiciliés qui auront befoin
larmes pour la fureté de leurs maifons, d’avoir
des moufquets à mèche pour la garde d’icelles.
Article XV. de la déclaration du roi 3 du iS
décembre 1660. Et ne pourront les gentilshommes
le fervir d’arquebufes ou fufils pour la chaffe ,
fmon à l’égard de ceux qui ontjuftice 8c droit de
chaffe , pour s’en fervir & en tirer fur leurs terres ,
& autres fur lefquelles ils ont droit de chaffer ; &
à l’égard de ceux qui n’ont ledit droit, pourront
s’en exercer feulement dans l’enclos de leurs
maifons.
Extrait de la déclaration du roi, du 4 décembre
1679. Enjoignons pareillement 3 touts nos autres
fujets , tant pour lefdits couteaux & baïonnettes ,
que piftolets de poche, que nous voulons être
rompus, à peine de confifcation, & de 80 livres
parifis d’amende contre chacun contrevenant.
Extrait de Vordonnance du roi, du 9 feptembre
1700. Sa Majefté permet néanmoins, parles mêmes
déclarations, à touts fes fujets, lorfqu’ils feront
quelque voyag e, de porter une fimple épée , à la
charge de la quitter lorfqu’ils feront arrivés dans les
lieux où ils iront.
A rmes a l ’épreuve , eft une cuiraffe de fer
p o li, confiftant en un devant à l’épreuve du mouf-
quet,le derrière'à l’épreuve du piftolet, 8c un pat-
en-tête aulîi à l’épreuve du moufquet ou du fufil.
Il y a des calottes de fer qui font de même
qualité.
A rmes des pièces de c a n o n ; ce font touts
les inftruments néeeffaires à fon fervice, comme
la lanterne, qui fert à porter la poudre dans l’ame
de la pièce ; le refouloir, qui eft la boîte , ou maffe
de bois montée fur une hampe, avec laquelle on
foule le fourage mis fur la poudre, & enfuite fur le
boulet ; Técouvillon, qui eft une autre boîte montée
fur une hampe, 8c couverte d’une peau de mouton,
qui lert à nettoyer, & rafraîchir la pièce ; le dégorgeoir,
qui fert à nettoyer la lumière, &c. Voye% j
ces différents inftruments dans le diâionnaire
d’artillerie. Voy. encore C h a r g e & C a n o n .
Le mortier a auffi fes armes. Voyeç Mo r t ie r .
A rmes a o u t r a n c e ; c’étoit une efpèce de
duel de fix contre fix , quelquefois de plus ou de
moins, prefque jamais de feul à feul, Ce duel étoit
fait fans permiflion, avec des arfhes offenfives 8c
défenfives, entre gens de parti contraire ou de différente
nation , fans querelle qui eût précédé , mais-
feulement pour faire parade de fes forces & de fon
adreffe. Un héraut d, armes en alloit porter le
cartel, dans lequel étoit marqué le jour & le lieu
du rendez-vous, combien de coups on devoit
donner, & de quelles armes on devoit fe fervir.
Le défi accepté , les parties convenoient des juges :
on ne pouvoit remporter la viâoire qu’en frappant
fon ennemi dans le ventre ou dans la poitrine
; qui frappoit aux bras ou aux cuiffes', per-
doit fes armes 8c fon cheval, 8c étoit blâmé par
fes juges; le prix de la vi&oire étoit la lance, la
cotte d’armes, & l’épée du vaincu. Ce duel- fe faifoit.
en paix & en guerre. A la guerre, avant une aélion,
c’en étoit comme le prélude : on en voit quantité
d’exemples , tant dans Thiftoire de S. Louis, que
dans celle de fes- fucceffeurs , jufqu’au règne
d’Henri II.
A rmes b o u c a n iè r e s ; on appelle ainfi les-
fufîls dont fe fervent les^ chaffeurs des îles, 8c
principalement ceux de Saint-Domingue. Le canom
eft long de quatre pieds & demi, 8c toute la longueur
du fufil eft d’environ cinq pieds huit pouces.
La batterie eft forte, comme elle doit être, à des*
armes de fatigue, & le calibre eft d’ime'once de
balle, c’eft-à-dire de feize à la livre. La longueur
de cette arme donne tant de force au coup, que
les boucaniers prétendent que leurs fufils portent
auffi loin que les canons ; quoique cette expreffion
ne foit pas exaéle, il eft néanmoins certain que ces
fufils portent beaucoup plus loin que les fufils,
ordinaires. En effet, les boucaniers fe tiennent
affurés de tuer à trois cents pas, & de percer un
boeuf à deux cents. Voyeç Bo u c a n ie r .
L’auteur anonyme' de la manière de fortifier , tirée
des méthodes du chevalier de Ville ; du comte de
Pagan, & de M. de V a u b a n voudroit que les
arfenaux fuffent. fournis de fept à huit cents fufils
boucaniers,& même davantage félon la grandeur
de la place, afin d’en armer les foldats placés' dans les-
ouvrages les moins avancés. Les moufquets bif-
cayens y feroient auffi' également miles. Voy et1
Mou sq ue t, B ise a y e n .
A rmes c o u r t o i s e s , fe dîfôit autrefois, des
armes qu’on employoit dans lès tournois : c’étoient
ordinairement des lances fans fer, 8c des épées fans
taillants 8c fans pointe;
A rmes a feu:, font celles que Ton charge avec
de la poudre 8c des balles : comme les canons, les
mortiers, 8c les autres pièces d’artillerie ; les mousquets,
les carabines, les piftolets, 8c même les
bombes, les grenades, les* carcaffes, 8cc. Voye%
C an on , Mo r t ie r , A r t il l e r ie , 8tc.
Pour le rebond ou reffaut des armes à feu , voyéç
R e b o n d , voye^aujfi P oudre à C an on , Boul
e t , C a n o n , 8cc.
On trouve dans lés mémoires de l’Académie
royale de Vannée 1707, le détail de quelques expêrie
ne es faites par ML Caffini avec les- armes a feu j
différemment chargées. Il obferve entr’autres j
chofes, qu’en chargeant 1a- pièce avec une balle
plus petite que fon calibre, avec de la poudre
deffûs 8c deffous, il fe fait un bruit-violantg fans
que la balle reçoive la moindre impulfion de la
part de la poudre. Il prétend que c’eft en cela que
confifte le fecret de ceux qui fe difent invulnérables
ou à l’épreuve des armes à feu. ( Q. ). ].
ARM E T. Chapeau de fer ou cafque léger fans
vifière 8c fans gorgerin. Les. chevaliers le laifoient
porter à leur fuite, 8c s’en couvraient la tê te ,
lorfque s’étant retirés de la mêlée, ils quittaient
leur heaume. L’armet a été l’armure de tere
de la cavalerie légère 8c de l’infanterie. Les Italiens
nommèrent auffi de ce nom le heaume lui-
même^ ( Dan. milic. Franc, tom. I. L. VI. pag. 3.87
& fuiv. ).
ARMILUSTRE. Revue des troupes romaines
dans le champ de Mars , qui fe faifoit touts les ans
au mois d’o&obre. Elles y paroiffoient la tête ornée
de couronnes, 8c on y faifoit un facrifice au fon
des trompettes. Ce mot vient du latin arma lufirare,
faire la revue dés armés, ou, fuivant Varron,. de
arma luere, ou faire L’expiation , la confecration,
la bénédiction- des armes.
ARMISTICE. Sufpenfion d’armes, convenue
pour peu de temps. ( Voyeç T rêve 8c G u er r e . ).
ARMURE. Équipement complet des armes
défenfives. L'armure de nos ancêtres étoit com-
pofée du cafque ou heaume, du gorgerin, de la
cuiraffe, des gantelets, taffettes , braffarts, cuif-
farts,, 8cc. ( Voye1 A rmes des F r a n ç o is . ). C ’eft
ce qu’on nommoit armure de pied-en-cap, 8c c’étoit
celle de la cavalerie : l’infanterie avoit l’armet
©u pot-en-tête, ou bourguignotte, ou falade, la
cuiraffe 8c les taffettes plus légères que celles des
cavaliers. Les chevaux avoient auffi une armure ,
qui leur défendoit la tête 8c le poitrail. Nous comprenons
aujourd’hui toutes' les armes offenfives 8c
défenfives fous le nom d'armement. On dit l’armement
du foldat, l’armement du cavalier.
ARMURIER. Ouvrier en armes. On nommoit
ainfi autrefois ceux qui faifoient l'armure ,
c’eft-à-dire les armes défenfives. Ils s'appelaient
auffi heaumiers, du heaume ou cafque. La com-
munauté.en étoit nombreufe. Leurs premiers ftatuts
font de 1409, foüs le règne de. Charles VI. Ils
furent renouvellés en 1562, fous Charles IX.
tVoici quels en étoient les principaux articles.
1. Ils auront quatre jurés, dont deux feront
élus, chaque année. Ces jurés veilleront à l’exécution
des réglements., 8c à la conlervation des
privilèges.
2. Qiaque maître ne fera qu’un apprentif à la
fois, qui fera obligé par devant notaire,. 8c reçu par
les jurés.
3. L ’apprentiffâge fera de cinq ans ; Les fiis de
maître n’en feront pas exempts : ils auront feulement
le droit de faire, apprentiffage chez leur père-.;
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& les pères celui d’avoir un autre apprentif avec
leurs fils.
4. Le chef-d’oeu vre fera donné par les jurés ; les
fils‘de maître en feront exempts.
5. Les veuves , reftant en viduité , jouiront des
privilèges de leurs maris, excepté de celui de faire
des'apprentifs.
6. Les ouvrages & marchandifes- des forains
feront, vifitées’par les jurés.
7. Les matières deftinées .à la fabrication des
armures, comme fe r , acier, fer-blanc,.cuivre, 8cc.
feront auffi vifités.
8. Chaque maître n’aura qu’une boutique.
9. Toute pièce de harnois fera marquée d’un
poinçon donné par le$ jurés, 8c dont l’empreinte
en plomb fera dans la chambre du procureur du
roi.
10. Les apprentifs de Paris, en concurrence de
boutique avec les compagnons étrangers, leur
feront préférés.
11. Les armuriers feront touts harnois pour
homme comme corfelets , cuiraffes ,. hauffe-cols
ou. gorgerins-, 8cc.
Les armuriers avoient S. Georges pour patron ,
8c leur confrérie étoit à S. Jacques de la Boucherie :
cette communauté a ceffé avec l’ufage des armures.
( Encyclop. I re édit. ).
ARRÊ TS . Détention d’un officier dans fon
logement. Si la faute eft légère, il y eft fans garde,
8c retenu feulement par Tobéiffance à Tordre de
fon fupérieur. Si la faute eft grave, l’officier qui a
ordonné les arrêts, fait ordinairement pofer une
fentinelle, ou même une garde, à la porte de.l’offi-
cier détenu.
Les arrêts font ordonnés le plus fouvent pour
faute contre la régularité du fervice,. la difei--
pline, la fubordinationla décence des moeurs, 8c
quelquefois dans la feule vue de prévenir un dé-
fordre , ou les fuites-d’une querelle fur-venue entre'
deux officiers.
Cette punition ne donne atteinte à là déiiçateffe
de l’honneur, qu’autant qu’elle eft infligée avec
juftice, 8c pour une faute gravé. Cependant un
militaire qui fent l’importance de fes deyoirs, 8c
qui, s’il y manquoit, feroit mal avec lui-même, ne
s’y expofe jamais.
AR R Ê TE . Ligne formée, par deux plans du
glacis qui fe joignent à, un angle dû chemin-'
couvert.
Fig. 131. A . Chemin couvert. -
B , B. Glacis..
C , C. Arrêtes..
ARRIÈRE-BAN. Voye^ Ban,.
ARRIÈRE-GARDE. Corps détaché qui marche"
derrière le. corps de. troupes principal pour le prow
téger.
Toute troupe ,*dépuis*,lé détachement de cin--
quante hommes jufqu’à Tannée de cent mille dort
avoir ion arrière-gardeUn des meilleurs écrivains
1 militaires-de l’antiquité, Onolandre , penfoit que