neufs, afin que les autres fe rendent foîgneux par
cet exemple.
Il ne quitte jamais le quartier où eft l’équipage
q'u il n’y loit obligé pour des affaires prenantes ;
& 5 ayant fon -départ, il làiffe un ordre par écrit
aux condu&ëûrs , contenant ce qu’ils auront à faire
pendant fon abfence.
Lorfqu’il a reçu du mùnitionnaire, par une lettre
circulaire j l’ordre de marcher au rendez-vous général
des équipages, o-ùl’on doit faire la marque
des chevaux’’,^l obferyerà ce qui fuit.
Le joiîr qui précédera celui du départ du quartier
, il fera la revue des équipages , harnois, 6c
uftenfiles : il payera ôcfera payer fans contefta-
tion tout ce qui pourra être dû par fes gens,
afin d’.éviter les plaintes qu’on fait aux intendants,
& que rien ne puiffe- l’arrêter pour fe mettre en
inarche'le lendemain à la pointe du jour. ( Muni-
tionnaire , par M. Nodot. ).
11 faut bien fe garder de choifir des perfonnes
foibles , délicates , & dans l’habitude d’une vie
aifée ou oifive. Il faut au contraire rechercher des
fils de laboureurs, d’artifans 6c gens de peine,
accoutumés au travail, à la fatigue, qui connoiffent
les chevaux, & qui foient en état, dans les fonctions
de leurs emplois, de faire agir ceux qui leur
font fubordonnés, en agiffant eux-mêmes les premiers.
Dans le grand nombre de ces fortes d'employés,.
on ne voit que ceux de cette efpèce qui
s’acquittent bien de leurs devoirs. Il faut éviter
fur-tout d’employer des protégés incapables de
leurs fondions ; les hommes rohufles font & font
faire le tiers plus de befogne 6c plus vite. £ Subjîjl.
mïlit. par M. Dupré d’A ulnay.). M
C a p ita in e - général des éq u ipa g e s des
Vivres, On met un capitaine-général à la tête des
équipages,- pour en avoir foin pendant la campagne
, &. leur faire exécuter touts les ordres qui
leur font donnés. Cela feuf fait connoître que ce
doit être un homme intelligent, 6c qui, fçache le
métier : mais on le verra encore mieux pair l’étendue
de fes fondions.
La première chofe que fait le capitaine-général,
dès qu’il eft arrivé aü lieu deftiné pour la marque ,
c’eft de l’aboucher avec le commis que le muni-
tionnaire y a établi pour les fourrages. Il prend
connoiffance de la quantité de foin & d’avoine
qui eft dans les magafins particuliers ou dans les
.entrepôts 5 6c, fi. les équipages doivent être mis
dans lés villages voifins, il s’y tranfporte, pour
voir fi les fourrages font bons, fi les écuries font
grandes Ôc commodes pour le nombre de chevaux
qui doivent y loger , s’il y a de l’eau propre pour-
les abreuver ; ôc, s’il trouvoit quelque lieu qui ne
convint pas, il en chercheroit ailleurs, mais à peu
de diftance,
A mefure que les équipages arrivent, le capU
taine-général les conduit dans leurs quartiers, &
les y établit ; donnant ordre que rien ne manque
fp x çheyaux pour les remettre de la fatigue de la
route : ils doivent paroître en bon état à là rûàfquè
pour n’être pas rebutés.
Il les vifite fini v en t, fe fait donner l’état de
chaque équipage par le capitaine, & de touts les
uftenfiles dont ils font chargés : il en fait la revue
e.xadle , fait réparer ce ’qui peut manquer aux harnois
; enfin il emploie fes loins pour faire voir le
fout en h§>n ordre à la marque.
Comme il faut de nécefiité que les chevaux
foient cliftingués pour les reconnoître en cas qu'ils
s’égarent dans le camp , ou afin que les capitaines
ne fe les dérobent pas les uns aux autres ; fi l’on
a traité des équipages, chaque capitaine imprime
fa marque à fes chevaux ; 6c, fi les équipages appartiennent
au mùnitionnaire, le capitaine-général
•r fait faire des marques de la première lettre du nom
de chaque capitaine6c va dans leurs quartiers pour
faire marquer'en fa préfence touts les chevaux à
la cuiffe hors du montoir ; parce que c’eft à l’autre
cuiffe qu’on leur imprime la marque du roi. S’il
rencontre des hongres, il les rebute, Ce fur-tout
il ne fouffre point de. juments parmi les entiers^:
jamais on n’en doit laiffer approcher des équipages
, & inême lés commis n’en doivent point
avoir, parce qu’ils ont fouyent à faire aux caiffons
pour y porter dés .ordres.
' A ce foin il ajoute celui de délivrer à chaque,
capitaine la quantité de jufte - au - corps , de chapeaux,
de bas , de .fouliers, qu’on fait faire pour
les charretiers ; 5c les capitaines ne les leur distribuent
que le jour qui précède celui de la
marque.
Si le mùnitionnaire ne vient pas lui-même y
affifter ; ce qui arrive lorfqu’il n’a pas deffeîn dç
marcher en campagne, il y envoie le commit
faire-général qui doit commander les vivres à fa
place, ôc c’eft lu; qui donne touts les ordres : de
manière que le ^capitaine-général va fans celle en
recevoir de lu i, ôc luiçn rend compte.
Lorfque l’inténdant de l’armée, ou le cdmmif*
faire fubdélégué par lui efl arrivé pour faire la
revue dés équipages, ôc. les recevoir pour le roi ;
le général des vivres prend jour avec lui pour faire
la marque ; ôc, lorfqu’il eft fixé , il ordonne au
capitaine - général d’ayertir touts les officiers des
cariions de fe rendre ayec leurs ’équipages près
de la ville , .dans un lieu qui puifie les contenir.
Il faut avoir la précaution de le choifir non pavé,
parce, que lés chevaux qui demeurent longtemps
à être marqués y fc'ûfFriroient. S’il‘y a Beaucoup
d’équipages, on y emploie deûA jours, & l’on
n’en commande que la moitié chaque jour.
Lé jour de la marque , le capitaine.-général
preferit à chaque capitaine particulier le rang qu’il
doit tenir pour être marqué : il va d’équipage en
équipage , pour voir fi tout elt en bon ordre , ÔC
il difpofe les chofes de manière que chacun défile
fans confufion.
On doit avoir la prévoyance de faireWairç
des marques qui font deux W en cetté forme avec
pnf
tme couronne.royale aii-delïùs, ôc dé les mettre
entre les mains au maréchal .qu’on a choifi pour
marquer les chevaux.
Lorfque l ’intendant ou le commiffaire qui doit
faire la marque eft à la fo r g e le général des vivres
qui l’accompagne envoie ordre aux équipages de
s’avancer. Le capitaine-général marche à la tête du
premier ; ôc, lorfqu’il eft arrivé, il met pied à terre
avec le capitaine de l’équipage : ênfuite ils font
palier les chevaux quatre à quatre , à la queue l’un
de 1’ autre , couverts de leurs harnois , ôc conduits
par leurs charretiers ; c’eft là que leur adreffe paroît
à faire agréer leur marchandife , & à la faire
P aller d’une manière que les défauts n’en paroiffent
pas aux yeux de ceux qui ont intérêt qu’il n’entre
en campagne que des voitures capables de réfifter
à la fatigue pour bien faire le fervice. Il eft aifé
d’appercevoir toutes leurs adreffes ôc de s’en garantir
, en faifant marcher doucement les attelages,
& examinant chaque cheval avant qu’on le marque,
fans avoir égard à touts les raifonnements captieux
que font les capitaines. Il faut alors s’armer de patience
; car cet examen fait durer longtemps la
marque, quand il y à plus de deux mille chevaux
d’équipage ; ce qui eft allez ordinaire, à préfent que
nos armées font nombreufes.'
Pendant qu’on travaille à marquer le premier.
équipage, le capitaine-général remonte achevai
pour aller mettre le fécond en ordre. Il va de la
tete à la queue pour contenir tout dans le devoir,
& pour que la marque fe faflé plus vite & fans
.contufion. Il fait la même chofe d’équipage en
équipage jufqu’à la fin.
Le général des vivres, qui n’abandonne point
l’intendant Ou le commiffaire qui fait la revue ,
porte exactement fur fes tablettes la quantité de
chevaux qu’on reçoit dans chaque équipage , ôc
combien on en rebute , afin de les faire remplacer
aum-tôt : autrement c’eft une perte pour le mu-
nitionnaire ; ô c même, s’il en manquoit beaucoup,
ou que les équipages fuffent foibles , cela pourroit
lui caufer une perte conlidérable. A in fi, foit que
les équipages lui appartiennent, foit qu’ils ayent
été levés par des capitaines traitants , il doit les
rendre bons ôc complets. C ’eft pourquoi il faut
au moins quatre haut-le-pied par équipage. Il n’y
a rien de fi facile que de faire admettre des chevaux
à la marque : qu’on les préfente de la taille
& de la forme qu’on s’eft engagé de les fournir,
& jamais on ne les rebutera. On doit avoir toujours
le bien du fervice pour principe : ce point
eft fi important que j’ai vu condamner des capitaines
de charrois de l’artillerie ôc des vivres à vingt
ecus d’amende pour chaque cheval qu’on rebu-
toit dans leur équipage , Ôc l’ordonnance y eft
formelle.
Le capitaine-général viendra de temps en temps
a la forge pour voir fi les marques font affez
rouges ; Ôc meme il y laiffera dans fon abfence un
commis pour prendre garde fi le maréchal les
Art militaire. Tome /*
r Appliqué' allez fort pour imprimer jufqu’au vif ;
quelquefois les capitaines traitants gagnent le ma-»
I réchal , afin qu’il n’imprime la marque que foible-
ment : cela leur eft utile , parce que , lorfque la
peau n’eft pas brûlée, la marque ne paroît plus
quand le poil eft revenu, & ils ont le fecret de
le faire revenir'avec certaines graiffes ; mais cela
eft contraire à l’intérêt du fervice , en ce que les
capitaines de, charrois peuvent vendre leurs meilleurs
chevaux, pendant le cours de la campagne,
. quand il n’y paroît plus de marque , Ôc en fuppofer
de plus foibles à bon marché : ainfi, ils retirent
adroitement pour le moins un quart de la valeur
de leur équipage avant la fin de la campagne. >
Après que touts les chevaux font marqués, le
capitaine-général les fait atteler, & l’intendant en
fait une fécondé revue, pour confiderer fi les
caiffons ôc les charrettes font en bon état. Lorf-
qu’ils les fait défiler devant lui , chacun s’en retourne
à fon quartier jufqu’à nouvel ordre, ou
" quelquefois on les fait marcher auffi - tôt vers
| l’armée. En ce cas le général des vivres, qui a
dû fçavoir cet ordre , leur a fait prendre les médicaments
, les fers, les uftenfiles, & les autres
chofes qui font néceffaires pendant la campagne.^
L’état de revue des -équipages de chevaux doit
être fignée de l’intendant ou du commiffaire fub-
délégué : elle fert de pièce juftificative au muni-
tionnaire pour la lolde de fes équipages.
S’ils lui appartiennent, il établira un tréforier
avec titre de contrôleur, qui aurà foin de les
paye r, 6c- d’aftifter le capitaine-général en toutes
chofes comme fon lieutenant. ( Mùnitionnaire 3 par,
Nodot. ).
C apitaine des milices garde - côtes,
Voye£ C ôtes.
C apitaine des guides. C ’eft celui qui eft
chargé de raffembler, choifir, former , & fournir
I des guides. Il eft fous les ordres du maréchal
général des logis de l’armée.
Le tapit aine des guides doit être a&if, vigilant,
'intelligent. Il doit être très exercé à interroger les
guides qu’il a raffemblés , à diftinguer ceux qui
connoiffent le mieux tel ou tel canton , à pénétre?
le degré de confiance que l’on peut avoir en eux ,
& ceux q u i, étant propres au métier d’efpion y
font portés à s’y dévouer. C ’eft par des entretiens
fréquents avec eux qu’il peut prendre ces connoif-
fances. A mefure que l’armée avance , il relâche
ceux qui deviennent inutiles , & en choifit d’autres.
Il en fournit tant à pied qu’à cheval, 6c on lui procure
pour cet effet quelques chevaux tirés des lieux
voifins , comme auffi des fubfiftances pour les
hommes 6c les chevaux.
Le capitaine des guides campe au quartier-général;
& , quand le général monte à cheval, il
l’accompagne avec les guides qui connoiffent le
mieux le pays qu’il va reconnoître; ainfi que le
maréchal général des logis, lorfque celui - ci va
faire une reconnoiffance dès chemins que l’armée