
De Marigny . , . jufqu’au pas d’un petit ruiflean
près de Poulenay. . . 2454 toifes. . . du pas de ce
ruiffeau près de Poulenay.........2024 toifes jufqu’à
.Venarey. . . cinq éclufes.. . .
^De Venarey à Montbard.. , neuf éclufes ; 99.61
toifes.
Depuis Montbard jufqu’à Buffon . . . 3253 toifes
. . . trois éclufes.. . .
De Buffon . .11766 toifes jufqu’à Ancy-le-Franc
. . . fept éclufes.
D ’Ancy-le -Francjufqu’à Tonne rre... 15715
toifes.
De Tonnerre à Saint-Florentin... 13985 toifes...
cinq éclufes.. .
De Saint-Florentin----- 6098 toifes jufqu’à Briflon.
. . huit éclufes.
Defcente du canal à la Saône.
Après avoir parcouru le canal dans fa defcente
a P Y onne, nous le parcourrons dans fa defcente à
la Saône.. . 39989 toifes de longueur,fur 674pieds
de pente , diftribués en 56 éclufes de douze pieds
de chute chacune , ainfi que les précédentes.
Au fôrtir de l’éclufe d’E come. . . jufqu’à Vende-
neiTe. . . 664 toifes. . . quatre autres éclufes...
De Vandeneflè à l’aqueduc de Crugey.. . 4812
toifes . . huit éclufes.. . .
Depuis l’aqueduc de Crugey jufqu’au paflage de
l ’Ouche, au-defl'ous de V eu v e y .. . 2344 toifes.. . .
quatre éclufes.. .
Depuis l’aqueduc de l’Ouche jufqu’à celui de
Buiffon-Cargou. . . 6089 toiles.. . .
De l’aqueduc du valon de Builfon-Gargou. . . .
d’A rcey . .. 1 9 5 4 toifes.. . .
Depuis l’aqueduc du^ valon d’Arcey jufqu’à
l’extrémité des rochers qui font dans le valon de
l'Ouche, au-deflbus de Fleurey. . . 2754 toifes.
De la levée près de Fleurèy jufqu’au logis de la
C u d e . . . 1736 to ile s ... une éçlufe... .
Depuis ce logis jufqu’à Plombières...........I ^77
toifes. . . lix éclufes.. . .
Depuis Plombières jufqu’à Dijon ............. 2104
toifes . . . cinq éclufes.. ,
Depuis Dijon jufqu’à l’aquedùc de Brafey. . . . .
.11738 toifes. . . onze éclufes...
Depuis l’aqueduc de Brafey jufqu’à Saint-Jean-
de-Lône. . . 3715 toifes, trois éclufes.
La province le chargé de faire à fes frais la partie
dé ce canal comprife entre Saint-Jean-de-Lône 8c
Dijon , 8c fait ces travaux par voie d’emprunt.
L a généralité de Paris fait travailler près de Saint-
Florentin , entre f Yonne & l’Armançon.
On a joint à ces travaux ceux de l’exécution d’un
fécond canal de navigation dans le Charolois &
de communication des deux mers par la Saône &
la Loire depuis Châlons jufqu’à Digoin, en fuivant
le cours des rivières de Talie , de Dheune, 8c de
Bourbînce. Les Etats de Bourgogne fe font chargés
de la conftruélion , & la conceffion du canal leur
a été accordée à perpétuité par un édit du Roi f
du mois de janvier 1783, Un autre édit du mois de
février de la même année l’érige en plein fief, avec
toute juftice, en faveur des Etats de Bourgogne.
Un troifième canal, nommé canal de Franche-
Comté , s’étendra depuis le village de Saint-Sympho-
rien fur la Saône, un peu au-deflùs de Saint-Jean-
^e-Lone , 8c fur la rive oppofée jufqu’auprès de
la ville de Dole. De-là il fera continué jufqu’au-
deflous de Strasbourg , 8c opérera une trdifième
jonélion des deux mers , par celle de la Saône &
du Rhône , avec l’Ill 8c le Rhin. Le Roi a ordonné
1 execution de la partie depuis Saint-Symphorien
julqu’à Dole : elle aura plus de trois lieues, 8c
lera navigable , indépendamment du furplus , par
une prife d’eau faite dans le Doux. La Bourgogne fe
charge de faire à fes frais environ la moitié de cette
partie qui fe trouve fur fon territoire.
Le projet du canal de Charolois a été fait par
Mrs Raguet-Brancion, l’un meftre-de-camp, commandant
du cinquième régiment d’état-major,
l ’autre, capitaine du corps-royal du génie. Les recherches
&. les travaux néceflàires pour en constater
la poffibilité , ont été faits à leurs frais, & le
Roi leur a alluré la récompenfe qui leur étoït due.
On lit à l’article XXII de l’édit de fa majefté :
« Il fera affigné fur les fonds de la province, à chacun
• des fleurs Charles-Antoine & Pierre-Anne-Charles
de Raguet-Brancion, une penflon annuelle 8c viagère
de 3000 liv. , réverflble au furvivant des
deux ; laquelle penflon fera portée à 10000 liv.
pour chacun , avec pareille condition de réverflon
au furvivant, du moment ou le canal fera navigable
dans tout fon cours ». Il ne relie à l’équité
du Roi qu’à prefcrire la récompenfe due également
a M. Abeille, Auteur du projet du canal de Bourgogne
& à fa famille, qui n’en ont encore reçu
aucune , & auxquels ce fervice rendu à l’état a
au contraire caufé la perte de la plus grande partie
de leur fortune.
Nous joindrons ici quelques remarques & obfer-
vations tant générales que particulières à la conf*
truélion du canal de Bourgogne. M. Abeille les
avoit jettées par écrit pour fon propre ufage, avant
de travailler à fon projet. Ce font les méditations
d’un homme qui fe prépare à un travail important.
Ï1 y prévoit touts les obftacles ; il cherche & compare
les moyens de les furmonter ; il balance les
avantages, les inconvénients , 8c l’économie ; il
marque les fautes qu’il a vues dans les travaux
de même genre , afin de les éviter. On ne fera
pas furpris que , dans l’ouvrage d’un ingénieur qui
opère ainfl , les examinateurs les plus habiles 8c
les plus févèresn’y ayent rien trouvé d’eflentiel à
reélifier , & qu’ainfi que l’a dit M. de Cliéz.y
on ait cherché mieux inutilement. C ’eft d’après la
connoiflance- de cet efprit d’exaélitude , que M.
Gabriel difoit à M&r- le duc de Bourbôn \ je-connois
M. Abeille, fa maniéré d’opérer , fon attention & fa
patience à ne pas s’eu tenir aux premières opérations :.
i l veut toujours prouver & contre-prouver tout ce qu'il
fait»
Quoique ces obfervations ne foient que des
premières penfées , jettées pour ainfl dire au ha-
lard., & fans ordre prémédité', on pourra y remarquer
une grande netteté d’idées , un jugement
sûr , un efprit qui voit au-delà du moment préfent.
Nous croyons que les vues d’un homme aufli verfé
dans les travaux hydrauliques pourront n’être pas
inutiles à ceux qui en font leur étude &. leur occupation,
non plus qu’à ceux qui dirigeront les ouvrages
du canal de Bourgogne.
R E M A R Q U E S S U R L E C A N A L
d e B o u r g o g n e .
« On a tenu la retenue du point de partagé élevée
fuivant le piquet planté, à la hauteur du feuil , afin
de fournir des eaux au canal de la Lo ire, au cas
qu’il ait lieu. Si on tenoit cette retenue plus baffe,
il faudroit faire une tranchée dans le travers du
feuil, 8c on ne pourroit plus pratiquer de communication
à la Loire , on du moins il faudroit
creufer beaucoup pour trouver la pente vers l’Ar-
rou x , fl on abandonnoit le deflèin d’aller à la
Loire ; ( 8c c’eft à quoi je ne crois pas qu’on doive
fe déterminer; car ce qui ne fe fait pas fous un
règne peut fe faire fous un autre ; 8c , dans les
grands projets, il eft bon de ménager tellement les
intérêts préfents & à venir, que ce qu’on fait aujourd’hui
n’empêche pas nos defcendants d’y ajouter
ou de perfectionner ce qu’ils trouvent fa it ) ; fl,
dis-je , on abandonnoit le deflèin de la Loire , &
qu’on ne voulût point ménager fa poffibilité pour
l’avenir , il conviendroit de tenir plus baflè la retenue
du point de partage, en la faifent toujours
tourner autour de Bellenot, cotoyer la montagne
de Cruau, 8c fe terminer entre le bois de Mau-
ron 8c celui de Cruau. C ’eft-là que doit être la
première éclufe de l’Océan : on defcendra enfuite
par degrés, fuivant la difpofltion du terrein ; mais
il faudra toujours amener les eaux de Souffai, de
Martroy , 8c de la métairie des Bernardins , à la
retenue du point de partage , par une rigole dont
la prife fera à la rivière de Souffai, au-deflùs du
village. Cette rigole fuivrale coteau jufqu’à Martroy
: elle y prendra les eaux qui y font abondantes
, paltéra enfuite à cette métairie, en contournant
la hauteur qui eft entre Martroy 8c la
métairie, de laquelle il prendra les eaux , palfera
par les bois de Cruau, 8c viendra fe rendre dans
la retenue du point de partage. Ces eaux, celles
de Bellenot ', 8c celles de Baume, qui fe rendront
toutes à cette haute retenue fuffiront pour la navigation
; 8c, fuivant la connoiflance qu’on en a ,
on eftime que, dans les plus grandes fécherefles ,
le canal fera plus longtemps navigable que les
rivières ou aboutiront fes extrémités.
Si on- ménage la poffibilité du canal de la Loire,
la retenue du point de partage peut être foutenue
jufqu’à la croupe du vallon de Sauflai ; fon point
d’élévation fubfiftant au piquet planté au feuil ;
dans ce cas, fon élévation peut franchir les pas de
la hauteur qui eft entre Martroy 8c la métairie par
fa gorge fur le chemin de Martroy à cette métairie :
ce qui ne pourroit fe faire fans une grande dépenfe,
fl on tenoit plus baffe la même retenue.
Il arrive quelquefois qu’une médiocre hauteur
oblige à faire un grand contour pour une retenue-
d’une éclufe à l’autre ; & cette retenue feroit en
ligne droite ou moins finueufe, fl on coupoit cette
hauteur, il faut alors fupputer ce que couteroit la
tranchée dans la hauteur, 8c toute la tranchée de la
retenue dans fon alignement plus court ; enfuite
comparer cette dépenfe avec celle de la tranchée de
la retenue prife dans le contour le plus flnueux fans-,
couper la hauteur, & opter entre l ’une ou l’autre.
S’il n’en coûte guères plus en coupant la hauteur ,
l’avantage du plus court chemin doit déterminer :
mais, fl la dépenfe de couper une hauteur eft ex-
ceffive , on doit fuivre le grand contour.
La tranchée du canal, par-tout où il n’y a point
de rocher, doit fe faire avec la charue , des pics ,
des tranches , des pelles , 8c des brouettes. Four la
diligence du recreufement, il faut établir des pafl-
fages pour les brouettes avec des planches bout à
b out, arrêtées avec des piquets : l’entrepreneur
fera bien dédommagé delà dépenfe de ces planches.
Le canal doit avoir cinq toifes de large à la
furface des eaux, 8c cinq pieds de profondeur j
les terres des côtés coupées en talud pied pour
pied , ainfl que les terres qui excéderont la furface
des eaux.
La banquette pour le paflage des chevaux fera
ordinairement du côté de la pente du terrein. Elle
aura une toife de largeur depuis la crête du bord
du foflè- jufqu’aux terres tranfportées. Les terres
provenant du creufement du canal, mifes après
le cours dé la banquette, auront quatre pieds d’élévation
; leur talud, du côté de la banquette étant
de pied pour pied jufqu’à la crête ; d’où elles
s’étendront en glacis en pente douce fur les francs
bords.
On doit acquérir pour la largeur du canal, de
fa banquette , des francs bords, vingt toifes de
largeur.
On règle là hauteur des terres tranfportées au-
delà, de la banquette rà quatre pieds feulement,
afin que l’eau de la pluie, donnant fur fon talud
du côté du canal, entraîne moins de terre. Les
terres trop élevées qui bordent un c^/Woccaflonnent
au fond de l’eau un dépôt qui donne lieu à des re-
creufements de grande dépenfe. On évite cet inconvénient
par le peu d’élévation des terres jettées,
ainfl que par les contre^rigoles qu’on établit le long
du canal , aux endroits qui repondent à des rideaux.
Les rigoles fe font ordinairement d’une toife de
largeur, de crête à crête, 8c font conduites juf