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centurie 8c par deux tentes de la fécondé, le fécond
rang par les huit autres tentes de la fécondé centurie-
6 par quatre tentes de la troisième , 8c ainfi des
autres. D e plus, les cent cinquante pieds ne pou-
voient pas être remplis en confervant les dimensions
adoptées ; parce .que douze tentes à douze
pieds n’occupoient que cent quarante-quatre pieds.
Al y avoit donc un terrein perdu fur le flanc de
chaque cohorte, oh il falloit donner un demi-pied
de plus à l’emplacement de chaque tente.
« La première cohorte fera placée en-deça de
4a .vo *e lÀgulaire, ( ou environnante), à caufe de
1 aigle 8c des enfeignes. Comme elle eft double
en nombre, fon emplacement fera double c’eft-
a^dire de cent vingt fur trois cents foixante , ou
de cent quatre-vingt fur deux cents quarante. D ’ailleurs
, la forme du campement fera la même. •».
Nota. Ilparoît par quelques paflages de Tacite que
l’aigle & les enfeignes de chaque légion étoient
raflemblées au même lieu. Le légat Plancus , pour-
fuivi par des foldats féditieux , fe réfugie au
camp de la première légion , & embraffe l’aigle
les enfeignes. Dans la fédition de Pannonie ,
les foldats , voulant mêler trois légions en une
feule, placèrent enfemble les trois aigles 8c les
enfeignes des cohortes : très legiones mifcere agitantes
, una très aquilas 6* figtia cohortïum colLo-
cajfe • ( Annal. 1. ). c ’eft-à-dire , qu’ils placèrent
les enfeignes de trois légions, comme elles l’étoient
dans une feule. Il faut obferver que ce même mot
fignum lignifie enfeigne 8c piquet, ou hajie plantée
pour tracer le camp. On lit dans Frontin : cujus-
cunqu-e loci menfura agenda fuerit , circulaire ante
emnia oportet, & ad ornnes angulos SIGNA ponere.
"V égèce dit ; fingulæ centurice , dividentibus campi-
doüorïbus & principiis, accipiuntpedaturas ; &,[cutis
ac [arcinis fuis in orbem circa propria SIGNA dif-
pofit'is, cinfli gladio foffam aperiunt. Comme Végèce
parle ici du tracé du camp 8c de la diftribution
qui en eft faite aux centuries, il paroît que le mot
figna lignifie les piquets ou halles du tracé, 8c non
les enfeignes. La centurie n’en avoit qu’une, 8c
n’auroit pu ni difpofer, ni reprendre autour de
cette Leule enfeigne touts fes boucliers & touts fes
bagages , fans difficulté 8c fans confufion. De plus,
quand on prendroit ici le mot figna pour les enfeignes
, il ne s’en fuivroit pas qu’après la conftruc-
tion du retranchement elles reftaffent aux centuries,
8c ne fulfent pas raflemblées à la première cohorte.
Les légions pouvant être attaquées pendant leur
travail, il eft polfible, 8c même vraifemblable ,
qu’on laifsât à chaque troupe fon enfeigne , jufqu’à
ce qu’il fût achevé, 8c qu’on ne les ait portées
à la première cohorte que lorfque le camp étoit
mis en fureté. En général, dans tout ce qui concerne
le tracé du camp , le mot figna fignifie les lignes de
piquets ou halles qui marquoient l’emplacement des
rangs de tentes, Ôc fur-tout du premier rang, ou
du front du camp. Hygin l’emploie toujours dans ce
fens ; ôc, lorfque lui ôc d’autres auteurs parlent du
cam£ & des enfeignes, ils joignent au mot[gtiurti
celui d'Aquila, pour ôter toute équivoque. C ’ell c e ;
que fait Hygin dans cet endroit, 8c i’ufage de raffem-
bler les enieignes de chaque légion à la première .
cohorte explique ce qu’il veut dire. Si l’enleigne de,
chaque centurie eut été plantés devant fes tentes.
il n’y auroit pas eu de différence à cet égard entre
la première cohorte 6c toute autre ; 8t la fituation
de fon camp auroit été indifférente. En raffemblant
les enfeignes devant cette cohorte, il lui falloit un
lieu plus l'pacieux. Yégèce dit aulfi que les dragons
6c les enlèignes étoient aux premières cohortes.
« Si le nombre des légions eft impair , par
exemple trois , les deux premières cohortes camperont
fur les côtés du prétoire , le long de la voie
fagulaire ; l’autre dans la partie antérieure du
camp ou prétenture, aulfi le long d e là voie fagulaire
, à gauche, en entrant par la porte prétorienne
; une quatrième campera de même fur
la droite 8c à l’oppofite, afin qu’elles puiffent fortir
du camp deux à deux.
S’il y a cinq ou fix légions, les deux premières
cohortes camperont lur les côtés du prétoire , 6c
deux autres dans la prétenture. Au-deffus d’elles
on placera l’hôpital ( valetu dinarium ) , enfuite les
vexillaires ou la cinquième cohorte ; 6c, fi le befoin
l’exige, la cohorte quingenaire d’infanterie fera
placée derrière les vexillaires.
Si lé campement eft refferré, on déterminera
fuivant là circonftance celui de la cohorte légionnaire
, de manière que l’on donne foixante-dix
pieds (63 p. 5 p. 10 1. ) pour l’hôpital 6c les autres
établjfîements campés derrière, tels que l’hôpital
vétérinaire 8c la fabrique. Celle-ci doit être placée
allez loin pour que les malades foient tranquilles
dans l’hôpital.
L’emplacement de chacun de ces établiffements
fera réglé fur le nombre des troupes. Celui des ■
vexillaires des légions fera le même que celui d'une
cohorte légionnaire , qui eft calculé pour fix cents
hommes. Ils doivent, à caufe de leurs bagages ,
camper dans les prétentures autant qu’il fera pof-
fible, ou à côté du prétoire, comme je l’ai dit
pour les premières cohortes ; non près du retranchement
^ parce qu’ils n’ont point de légat particulier
, 8i que dans le cas où le retranchement
feroit forcé , la légion 6c fon légat pourroient dire
qu’il l’a été par la faute des vexillaires.
Les cohortes prétoriennes camperont fur les
côtés du prétoire , 6c occuperont un emplacement,
double, parce qu’ils ont des tentes plus grandes..-
Les primipilaires 6c les evocati feront dans le même
emplacement; les "cavaliers prétoriens à la droite
du prétoire; ceux de l’empereur nommés fingulares-
à la gauche. Si les uns 6c les autres'font nombreux ,,
6c qu’il y ait par exemple fix cents fingulares 8c
trois cents prétoriens , cent-cinquante fingulares
pourront camper dans le rang des prétoriens. Alors
leurs décurions 6c autres officiers difpofés en
nombre pair, 8c ayant deux chevaux, auront plus
déplacé. Si le nombre des uns 6c des autres eft
allez peu confidérable pour qu’il n’y ait que cent
cavaliers dans chaque ftrie, il faudra y joindre les
officiers de l’emperéür les plus voifins fur la droite.
Si les cohortes prétoriennes font en nombre impair
; comme il doit y avoir à la droite 6c à la
gauche du prétoire un même nombre de centuries
également difpo'fées , les cavaliers prétoriens y
tiendront la place d’une cohorte ; 8c quand les
fingulares feront huit ou neuf cents , ils camperont
de part 6c d’autre du prétoire en nombre égal, 8c
formant des tlries-entières, s’il y a affez de place.
On obfervera que le côté du prétoire n’ait pas
plus de fept cents vingt pieds de longueur (653 p.).
Les premières cohortes , les prétoriennes , les pri—
mipilaires , 8c les autres troupes qui doivent être
placées fur les côtés du prétoire , y feront à l’aife,
6c pourront former des ftries entières. La largeur du
prétoire fera de cent foixante à deux cents vingt
pieds , ( 145 p. 1 p. 4 1. à 199 p. 6 p. ). Il faut
donner à la garde Un emplacement de vingt pieds,
18 p. 1 p. 8 1. ) y 8c de dix feulement en cas de
befoin. On donnera à ceux qui accompagnent
l’Empereur,' ( comités imperatoris ) , ( ceux-ci étoient
les compagnons , les amis du prince ) ; depuis
foixante pieds , ( 54 p. 5 p» ). jufqu’à foixante-dix ;
(63 p. 5 p. 10 1.). Dans cet emplacement le préfet
aura la première place auprès de la voie principale.
Au-delà feront les cohortes prétoriennes ôc les
autres troupes difpofées comme on l’a d it, 6c fé-
parees des comités imperatoris par une rue. Les
autels ayant été Conftruits dans la partie inférieure
du prétoire, le lieu où l’on prend les augures ,
auguratorium , fera placé à la droite près de la
voie principale, afin que le général puiffe y prendre
régulièrement les augures ; le tribunal à la gauche ,
afin que les ayant pris, il y monte 6c parle aux
troupes fous un heureux aufpice.
A l’entrée du prétoire , devant le milieu de fa
partie antérieure , 6c dans la voie principale, il
y a un efpace nommé groma , parce que la troupe
des métateurs s’y raffemble, y établit un pied de
fe r , 8c fur ce pied l’inftrument nommé groma ,
qui fert à placer les quatre portes du camp , de
forte qu’elles forment une étoile ; c’eft de là que
les maîtres de cet art ont été nommés gromati-.
ciens.
On formera aulfi des voies vicinaires , parallèlement
a la fagulaire, afin que les troupes puiffent
fortir du camp fans embarras.
J’expoferai maintenant les dimenfions de la pré-
tentute ou partie antérieure du camp. La voie principale
, qui eft entre les deux portes droite 6c
gauche de même nom , eft appellée ainfi, parce
que les principaux officiers de la légion campent le
|ong de cette voie. Elle doit être large de foixante
pieds, ( 54 p. 5 p. ) , comme l’efpace entre le
retranchement & les légions, nommé parquelques-
tms 1 intervalle. De même la voie qui conduit à
la porte pretonenne, & qui porte ce même .nom,
qu’elle tire du prétoire , aura foixante pieds de
largeur, afin que les extrémités des fines fupérieures
ne viennent point aboutir devant la partie antérieure
du prétoire : car ces ftries ou rangs de tentes
doivent être parallèles à la voie prétorienne.
Nous donnerons aux légats , au-delà de la voie
principale, un emplacement nommé feamnum :
les dimenfions n’en font pas fixées , parce que le
nombre des légions ( 6c par conféquent des légats )
eft incertain. Cet emplacement peut avoir depuis
cinquante jufqu’à quatre - vingt pieds ( 43 p. 8 p.
2-1. à 72 p. 8 1. ) , lùivant le nombre des légats ; 8c
les tribuns des cohortes prétoriennes y feront aufli
placés. On affignera de même au-defloûs aux tribuns
des légions un emplacement qui eft aufli
nommé fcqmnum.
Après le feamnum il y a une rue , ôc au-delà,
l’àile milliaire où la quingenaire campe fuivant
les dimenfions que nous rapporterons plus bas.
La milliaire a vingt-quatre turmes , 6c autant de
• decurions , de duplicaires , 8c de fefquiplaires ;
( c’eft-à-dire de cavaliers qui reçoivent, les uns
double paye, 6c les autres paye 6c demie). Chaque
décurion a trois chevaux ; chaque dupiicaire 8c
fefquiplaire en a deux : il y en a donc quatre-
vingt-feize au-deffus du nombre total de la troupe,
en y comprenant ceux que montent le décurion ,
le dupiicaire, 6cle fefquiplaire de chaque turme»„
Nota. Il y avoit donc quarante 6c un hommes
par turme , y compris ou non comprisje décurion :
ce qui donne dans le premier cas pour nombre
total 984 homniës , 8c dans le fécond 1008.
« L ’aile quingenaire a leize turmes, les décurionsî
6chautes payes en proportion dunombre des turmes,
6c foixante - quatre chevaux au - deffus du nombre
total ».
Nota. Ainfi chaque turme étoit de trente 6c un
hommes , y compris ou non compris le décurion ;
ce qui donne pour l’aile entière 496 hommes ou 512.
« Dans le campement on donne trois pieds pour
chaque cavalier, 6c cet efpace fuflït pour que le
préfet de l’aile y trouve fa place, & que les officiers
aÿentun peu plus de terrein: autrement on ne don-
neroit pour chaque homme que deux pieds 6c
demi.
Quant à la partie poftérieure, nommée retenture ,
la voie qui eft en-deça du prétoire , 6c en - deçà
de laquelle on place de part 6c d’autre la première
cohorte , lorfque l’armée eft plus grande, c’eft-
à-dire de cinq légions, doit être large de quarante
pieds, ( 36 p. 3 p. 4 !•)• S’il y a des portes aux deux
extrémités de cette v o ie , on leur donne cinquante
pieds, ( 45 p. 4 p. 2 1. ) , 8c on les nomme quin-
tanes, du.nom des troupes qui y font campées ».
Nota. Ceci étoit vrai dans l’ancienne cafiramè-
tation décrite par Polybe : cette rue du camp étoit
nommee qïiintane, parce que les cinquièmes cohortes
y campoient : mais cet ordre ne fubfiftoit
plus dans le camp décrit par Hygin.
« L’emplacement nommé quafiorium eft. en-deça
Y y y ij