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des di(pûtes pour le commandement entre les
mcftres - de - camp & les capitaines de chevaux-
légers des compagnies d’ordonnance.
Dès l’année 1636, un peu avant la reprife de
Corbie au camp de Drouy en Picardie, M. de
Canillac, commandant un régiment de cavalerie ,
& un de ces capitaines d’ordonnance qui refufa de
lui obéir, mirent l’épée à la main à la tête des
troupes , & causèrent de l’embarras à M. le comte
de Soldons qui commandoit l’armée.
Selon un état de la France de 1651, il fut réglé
que le lieutenant d’une compagnie d’ordonnance
d’un prince , ou d’un maréchal de France, iroit de
pair avec un meftre-de-camp de cavalerie légère ;
ôc que, dans l’occafion, s’il étoit plus ancien officier,
il le commanderoit. La fuppreffion des compagnies
d’ordonnance faite par Louis X IV , après
la paix des Pyrénées, excepté celles des princes
de la maifon royale & de la compagnie écoffoife,
termina la plûpart de ces difputes très préjudiciables
au fervice.
L ’inftitution des régiments de cavalerie légère n’a
point empêché qu’il y eut alors plufieurs compagnies
franches, & il y en a toujours eu depuis.
Compojition de la cavalerie françoife.
Avant 1« paix de Nimégue, c’eft-à-dire jufqu’en
1678 , les régiments de cavalerie furent compofés
de deux, trois , où quatre efcadrons ; chaque efcadron,
de trois compagnies; chaque compagnie d’un
capitaine,un lieutenant, un cornette, un maréchal-
des-logis, & cinquante maîtres.
Pendant la guerre de 1688, les anciens régiments
étoient divifés en efcadrons de quatre compagnies
, dont chacune étoit de quarante maîtres
& avoit comme auparavant quatre officiers : les
régiments nouveaux furent de quatre efcadrons,
dont chacun avoit trois compagnies, & chaque
Compagnie cinquante maîtres & quatre officiers.
Pendant la guerre de 1701 les efcadrons furent
compofés de quatre compagnies ; les compagnies
de trente-cinq maîtres & de quatre officiers.
Avant la guerre de 17 4 1, chaque régiment de
cavalerie étoit compofé de quatre eicadrons ;
chaque efcadron de quatre compagnies, de vingt-
cinq maîtres chacune. Pendant la guerre , tes compagnies
furent de trente-cinq maîtres : le régiment
de Royal-allemand Sa celui de Rofen étoient de
jûx efcadrons ; chaque efçadron de trois compagnies
de cinquante maîtres chacune : celui de Fitz-James
de quatre efcadrons; chaque efcadrbn de trois compagnies
de quarante-fix maîtres chacune : celui de
NafTau avoit le même nombre d’efcadrons & de
compagnies ; mais chacune étoit de cinquante
maîtres. L’ordonnance du 15 mars 1749 réduifit
la cavalerie à cent vingt-neuf efcadrons de cent-
vingt maîtres chacun, en quatre compagnies de
trente maîtres.
L ’ordonuapçe du 25 mars 1776 détermina la
c a y
compofîtion de chaque régiment à cinq efcadrons 3
dont quatre de cavalerie, Si un de chevaux-légers.
Chaque efcadron fut compofé d’une compagnie.
• Le meftre-de-camp en fécond & le lieutenant-
colonel eurent chacun un efcadron. Chaque efcadron
fut compofé d’un capitaine-commandant, d’un
capitaine en fécond, d’un premier lieutenant ,.d’un
lieutenant en/ fécond, de deux fous-lieutenants ,
d’un maréchal-des-logis en chef, d’un fécond maréchal
- des - logis, d’un fourrier-écrivain , de huit
brigadiers, d’un cadet gentilhomme , de cinquante-
deux maîtres ou chevaux - légers , de deux trompettes
, d’un frater , Si d’un maréchal - ferrant ,
formant cent foixante-quatorze hommes, y compris
les officiers, & non compris le meftre-de-camp
en fécond & le lieutenant-colonel.
Chaque efcadron fe forma fur quatre divifions de
nombre égal.
L ’état-major fut compofé d’un meftre-de-eamp-
commandant, d’un mettre-de - camp en fécond ,
d’un lieutenant-colonel, d’un major, d’un quartier-
maître-tréforier , de deux porte - étendards , d’un
adjudant, d’un chirurgien-major , d’un aumônier ,
d’un maître-maréchal 3 d’un maître-fellier , Sa d*un
armurier.
Le meftre-de-camp-commandant, & le major
n’eurent point de compagnie.
Le m'aréchal-de-logis en chefne fit aucun fervice :
Il fut chargé fupérieurement au fécond maréchal-
des-logis de touts les détails, fous les ordres des
officiers de la compagnie.
Le fourrier fut chargé feulement de tenir les ré- x
giftres , former les états, & pourvoir au logement
de la compagnie.
Le quartier-maître-tréforier de tenir les régiftres
de recette & dç dépenfe , Sa de recevoir l’argent,
qu’il dépofa dans la caiffe ; il eut le rang Sa les
prérogatives de lieutenant.
L’adjudant eut le rang de premier maréchal-de-
logis en chef : touts les maréchaux-de-logis lui
furent fubordonnés. Il remplit toutes les fondions
de détail que rempliffoient auparavant les aide-
majors Sa fous-aide-majors.
Le major fut fuppléé , tant pour fon fervice que
pour fes fondions, par le plus 'ancien capitaine
préfent au corps.
Le maître-maréchal Sa le maître-fellier eurent
rang de féconds maréchaux-de-logis, & en portèrent
les marques diftinûives.
L’armurier, les fraters, & les maréchaux-ferrants
eurent rang de cavalier.
L’article 7 de la même ordonnance fupprima les
aide-majors & fous -a id e - majors , le quartier-
maître , ùn des trois porte-étendards, le timbalier,
& les timbales, les fourriers, Si les carabiniers,
quî étoient auparavant dans les régiments de cavalerie.
L’article 11 prefcrivit qu’il fût attaché à chaque
régiment de cavalerie un efcadron fous le titre d’ef-
cadron auxiliaire j deftinç çn temps de guçrrç à
remplace*.
{remplacer les hommes qui manqueroient dans les-
efcadrons de cavalerie Si de chevaux-légers.
Chaque efcadrôn auxiliaire dût 'être commandé
par un capitaine-commandant, un capitaine en
fécond, un premier lieutenant, un lieutenant en
fécond , deux fous-lieutenants ; & compofé d’un
maréchal-de-logis en chef, d’un fécond maréchal-
de-logis. , d’un fourrier- écrivain, de huit brigadiers,
d’un frater , de deux trompettes, d’un maréchal-
ferrant , Si du nombre de'cavaliers que fa majefté
fe réferva dé déterminer.
Une ordonnance provifoire, dii 8 août 1784 , a
prefcrit quelques changements à cette difpofition.
Chaque régiment de cavalerie fera de quatre
efcadrons, chaque efcadron d’une compagnie. Il
y aura un pied de paix & un pied de guerre :
mais, dans l’un & l’autre , le nombre des officiers
•& des bas-officiers de tout grade fera le même.
Le grade d’appojnté eft rétabli en faveur des
huit plus anciens cavaliers de chaque compagnie,
qui l’avoient précédemment fous la dénomination
de carabiniers ; ainfi qu’en faveur du plus ancien
trompette qui leur eft affimilé en ce point.
Chaque efcadron ou compagnie fera compofé
fiir le pied de paix d’un capitaine-commandant,
d un capitaine én fécond, d’un lieutenant en premier
, d’un lieutenant en fécond , de deux fous-
lieutenants , d’un maréchal-de-logis en chef, d’un
fourrier , de quatre maréchaux-des-logis , de huit
brigadiers, de huit appointés , 4e quatre-vingts
cavaliers, dont huit confervés à piçd ,.& de deux
trompettes ; au total, de cent-quatre bas-officiers ,
cavaliers Si. trompettes, commandés par fix officiers,
Laugmentation fur le pied de .guerre eft de
quarante cavaliers Si d’un trompette. Il y a douze
cavaliers confervés à pied ; Sa le total eft de cent
foixante-neuf bas-officiers, cavaliers & trompettes ,
commandés par fix officiers. Un des cavaliers doit
être maréchal-ferrant,-
Il y aura dans chaque compagnie un capitaine
& un fous-lieutenant de remplacement.'
Les brigadiers, )e.s appointés , & les cavaliers de
chaque compagnie formeront huit efcouades ; dont
chacune fera compofée , fur le pied de paix , d’un
brigadier qui la commandera, d’un appointé , &
de dix cavaliers ; fur le pied de guerre , d’un bri-
gadier, d’un appointé , Si de dix-huit cavaliers.
Ces huit efcouades formeront quatre ffibdivifions,
commandées chacune par un maréchal-de-logis ,
& compoféés de deux efcouades. Les quatre fub-
divifion.s formeront deux divifions , dont la première
fera commandée par le lieutenant en premier
, Si fous fes ordres par le premier ious-
h4eu tenant; la leconde par le lieutenant en fécond , !
' T °US iÜ ortires.» par le fécond fous-lieutenant.
, s. cadets-gentilshommes feront nommés aux
emplois de fous lieutenants en pied & avec appointements
, de préférence aux fous-lie.tenants de
remplacement & a touts autres fpjets , jufqu’à ce
Art militaire. Tomç,, J, 1
que lefdits cadets-gentilshommes qui reftent encore
dans les corps foient éteints.
L’état-major fera compofé d’un meftre-de-camp-
commandant , d’un meftre-de-camp en fécond ,
d’un lieutenant-colonel , d’un major , d’un quar-
tier-ma$tre-tréforier , de quatre porte-étendards ,
de deux adjudants, d’un chirurgien-major , d’un
aumônier , d’un maître-maréchal , d’un maître-
fellier & d’un armurier. . .• ^
Le quartier-maître-tréforier aura le rang de lieutenant
; les porte-étendards celui de derniers fous-
lieutenants ; les adjudants, de premiers maréchaux-
de-Iogis en chef, avec commandement fur touts
les maréchaux-de-logis en chef & autres.
Le maître-maréchal Si le maître-fellier auront le
rang de maréchal-dè-logis.
. Les fix régiments de chevaux-légers feront réunis
à la cavalerie , Si auront fur tous les points la
compofition prefcrite par cette ordonnance. IJs
conferveront, comme derniers régiments de cavalerie,
le rang qu’ils ont déjà ; Si , fuivant leur
rang d’ordre ou de premier, fécond , & c . porteront
à l’avenir les noms d’Orléanois , des Evêchés ,
de Franche-Comté, Septimanie , Q u ercy, & la
Marche.
Cette ordonnance, n’étant que provifoire, éprouvera
fans doute quelques changements dont je
rendrai compte dans la fuite de cet ouvrage.
Armes de la cavalerie.
Les armes offenfives de la cavalerie font le pistolet
, la carabine , le moufqueton , le' fufil &. la
baïonnette , l’épée , Si le fabre.
On convient aujourd’hui aflez généralement que
les armes à feu lui font défavantageufes. Le pif-
tolet ne peut fervir que pour la pourfuite, Si le
fabre ou l’épée y eft fuffifant. La carabine , le
moufqueton ,& le fufil font inutiles dans la charge
: ils y font embarraftants ; i]$ empêchent les
cavaliers de ferrer autant qu’il eft poüxble ; Si
lorfqu’on peut laifter ces armes en arrière , quand
on va au combat, c’eft le m i e u x l e plus sûr.
Cependant elles font utiles à la cavalerie dans les
poftes avancés pour écarter les troupes légères qui
voudroient les inquiéter ; dans les cantonnements,
pour fe défendre d’une attaque fubite ; dans les
circonftances ou on fait mettre pied-à-terre aux
cavaliers, foit pour attaquer un pcfte , foit pour
le défendre. Alors le fufil Si la baïonnette de
l’infanterie font l’arme la plus avantageufe dont
le cavalier puiffe faire ufage. Il paroit donc que
cette arme lui conviendroit mieux que le mousqueton.
Le fabre recourbé a l’avantage de s’émoufter
le moins- fous le coup , parce qu’il ne frappe que
fur peu de points : mais par la même raifon le
coup eft fort incertain , Si porte beaucoup plus
fouvent fur le plat que fur le tranchant : cette*
arpie nç conyient qu’aux troupes légères qui fpnt