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quoique l'ufage des bénédictions ne iubfliie plus depuis
longtemps.
L ’évêque qui fait cette cérémonie doit être debout
, & fans mitre. Les armes font portées par
quelque affiliant, ou pofées fur l’autel ou une autre
.table. Il dit :
~jlr. Adjutorium noftrum in nomine Do-
mini.
R?. Qui fecit coelum & terram.
■ÿr. Dominus yobifcum.
RÎ. Et cum Spiritu tuo.
O R E M U S.
Benediâio Dei omnipotentis,Pa+tris, &
F iflii, & Spiritus •j'Sanâi, defcendat fuper
ihæc arma, & fuper induentem ea , quibus
ad tuendam jufticiam induatur. Rogamus
te , Domine Deus , ut ilium protegas &c
defendas ; qui yivis & régnas Deus, per
.cmnia fæcula fæculorum. rZ. Amen.
Autre Oremus.
B É N
te afpirante, fufcipere defiderat, pietatis
tuæ cuftodia munias, & illæfum cuftodias.
Per Chriftum Dominum noftrum. Ri. Amen.
Il afperge enfuite l’épée d’eau bénite ; puis,
ayant pris fa mitre , il remet l’épée à celui qui doit
la porter, & eft à genoux devant lui. En même-
temps il lui dit :
Aeeipe enfem iftum, in nomine Pa’j'tris J
& F iflii, & Spiritus f Sanfti & utaris eo
ad defenftonem tuam, ac Sanâæ Dei Eccle-
fiæ, & ad confulionem inimicorum crucis
Chrifti ac fidei Chriftianæ ; & quantum
humana fragilitaspermiferit, cum eo nemi-
nem injufte lædas : quod ipfe tibi preftare
dignetur, qui cum Pâtre Sc Spiritu Sanâo
vivit & régnât Deus, in fæcula fæculorum.
Ri. Amen.
De toutes ces bénédictions , je crois qu’il ne fub-
lille plus que celle des drapeaux, dont les .cérémonies
eccléfialliques s’unifient avec les militaires.
Deus omnipotens, in cujus manu vifto-
ria plena confiftit, quique etiam David
ad expugnandum rebellem Goliam vires
mirabiles tribuilli , clementiam tuam hu-
mili prece depofcimus , ut hæc arma almi-
fica pietate bene^dicere digneris ; & concédé
Famulo tuo N. eadem geftare cupienti,
ut ad munimen ac defenfionem fanâæ Ma-
tris Ecclefiæ , pupillorum , & viduarum ,
contra invifibilium & vifibilium hoftium
impugnationem , ipfis libéré ac viâoriofe
utatur. Per Chriftum Dominum noftriun.
Ri. Amen.
B É N É D I C T I O N D E L’ É P É E .
L ’églife a auffi confacré des cérémonies pour ,
bénir- cette arme.
L’évêque, ayant devant lui , à genoux , celui
qui doit porter l’épée , qu’un affiliant tient devant
lu i , dit ces paroles , étant debout & fans mitre : ;
-jlr. Adjutorium noftrum in nomine Do-
mini.
RZ. Qui fecit coelum & terram.
~i/-. Dominus vobifcum.
Ri. Et cum fpiritu ttio.
O r e m u s .
Benej-dicere digneris, Domine , enfem
jftiun, & hune Famulum tuum, qui eum,
B É N É D I C T I O N DES D R A P E A U X .
Un affiliant tient les drapeaux devant Tévêque.’
Celui-ci eft fans mitre & debout, & dit ces prières :
~fr. Adjutorium noftrum in nomine Do-
mini.
Ri. Qui fecit coelum & terram.
jïr. Dominus vobifcum.
Ri. Et cum fpiritu tuo.
O R e,m u s.
Omnipotens fempiterne Deus , qui es
benediâio & triumphantium fortitudo ,
refpice propitius ad preces humilitatis nof-
træ , & hoc vexillum, quod bellico ufui
præparatum eft, coelefti benefdiâione fanç-
tifica , & contra adverfarios & rebelles
nationes fit validum tuo que munimine
circumfeptum, fit que inimicis populiChrif-
.tiani terrihile, atque in te confitentibus fo - .
lidamentum, & certa fiducia viâoriæ : tu
enirri es Deus qui conteris bella, & coeleftis
præfidii fperantibus in te præftas auxilium.
Per tinicum Filium tuum Chriftum Dominum
noftrum, qui teeum vivit Sc régnât
in unitate Spiritus Sanâi Deus, per omnia
fæcula fæculorum. Ri. Amen.
Il afperge enfuite les drapeaux d’eau bénite ,
prend là mitre, Sc remet les drapeaux entre le$
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mains de ceux qui doivent les porter J qui font
à genoux devant lu i , & leur dit : 1
Accipe vexillum coelefti benediâione fanc-
tificatum, fitque inimicis populi chriftiani
terribile, & det tibi Dominus gratiarn ut
ad ipfius nomen Sc honorem , cum illo
hoftium cuneos potenter pénétrés incolumis
& fecurus.
Il leur donne enfuite l’accolade , en difant : Pnx
tibi. Celui qui la reçoit baife la main de l’évêq.ue ,
& fe relèvé. N , ,
Le rendez-vous des troupes deftiriées a cette ceremonie
doit être donné devant le logis du commandant.
Les compagnies de grenadiers bien complètes
commencent la marche» Les fergents fuivent
ces compagnies portant leurs armes , dans le meme
ordre , & fur un front égal aux grenadiers; les
tambours précédent’ les drapeaux déployés que
portent les enfeignes ou porte-drapeaux. Les drapeaux
font fuivis par le corps des officiers fans
armes. Un certain nombre Me détachements de
fufiliers choifis, égal à celui des compagnies de
grenadiers , ferme la marche.
Lorfque le régiment 'n’eft que d’un bataillon,
oh fait un détachement de caporaux & d’appointés
égal à la compagnie des grenadiers ; il marche après
elle , & deux détachements de fufiliers fuivent le
corps des officiers.
En arrivant dans l’églife, les compagnies, de grenadiers
s’y forment autour de l’extérieur du choeur,
autant que la difpofition du terrein le^ermet ; les
enfeignes fe placent fur une ligne en face & près
du fanâuaire ; les Sergents forment fur un ou deux
rangs^une double haie depuis le fan&uaire jufqu’à
la porte du choeur : ils laiffent vers cette porte ,
autant qu’il eft poffible, du terrein pour les tambours
, qui fe placent dans le même ordre.
Les détachements qui fuivent la marche, & même
les grenadiers, lorfqu’ils n’ont pu être placés comme
il a été d it , fe mettent en bataille dans la nef : ils
laiffent entre les deux ligues qu’ils forment à l’entrée
du choeur un efpace égal à cette entrée où ils ont
line aile appuyee.
Les tambours ceffent de battre , dès que les
troupes fçnt paffées ; les uns & les autres ôtent
leur chapeau au commencement de la meffe ; ils
le placent fous le bras gauche, & ne fe couvrent
qu’après la bénèdittion des drapeaux. Au Santlus
les foldats fe repofent fur leurs armes ; ils mettent
la baïonette au b out, les préfentent, le genouil
droit & la croffe en terre, & ne fe relèvent pour
les préfenter encore qu’après la confécration : ces
mouvements fe font au fon de la caiffe & non de la
yoix.
Lorfqu’on ne doit pas dire la meffe,, on fait
mettre la baïonette &. préfenter les armes un peu
avant la cérémonie. Pour la commencer, les en-
lign e s entrent dans 4e fanftuaire, approchent
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du marche-pied de l’autel, tenant leurs drapeaux
droits, le talon tou chant à terre. Après que l’évêque
ou un autre célébrant les aafperg.es, celui qui tien*
l’enfeigne , reçoit les' accolades que j’ai dites, ÔC
la marche fe reforme pour reporter les drapeaux.
Les troupes reprennent l’ordre de la marche ^
la baïonette au bout du fufil. Les tambours , au
lieu de battre la marche, comme ils ont.fait eu
venant, battent au drapeau , en les reconduifanfc
au logis du commandant.
Bén éd ic t io n des troupes avant le combats
Pieüfe, coutume qu’on avoit il n’y a pas encore
longtemps , même dans l’avant-dernière guerre ,
& que je n’ai 'pas vu pratiquer pendant ^elle de
1757.. Cette cérémonie préfentoit un appareil plus
propre à intimider le foldat qu’à lui faire braver
gaiment le danger. L’aumônier de l’armée , &
celui de chaque régiment, faifoient avant la bataille
une prière, par laquelle ils demandoient à
Dieu pardon &- grâce pour ceux qui alloient combattre
, & faifoient enfuite fur eux un ligne de
croix pour les abfoudre, s’ils étoient repentants.'
Cette cérémonie, qui pouvoit tranquilifer quelques,
âmes d’une piété rare , ne préfentoit au plus grand
nombre que l’idée du danger prochain de la mort 9
jointe à celle de la damnation éternelle pour ceux
dont la confcience n’étoit pas tranquille. (J . ).
BERME. Efpacfi de trois , quatre , ou cinq
pieds, laiffé au pied du rempart entre fa partie
extérieure & le foffé. Sa hauteur au-deffus du fond
du foffé eft la même que celle du rez-de-chauffée
ou niveau du terrein , tel qu’il étoit avant qu’o a
y travaillât.
La berme n’eft en ufage que dans les ouvrages
çn terre. Elle fert à recevoir & à foutenir les
terres qui s’éboulent, foit par l’effet du canon ,
foit par celui des pluies , & à empêcher qu’elles
ne comblent le foffé. On y plante ordinairement
un rang de paliffades ou une haie v ive , afin d’empêcher
l’efcalade ou la défertion.
La berme eft auffi nommée lifiere ou relai.
BESAGÜE. Arme d’eferime : hache à deux
tranchants , employée dans les combats avant
l’invention de la ''poudre.
BIBLIOTHÈQUE. Ne devroit-on pas former
une bibliothèque compofée de douze à quinze cents
volumes à la fuite de chaque régiment françois ?
S’il étoit dangereux d’inftruire les officiers ; fi
les charmes & l’utilité de la leâure étoient moins
connus ; fi les militaires pouvoient fe procurer,
fans le fecours d’une bibliothèque établie à la fuite
de chaque régiment, les livres qui leur font né-
ceffaires '; ; çn pourroit regarder comme inutile
l’établiffement que nous proppfons. Mais, fi nous
parvenons à prouver qu’il importe à leur bonheur ,
au bien du fervice, & a;la gloire de la nation,
.que les officiers françois contrarient le goût de
l’étude , & qu’ils consacrent à leur inftruttion les
t longs loifirs do la paix ; que la le&ure des bpa§.